Avec l'infâme Halloween
6 : La Malédiction de Michael Myers sorti
en 1995, le réalisateur Joe Chappelle aurait pu signer la fin de la
franchise consacrée à l'un des plus célèbres croquemitaines du
cinéma d'horreur, Michael Myers. Pourtant, entre ce sixième
chapitre et le suivant intitulé Halloween, 20 ans après,
l'attente aura été moins longue qu'entre le troisième et le
quatrième, le cinquième et le sixième, ou même bien plus tard
entre le Halloween : Resurrection
de 2002 et le premier volet de la trilogie réalisée par David
Gordon Green en 2018 sobrement intitulé Halloween.
Mis en scène par Steve Miner auquel on doit le très sympathique
House mais
aussi l'immonde Day of the Dead,
Halloween, 20 ans après marque
les débuts de l'acteur Josh Harnett dont le look et l'attitude ne
changeront pas d'un iota lorsque la même année Robert Rodriguez le
dirigera dans The Faculty
mais marque aussi et surtout le grand retour de Jamie Lee Curtis dans
le rôle légendaire de Laurie Strode après une absence longue de
dix-sept ans ! Malheureusement, le long-métrage offrira
également l'occasion de constater la disparition du docteur Samuel
Loomis incarné pour l'éternité par le formidable Donald Pleasence
depuis les débuts de la franchise. Si la voix de ce personnage au
moins aussi important que Laurie Strode et Michael Myers résonne
dans ce septième long-métrage de la saga, ce n'est pas celle de
Donald Pleasence que nous aurons l'occasion d'entendre au tout début
de l'intrigue mais celle de l'américain Tom Kane, acteur surtout
connu pour avoir prêté sa voix dans un certain nombre de dessins
animés ainsi que pour divers personnages de l'univers Star
Wars...
Alors que Jamie Lee Curtis avait expressément demandé que son
personnage soit tué dans un accident à l'issue de sa dernière
apparition à l'écran afin de ne plus être contrainte de
l'interpréter, la voici qui pourtant réapparaît vingt ans plus
tard, plus obsédée par son frère que jamais, d'autant plus que la
fête d'Halloween se profile. Se cachant depuis toutes ces années
sous une fausse identité, Laurie Strode, qui désormais se fait
appeler Keri Tate, est mère d'un fils prénommé John qu'incarne
donc le jeune Josh Hartnett. N'excédant pas les quatre-vingt sept
minutes, Halloween, 20 ans après s'avère
un épisode particulièrement nerveux, bien meilleur que le précédent
opus et même que certains qui leur furent antérieurs.
Cet
épisode échappe enfin à l'univers lié à la petite communauté de
Haddonfield où avaient un peu trop tendance à se retrouver tous les
personnages des anciens épisodes. Désormais, l'intrigue se déroule
en Caroline du Nord où elle endosse le rôle de directrice d'un
pensionnat privé du nom d'Académie de la Haute École où elle vit
avec son fils. Laurie a beau vivre à des centaines de kilomètres de
Haddonfield, cela ne l'empêche pas de craindre un éventuel retour
de Michael dans sa vie et par extension dans celle de John. Toujours
soucieuse de son bien-être, celle-ci décide pour une fois de lâcher
du lest afin de lui permettre de partir pour le week-end avec ses
camarades. Mais John a prévu tout autre chose en compagnie de sa
petite amie Molly Cartwell (Michelle Williams) et de deux autres de
leurs camarades. Ceux-ci ont en effet décidé de demeurer au
pensionnant pour le week-end. Mauvaise idée puisque le frère de
Laurie, Michael, va justement choisir ce jour là pour réapparaître.
Avec Halloween, 20 ans après,
le réalisateur Steve Miner ainsi que les scénaristes : Matt
Greenberg et Robert Zappia décident non pas de remettre les pendules
à zéro mais plutôt à l'heure, faisant ainsi fi de tout ou presque
des événements qui purent se dérouler jusque là lors des
précédents épisodes. Mais comment faire ? C'est bien simple :
En faisant apparaître en préambule le personnage de Marion Chambers
Whittington, assistante du docteur Samuel Loomis qui n'était plus
reparue à l'image depuis l'issue du second épisode et qui possède
dans ce septième volet, le dossier concernant Jamie Strode. Des
informations confidentielles qui vont donc permettre à Michael de
retrouver la trace de sa sœur. De retour sur le devant de la scène,
Laurie Strode n'est donc plus la mère de Jamie Lloyd qui par
conséquent ne semble jamais avoir existé. Si Halloween,
20 ans après parvient
à donner un coup de fouet à la franchise et ainsi à la rajeunir,
la bande son empreinte de lyrisme étonne pourtant beaucoup. Et si le
célèbre thème de John Carpenter est une fois encore au
rendez-vous, son orchestration démontre combien le minimalisme de la
composition originale collait parfaitement au caractère de l’œuvre
séminale. On l'attendait depuis longtemps cet affrontement viril
entre Laurie et Michael. Nous voici donc récompensés. Le film est
bien rythmé, sans temps morts et nantis de meurtres exaltant notre
goût du sang. Quand au final, particulièrement brutal, il ne
pouvait être envisagé autrement... Bref, un opus très réussi...
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