''Que jamais tu ne repose en paix...''. C'est quasiment sur ces mots que se termine le dernier volet de la franchise Halloween avant que Michael Myers ne revienne sous l'impulsion de Rob Zombie en 2007 sous forme de remake. Une sentence à laquelle répondra le célèbre tueur au masque blanc à l'effigie de William Shatner en ouvrant une dernière fois les yeux dans le tout dernier plan le montrant allongé sur la table d'une morgue. Pourtant aucun autre épisode ne viendra confirmer son retour à la vie puisque entre Halloween : Resurrection et le remake sobrement intitulé Halloween de 2007, nul n'osa reprendre le flambeau. Il faut dire qu'avec ce huitième long-métrage consacré au croquemitaine de Haddonfield réalisé par Rick Rosenthal, ce dernier a réussi l'impensable : proposer une œuvre encore plus indigeste que l'avait été l'infâme Halloween 6 : La Malédiction de Michael Myers de Joe Chappelle. Alors qu'à l'époque la mode est aux émissions de télé-réalité également fort judicieusement appelée ''télé-poubelle'', plus de vingt ans après avoir réalisé le second volet de la franchise simplement intitulé Halloween II, Rick Rosenthal inscrit ce huitième opus dans cette mode consistant à enfermer de jeunes gens dans un environnement pour une durée plus ou moins longue afin de permettre aux spectateurs ''d'étudier'' leur comportement à l'écran. Et en terme d'analyse, on parle là bien évidemment de profiter des excès de langage, voire de bagarres au sein du groupe qui pourraient naître des dissensions. Après une première partie fort intéressante se situant dans un institut psychiatrique ayant accueilli Laurie Strode (toujours incarnée par Jamie Lee Curtis) duquel l'héroïne parvient à s'échapper, le réalisateur et les scénaristes Larry Brand et Sean Hood marquent un grand coup lors d'une séquence la montrant assassinée par son frère Michael. La suite, malheureusement, sera d'un tout autre ordre puisque situant l'action dans la demeure ayant servi de cadre aux événements de 1978. Désormais abandonnée et totalement délabrée, la demeure des Strode va être le théâtre d'une émission diffusée sur les réseaux sociaux et à laquelle vont participer une petite poignée de protagonistes. Bill Woodlake, Donna Chang, Jen Dantzig, Jim Morgan, Rudy Grimes et Sara Moyer rejoignent le réalisateur de l'émission Freddie Harris (incarné par le rappeur Busta Rhymes) et son assistante, Nora Winston. Après un court briefing et l'installation de plusieurs caméras dans des lieux stratégiques de la demeure, les six jeunes candidats arrivent afin de l'explorer et de découvrir les raisons pour lesquelles Michael est devenu un tueur.
Bien entendu, l 'intrigue s'inscrit au moment même où les festivités d'Halloween débutent. L'occasion pour Michael Myers de réapparaître et d'assassiner l'un après l'autre les membres de l'équipe de tournage, les créateurs de l'émission ainsi que les six candidats. Un concept intéressant. L'angle choisit est en effet pour l'époque quelque peu original mais son traitement est malheureusement des plus pauvre. Rien en réalité ne différencie vraiment Halloween : Resurrection du plus banal des slashers. Même pas l'environnement, étonnamment nu malgré la confirmation que le mobilier d’origine est demeuré en l'état. Le réalisateur jongle entre l'action mettant en scène les six candidats et la projection sur Internet d'images parasitées à laquelle assistent les invités d'une fête d'Halloween se situant dans ce qui semble être la bibliothèque de leur hôte ! L'une des spécification du cinéma d'horreur est l'absence quasi systématique de caractérisation des personnages. Et c'est encore plus vrai lorsqu'il s'agit des slashers. En général, nous avons droit à des adolescents ou de jeunes adultes très bas du front, amateurs de petites culottes, d'herbe, de résine de cannabis ou d'alcool. Bref, une belle brochette d'étudiants ayant pour coutume de régner par la terreur au fond des classes ou étant à contrario parmi les élèves les plus populaires (ou pour être précis, les meilleurs sportifs de leur université). S’insère en général dans ce type de groupe une tête pensante qui a souvent la particularité d'être le ou la seul(e) survivant(e) du récit. Ceux qui évoluent dans Halloween : Resurrection semblent certes moins portés sur ce type de ''récréations'', ce qui n'en fait pas pour autant des protagonistes plus captivants. Ici, l'absence de caractérisation étant poussée à son paroxysme, il devient très rapidement illusoire de ressentir le moindre stress pour l'un ou l'autre tant leur sort nous indiffère. Et pour un film qui veut s'inscrire dans les genres horreur et épouvante, l’œuvre de Rick Rosenthal est redoutablement inefficace ! Quand bien même le concept de caméra embarquée, fixée par le biais d'un harnais sur la tête des participants, pouvait avoir un certain intérêt, surtout à l'époque de la sortie du film, le résultat n'en est pas pour autant satisfaisant. Bref, Rick Rosenthal conclu la franchise de la pire des manières. Heureusement, Rob Zombie viendra par la suite remettre un peu d'ordre dans ce fatras d'ineptie avec son remake Halloween et sa suite directe, Halloween 2...
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