Colette et son jeune
frère Eric sont attendus à la sortie de leur école par leur père,
un alcoolique abandonné par son épouse et qui élève à peine ses
enfants. Celui-ci les invite à faire la connaissance de Martin, un
type particulièrement trouble qui avec l'accord de leur père, les
amène jusqu'au luxueux manoir d'un notable de la ville. Là, en
compagnie d'autres enfants, ils vont servir de chair fraîche aux
habitants fortunés du coin. Eric, comprenant qu'il est tombé dans
un piège, prend la fuite et trouve refuge dans la demeure d'une
inconnue Violaine qui accepte de l’héberger pour la nuit. Le soir
même, le père d'Eric et de Colette est retrouvé inconscient,
renversé par une voiture qui roulait à plus de deux-cent kilomètres
heure.
Le lendemain matin,
Martin décide d'éliminer les deux enfants et leur père. Après
avoir tué Colette près d'un terrain vague, il file à l’hôpital
afin d'y tuer le père retenu pour la nuit dans une chambre. Mais il
rate son coup : Violette en effet arrive à temps et Martin
s'échappe par la fenêtre.
Aidée par Matthieu,
l'armurier du village, elle va tout mettre en œuvre pour retrouver
Eric qui a prit la fuite, et venger tous les enfants qui ont été
victimes des notables pédophiles.
Pendant ce temps, le
corps de Colette est retrouvé aux abords d'une rivière...
Lorsque Jean-Pierre Mocky
tourne Les Ballets Écarlates en
2005, il a derrière lui presque cinquante ans de
carrière en tant que cinéaste, avec, plus ou moins de succès et de
bonheur. Ont joué pour lui une bonne part des stars du cinéma
français : Bourvil, Blanche, Dufilho, Lonsdale, Galabru,
Serrault, Noiret, Nat, Mitchell, Poiret, Audran, Bacri, Maillan,
etc... On se souviendra longtemps de sa Grande Lessive,
d’À Mort L'Arbitre, de Litan ou encore
du Miraculé.
Alors, quand est-il de
ces Les Ballets Écarlates ?
Jean-Pierre Mocky s'attaque à un sujet difficile, douloureux et
rarement vu au cinéma. S'inspirant d'une affaire qui a défrayé la
chronique en France en 1959, il faut avouer que l'adaptation qu'en
fait le cinéaste est disons, assez pitoyable. On ne peut cependant
que louer l'entreprise de Jean-Pierre Mocky qui a dû faire avec la
censure puisque depuis, le film est interdit dans notre pays. A
croire que le sujet de la pédophilie est bien trop présent dans
l'esprit des français pour avoir droit de servir le septième art.
Pourtant, loin du cynisme que revêt le cinéma de Mocky, ici
l'humour noir n'a pas sa place. Pourtant, malgré la dureté du
sujet, l'interprétation désastreuse de la plupart des intervenants
et la postsynchronisation calamiteuse donnent à ces Ballets
Écarlates les
allures d'un mauvais téléfilm du dimanche après-midi.
Alors,
pourquoi avoir censuré l’œuvre de Mocky ? Sans doute parce
que notre beau pays préfère demeurer dans le dénie. Ce n'est
d'ailleurs pas la première fois qu'un tel sujet est abordé en
France. Beaucoup moins ouvertement, Roger Andrieux réalisait déjà
avec La Petite Sirène,
un très joli film contant l'amour impossible d'un quinquagénaire
(Philippe Léotard) et d'une gamine de quatorze ans. Notons que Mocky avait déjà sensiblement abordé le sujet avec le très intéressant Le Témoin (interprété par le génial Philippe Noiret), film qui lui n'a pas rencontré de soucis avec la censure.
L'histoire ne se répète donc pas toujours...
L'histoire ne se répète donc pas toujours...
Jean-Pierre Mocky réagissant sur la pédophilie et sur la censure dont a été victime son œuvre:
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