La Maison qui tue
de... Tin !
Tin ! Tin ! (onomatopée
bien connue des amateurs de petits, moyens, et grands frissons)...
l'auteur de Psychose.
Comme ne l'indique pas directement cette courte affirmation présente
sur l'affiche française de ce film (qui n'a rien de commun avec le visuel présenté ci-dessus) en réalité signé du cinéaste
Peter Duffell, The House That Dripped Blood dans
sa version originale n'a donc pas été réalisé par Robert Bloch,
qui demeure bien, par contre, l'auteur du roman à l'origine du
chef-d’œuvre du britannique Alfred Hitchcock. Comme quoi, un
simple mot de deux lettres (ici, « de »)
peut trahir la volonté de faire du fric sur le nom d'une célébrité.
Mais n'enterrons pas tout de suite l’œuvre de Peter Duffell,
surtout qu'au générique, outre des interprètes aux patronymes
inhabituels (Denholm
Elliot, Nyree
Dawn Porter, ou encore Jon Pertwee),
on retrouve deux immenses acteurs hélas, depuis disparus : les
britanniques Christopher Lee et Peter Cushing. Pas le genre de petite
monnaie dont on cherche à se débarrasser dans les magasins. Plutôt
des pièces d'or dont il vaut mieux respecter la valeur.
Soit
dit en passant, La Maison qui tue
est quand même un gros navet. Stars de la Hammer
ou pas, la Amicus
récupère nos deux glorieux interprètes et leur file entre les
mains la responsabilité d'incarner des personnages dans une séries
de sketches pitoyables qu'ils partageront avec d'autres acteurs
nettement moins prestigieux mais dont le faciès parlera sans doute à
certains d'entre nous.
Le
récit tourne autour d'un inspecteur mandaté par Scotland Yard afin
d'enquêter sur la disparition d'un acteur. Les quatre sketches ont
pour cadre une demeure qui, on l'apprendra bien plus tard,
s'identifie à ses locataires. Pour une anthologie d'épouvante, on
reste froid devant l'indigence de la mise en scène, servie par des
décors terriblement laids et sommaires noyés dans des lumières
crues qui donnent à l'ensemble l'allure d'un théâtre grand-guignol
plutôt navrant. Il faut s'armer d'un courage sans borne pour
supporter les cent minutes et quelques que dure La
Maison qui tue.
Un titre alléchant pour un long-métrage qui s'étire à l'infini.
Avec un tel patronyme, certains durent fantasmer à l'idée
d'observer un ouvrage abordant les mêmes terres angoissantes qu'un
Burnt Offerings
hautement anxiogène. Mais ici, point de maison dévorant l'âme de
ses locataires. Juste des personnages vivant des situations vues
mille fois auparavant mais, ici, avec nettement moins de classe et de moyens.
La
Amicus
propose à ce point une telle accumulation de poncifs éculés que
l'on ne peut que raisonnablement penser que la concurrente de la
prestigieuse Hammer
l'a forcément fait exprès. Comme une version parodique de très
mauvais goût et surtout, très ennuyeuse des films à sketches
britanniques qui émaillaient la filmographie de la célèbre société
de production britannique fondée par William Hinds et Enrique
Carreras en 1934. Comment vous expliquer le peu d'intérêt qu'évoque
La Maison qui tue sinon
qu'il est comparable au vide qui sépare notre planète du prochain
système solaire... Le néant absolu en terme de mise en scène pour
un cinéaste qui signait en cette année 1971, son second
long-métrage dix ans après le premier. Pauvre Christopher Lee,
pauvre Peter Cushing... qu'allaient faire dans cette galère ces deux
grands Messieurs de l'horreur britannique ? Et dire que sur
Amazon
le film est vendu à l'hypnotique prix de 20 euros, dans une édition
(Bach Films)
habituée à proposer d'immondes nanars, chacun pour une poignée de
centimes seulement (on comprend la gêne des revendeurs qui
n'oseraient tout de même pas revendre ces infamies plus chers que
leur valeurs artistique)... Au mieux, la jaquette vous fera hurler de
rire. Au pire, ben, si vous l'achetez, vous pourrez toujours caler le
pied d'un meuble avec le boitier. Quant à la galette argentée, un
bon conseil : Jouez au frisbee avec le cd de cette Maison qui
PUE !...
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