Un bon père de
famille part chasser dans les bois et découvre une jeune
sauvageonne. De retour chez lui, il demande à son épouse ainsi qu'à
leurs trois enfants de débarrasser la cave de tout ce qui l'encombre
afin de l'aménager pour ce qui reste encore pour sa famille une
surprise. Dès le lendemain, il repart en forêt et piège la jeune
femme et l’amène chez lui, l'enferme dans la cave et part tout
naturellement manger en famille.
Plus tard, il invite tout
le monde à venir voir ce qu'il cache dans la cave. Surprenant tout
le monde, il explique que chacun va s'occuper à sa manière de la
jeune sauvageonne. Elle sera soignée, lavée, éduquée comme tout
bon chrétien. Mais la jeune femme se fait difficilement à son
nouveau statut de prisonnière. Elle est agressive et à même déjà
arraché un doigt à Chris, le chef de maison. Pourtant, petit à
petit, la jeune femme accepte de se détendre. Elle prononce même
quelques mots...
Sélectionné au festival
de Sundance, The Woman est le septième long-métrage
de Lucky McKee. Si durant un court instant le film « pue »
l'idéalisme à l'américaine, avec son barbecue entre amis, ces
gamins qui jouent dans le jardin, des détails viennent pervertir
cette impression. Car les jeux de certains enfants vont à l'encontre
des manières habituelles de ces innocentes têtes blondes. Quand à
cette famille idéale, elle ne semble en avoir que
l'apparence. Le comportement de l'épouse (l'actrice Angela Bettis)
et de leurs deux enfants les plus âgés (Lauren Ashley Carter et
Zach Rand) ont quelque chose de troublant.
Le fils Brian s'entraîne
au basket et désire, plus pour son père que pour lui, réussir un
sans faute au lancer de panier. La fille Peggy manque d’assiduité
à l'école et refuse de s'habiller comme la plupart de ses
camarades. Quand à Belle, l'épouse de Chris, elle est totalement
soumise à son mari.
En fait, derrière la
façade lisse de cette famille offerte à l'entourage, Lucky McKee
démontre que les critères de valeur de certains peuvent aller à
l'encontre de toute morale. Tout comme pour l’œuvre de Gregory
Wilson, The Woman distille une ambiance de guimauve qui
va peu à peu virer au cauchemar, accentuant ainsi la sensation de
malaise qui s'insinue graduellement dans nos esprits.
Le film n'est pas un
vulgaire film d'horreur comme on a trop l'habitude de s'attendre mais
plutôt un drame horrifique ancré dans le quotidien d'une famille
américaine de classe moyenne. Une très belle réussite et un
véritable choc visuel !
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