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lundi 10 novembre 2014

The Woman de Lucky McKee (2011)





Un bon père de famille part chasser dans les bois et découvre une jeune sauvageonne. De retour chez lui, il demande à son épouse ainsi qu'à leurs trois enfants de débarrasser la cave de tout ce qui l'encombre afin de l'aménager pour ce qui reste encore pour sa famille une surprise. Dès le lendemain, il repart en forêt et piège la jeune femme et l’amène chez lui, l'enferme dans la cave et part tout naturellement manger en famille.

Plus tard, il invite tout le monde à venir voir ce qu'il cache dans la cave. Surprenant tout le monde, il explique que chacun va s'occuper à sa manière de la jeune sauvageonne. Elle sera soignée, lavée, éduquée comme tout bon chrétien. Mais la jeune femme se fait difficilement à son nouveau statut de prisonnière. Elle est agressive et à même déjà arraché un doigt à Chris, le chef de maison. Pourtant, petit à petit, la jeune femme accepte de se détendre. Elle prononce même quelques mots...

Sélectionné au festival de Sundance, The Woman est le septième long-métrage de Lucky McKee. Si durant un court instant le film « pue » l'idéalisme à l'américaine, avec son barbecue entre amis, ces gamins qui jouent dans le jardin, des détails viennent pervertir cette impression. Car les jeux de certains enfants vont à l'encontre des manières habituelles de ces innocentes têtes blondes. Quand à cette famille idéale, elle ne semble en avoir que l'apparence. Le comportement de l'épouse (l'actrice Angela Bettis) et de leurs deux enfants les plus âgés (Lauren Ashley Carter et Zach Rand) ont quelque chose de troublant.

Le fils Brian s'entraîne au basket et désire, plus pour son père que pour lui, réussir un sans faute au lancer de panier. La fille Peggy manque d’assiduité à l'école et refuse de s'habiller comme la plupart de ses camarades. Quand à Belle, l'épouse de Chris, elle est totalement soumise à son mari.

En fait, derrière la façade lisse de cette famille offerte à l'entourage, Lucky McKee démontre que les critères de valeur de certains peuvent aller à l'encontre de toute morale. Tout comme pour l’œuvre de Gregory Wilson, The Woman distille une ambiance de guimauve qui va peu à peu virer au cauchemar, accentuant ainsi la sensation de malaise qui s'insinue graduellement dans nos esprits.
Le film n'est pas un vulgaire film d'horreur comme on a trop l'habitude de s'attendre mais plutôt un drame horrifique ancré dans le quotidien d'une famille américaine de classe moyenne. Une très belle réussite et un véritable choc visuel !

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