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mardi 10 août 2021

Red de Trygve Allister Diesen et Lucky McKee (2008) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

La part d'ombre de l'homme, sa cruauté, son absence de morale, il est arrivé assez souvent que l'écrivain américain Jack Ketchum y puise son inspiration. Sa trilogie Dead River ou les romans The Girl Next Door et Red en sont de très bons exemples. Concernant ce dernier, les réalisateurs norvégien Trygve Allister Diesen (Mørkets øy) et l'américain Lucky McKee (May, The Woman, All Cheerleaders Die) se sont chargés en 2008 d'en apporter une vision vivante à travers leur éponyme long-métrage. L'histoire toute bête de cet homme qui réclame justice contre celui qui a froidement et gratuitement abattu son chien en compagnie de deux camarades témoigne d'une situation qui n'a pas forcément à voir avec les condition de vie des responsables. Comme l'évoque très justement le comportement des parents des coupables, là encore, Red définit assez bien certains contours de la tragédie. Entre l'arrogance d'un père et l'alcoolisme de sa femme vivant pourtant tout deux auprès de leurs deux fils dans un quartier aisé du coin où s'est déroulé le drame, et la lâcheté d'un autre et ses déplorables conditions d'existence, la cruauté ne semble ici pas avoir la moindre origine sociale. Les trois lettres qui constituent le titre du film sont celles du chien en question. Un vieux bâtard, dernier souvenir pour Avery Ludlow (l'acteur Brian Cox) de son épouse qui lui avait offert pour ses cinquante ans et qui depuis est décédée. Derrière son allure de téléfilm du dimanche après-midi, l'esthétique de Red renvoie presque à celle du long-métrage The Girl Next Door, cette œuvre apparemment innocente signée de Gregory Wilson l'année précédente mais qui s’avérait être en réalité l'une des expériences cinématographiques les plus choquantes qui soient...


Lorsque l'on nous retire tout ce qu'il nous reste, les solutions se comptent sur les doigts d'une seule main !


L’acte fondateur de Red révèle surtout le douloureux souvenir d'une abominable tragédie que nous apprend le héros en cours de route. Des propos difficilement soutenables et un transfert qui va le pousser à aller au bout de son projet. Les trois inconscients Danny, son frère Harold et leur ami Pete sont respectivement incarnés par Noel Fisher (Twilight, chapitre V : Révélation), Kyle Gallner (le reboot de Scream prévu pour l'année prochaine) et Shiloh Fernandez (la série Jericho, le remake de Evil Dead). Et là encore, on a droit à trois différents portraits. L'arrogance et l'immoralité du premier, les scrupules et la prise de conscience du second, le troisième tenant quant à lui le rôle de ''suiveur'' dénué de personnalité. Le père des frères McCormack est interprété par l'acteur Tom Sizemore qui excelle dans ce rôle qui définit en partie le comportement de son aîné. Où lorsque l'absence de présence paternelle forte (le père semble accorder à sa progéniture tout ce qu'elle désire) ou d'éducation stricte mène parfois à des comportements violents. En face, on retrouve le couple Doust formé par Amanda Plummer (The Fisher King de Terry Gilliam) et Robert Englund (la série télévisée V, la franchise Nightmares on Elm Street dans laquelle il joue le célèbre personnage de grand brûlé Freddy Krueger). Un duo formidable qui rend parfaitement les conditions de vie de ce couple et de leur fils sans le sou. Quant à l'actrice Kim Dickens, elle interprète le rôle de la journaliste Carrie que l'avocat d'Avery (Richard Riehle dans le rôle de Sam Berry) conseille à son client et ami de consulter... Doublé en langue québécoise, il sera préférable de découvrir Red dans sa version originale afin de profiter pleinement de l'interprétation de chaque interprète. L’œuvre de Trygve Allister Diesen et Lucky McKee nous ferait presque oublier sa laideur du point de vue esthétique. Moins radical que les habituelles adaptations de l'écrivain Jack Ketchum, Red n'en demeure pas moins fort sympathique...

 

lundi 10 novembre 2014

The Woman de Lucky McKee (2011)





Un bon père de famille part chasser dans les bois et découvre une jeune sauvageonne. De retour chez lui, il demande à son épouse ainsi qu'à leurs trois enfants de débarrasser la cave de tout ce qui l'encombre afin de l'aménager pour ce qui reste encore pour sa famille une surprise. Dès le lendemain, il repart en forêt et piège la jeune femme et l’amène chez lui, l'enferme dans la cave et part tout naturellement manger en famille.

Plus tard, il invite tout le monde à venir voir ce qu'il cache dans la cave. Surprenant tout le monde, il explique que chacun va s'occuper à sa manière de la jeune sauvageonne. Elle sera soignée, lavée, éduquée comme tout bon chrétien. Mais la jeune femme se fait difficilement à son nouveau statut de prisonnière. Elle est agressive et à même déjà arraché un doigt à Chris, le chef de maison. Pourtant, petit à petit, la jeune femme accepte de se détendre. Elle prononce même quelques mots...

Sélectionné au festival de Sundance, The Woman est le septième long-métrage de Lucky McKee. Si durant un court instant le film « pue » l'idéalisme à l'américaine, avec son barbecue entre amis, ces gamins qui jouent dans le jardin, des détails viennent pervertir cette impression. Car les jeux de certains enfants vont à l'encontre des manières habituelles de ces innocentes têtes blondes. Quand à cette famille idéale, elle ne semble en avoir que l'apparence. Le comportement de l'épouse (l'actrice Angela Bettis) et de leurs deux enfants les plus âgés (Lauren Ashley Carter et Zach Rand) ont quelque chose de troublant.

Le fils Brian s'entraîne au basket et désire, plus pour son père que pour lui, réussir un sans faute au lancer de panier. La fille Peggy manque d’assiduité à l'école et refuse de s'habiller comme la plupart de ses camarades. Quand à Belle, l'épouse de Chris, elle est totalement soumise à son mari.

En fait, derrière la façade lisse de cette famille offerte à l'entourage, Lucky McKee démontre que les critères de valeur de certains peuvent aller à l'encontre de toute morale. Tout comme pour l’œuvre de Gregory Wilson, The Woman distille une ambiance de guimauve qui va peu à peu virer au cauchemar, accentuant ainsi la sensation de malaise qui s'insinue graduellement dans nos esprits.
Le film n'est pas un vulgaire film d'horreur comme on a trop l'habitude de s'attendre mais plutôt un drame horrifique ancré dans le quotidien d'une famille américaine de classe moyenne. Une très belle réussite et un véritable choc visuel !
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