J'évoquais dans le
précédent article consacré à Halloween 5 :
La Vengeance de Michael Myers
la grande médiocrité du cinquième opus de la franchise Halloween
commis par le réalisateur suisse Dominique Othenin-Girard. C'était
bien entendu sans avoir vu le sixième, intitulé Halloween
6 : La Malédiction de Michael Myers
et réalisé par un certain Joe Chappelle, auteur l'année suivante
du quatrième volet de la saga Hellraiser
et qui en cette année 1995 allait signer cette improbable séquelle
située une nouvelle fois à Haddonfield. Comment envisager ou
deviner que ce réalisateur d'origine américaine allait pousser le
curseur de la médiocrité dans ses derniers retranchements ?
C'est donc désormais chose faite. Cependant, Halloween
6 : La Malédiction de Michael Myers
n'est pas tout à fait dénué de tout intérêt. Car si la mise en
scène, le scénario et l'interprétation s'avèrent généralement
piteux, il demeure quelques détails fort intéressants qu'il ne
faudrait surtout pas passer sous silence. Car dans cette nouvelle
aventure de Michael Myers, il est fondamental de prendre en
considération certains choix faits par le réalisateur ainsi que par
le scénariste Daniel Farrands. Comme celui de réintégrer l'un des
personnages emblématiques de la franchise qui avait disparu depuis
l’œuvre originale de 1978. Passons sur la ridicule introduction
d'une secte de type religieuse pour nous concentrer sur ce personnage
qui plus de dix ans auparavant était donc apparu très jeune à
l'écran, au contact de Laurie Strode, l'héroïne du long-métrage
réalisé alors par John Carpenter, laquelle était en charge de le
garder tandis que le gamin s'était laissé persuadé par plusieurs
de ses camarades qu'il était poursuivi par le célèbre
croquemitaine. Apparaissant sous forme d'archives vidéos dans le
second volet de la franchise, Tommy (alors incarné par l'acteur
Brian Andrews) disparu des radars pour ne réapparaître finalement
que dans ce sixième opus sous les traits de l'acteur Paul Rudd.
Depuis devenu adulte, son obsession pour les événements survenus
deux décennies auparavant et pour le tueur en particulier l'ont
poussé à collectionner de manière compulsive tout document se
référant à la tragédie et aux individus qui furent au centre de
l'affaire. Dans ce sixième volet, la jeune héroïne Jamie Lloyd
désormais interprétée par l'actrice J.C. Brandy ne fera pas long
feu puisqu'elle sera rapidement assassinée par son oncle dans une
grange. Sa mère étant prétendument décédée deux épisodes plus
tôt dans un grave accident de voiture, il fallait bien donner du
grain à moudre à Michael Myers en créant une fois encore un
nouveau rejeton à la famille Strode en la personne de Steven, prénom
donné par Tommy qui le découvrira planqué dans une armoire (!!!).
Désormais
incarné par l'acteur A. Michael Lerner, le personnage du Boogeyman
est au centre d'une polémique relativement brûlante et qui change
selon le point de vue des producteurs et du réalisateur ainsi que
celui de la version proposée. Pour bien comprendre la chose, il faut
remonter au début de ce sixième chapitre lors duquel Jamie Lloyd
met au monde un bébé. Considérée disparue au même titre que
Michael Myers à la toute fin du précédent volet, la voici entre
les mains de curieux individus encapuchonnés qui attendaient
apparemment jusque là la naissance du fils de la jeune femme. Un
culte druidique dont fait partie le mystérieux homme vêtu de noir
qui à la toute fin de Halloween 5
: La Vengeance de Michael Myers
avait aidé Michael Myers à s'échapper et avait enlevé Jamie. Le
projet de cette folle et obscure organisation étant apparemment de
sacrifier l'enfant de la jeune femme. Celle-ci parvenant à prendre
la fuite pour se diriger vers Haddonfield, une question se pose
alors : qui est le père de l'enfant ? C'est là que repose
toute l’ambiguïté de cet épisode fort médiocre (et je reste
poli). Car si officiellement celui-ci fut conçu in vitro à partir
du sperme de Michael Myers (amusant si l'on considère dans quelles
conditions sa semence a pu lui être prélevée), les producteurs
envisagèrent une formule nettement plus... ''sale''.
En clair, Michael aurait couché avec sa nièce qui de surcroît
n'était âgée que de quinze ans !!! Imaginons un seul instant
que le film soit sorti en 2024 avec l'idée très précise d'une
adolescente violée par l'un des membres de sa propre famille...
Hein ? Non, je l'avoue ça ne l'aurait pas vraiment fait...
Quoique... Pour le reste, Halloween 6 : La
Malédiction de Michael Myers
est dans cette version 'théâtrale'' de quatre-vingt huit minutes
d'une indigence presque totale. Dans laquelle, le scénario, peu aidé
par un montage anarchique, est totalement incohérent. En cause, la
coupe nette et franche d'un certain nombre de séquences impactant
directement le réalisateur qui la voulait ainsi. Laissant en outre
un très désagréable arrière-goût dans la bouche lorsque l'on
sait qu'il s'agissait là de l'antépénultième apparition de
l'acteur Donald Pleasence sur grand écran, lequel allait nous
quitter sept mois avant que le film ne sorte sur le territoire
américain tandis que Joe Chappelle allait s'amuser à expurger le
film d'un certain nombre de séquences mettant en scène le docteur
Samuel Loomis... Disparition du joli minois de Danielle Harris qui
incarnait Jamie dans les deux précédents épisodes et apparition du
visage très concrètement disgracieux de ce pauvre Devin Gardner qui
incarne le tout jeune Danny Strode. Il est presque fascinant de
constater à quel point le film est perclus de protagonistes peu à
même d'engendrer l'empathie. Bref, comme vous l'aurez compris,
Halloween 6 : La Malédiction de Michael Myers
demeurera comme le pire segment de la franchise...
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