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mardi 2 janvier 2024

L'aile ou la cuisse de Claude Zidi (1976) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Durant sa longue carrière, le réalisateur Claude Zidi aura fait jouer les Charlots, Pierre Richard, Jean-Paul Belmondo, Daniel Auteuil, Gérard Depardieu ou Thierry Lhermitte mais également Louis de Funès et Coluche. Ces derniers n'auront eu l'occasion de tourner ensemble qu'une seule fois, dans L'aile ou la cuisse, en 1976. Deux ans plus tard, Louis de Funès retrouvera Claude Zidi sur le tournage de La zizanie aux côtés d'Annie Girardot tandis que Coluche était déjà apparu lors d'un tout petit rôle dans Le grand bazar en 1973 avant de réapparaître en 1980 et 1983 dans les rôles principaux de Michel Clément dans Inspecteur Labavure aux côtés de Gérard Depardieu et de Michel Bernardin dans Banzaï aux côtés de Valérie Mairesse. Sans compter sa petite participation au Rois du gag deux ans plus tard dans lequel il interprétera le rôle de Georges Khoprseri. L'aile ou la cuisse est dans la carrière de Louis de Funès et de Coluche l'une des comédies les plus réussies et dont l'efficacité se démontre chaque fois qu'elle est diffusée sur le petit écran. À l'époque, l'un et l'autre sont de véritables stars. Le premier est l'acteur comique le plus apprécié dans notre pays tandis que Coluche est l'humoriste le plus populaire. L'aile ou la cuisse, c'est d'abord pour Claude Zidi, un rêve qui s'exauce enfin. Le réalisateur rêvait en effet de tourner avec l'acteur qui depuis déjà pal mal d'années enchaîne les succès. Et parmi ces derniers, la franchise du Gendarme à Saint-Tropez de Jean Girault, les trois volets de Fantomas d'André Hunebelle, ou encore Le corniaud, La grande vadrouille, La folie des grandeurs et Les aventures de Rabbi Jacob tous les quatre signés de Gérard Oury entre 1965 et 1973. Le film met principalement en scène un critique culinaire particulièrement redouté par les restaurateurs qui craignent de retrouver dans son célèbre guide gastronomique des critiques assassines les concernant. Bien qu'il s'agisse là d'une pure comédie, le réalisateur, ses assistants Hélène Bernardin et Jean-Jacques Beineix ainsi que le scénariste Michel Fabre n'en ont pas moins l'intention d'évoquer des sujets qui à l'époque préoccupent déjà une partie des français. Plus anecdotique puisque ne concernant que les professionnels de la restauration, le fameux guide portant le nom de son propriétaire fait évidemment référence au célèbre Guide Michelin, surnommé Guide Rouge, créé au début du siècle dernier par la société de pneumatiques du même nom, lequel dresse une liste des restaurants et des hôtels en donnant une série d'indications sur leurs qualités, distribuant ainsi les fameuses Étoiles Michelin aux plus méritants.


Plus proche du français moyen se pose ici la question de la malbouffe incarnée par l'industriel Jacques Tricatel, homme qui sans vergogne propose une nourriture industrielle à l'attention des restoroutes. Un combat acharné va donc opposer ce dernier à Charles Duchemin jusqu'à vouloir éliminer le principal dénonciateur d'un procédé de transformation ici, forcément, caricatural. Mais L'aile ou la cuisse, c'est aussi et peut-être avant tout, le portrait d'un homme autoritaire convaincu que son propre fils (Coluche dans le rôle de Gérard Duchemin) reprendra la main lorsque lui-même prendra sa retraite. Comédie jouissive percluse de scènes cultes (les diverses séquences de restaurants dont certaines permirent à l'équipe technique et aux interprètes de tourner dans de luxueux établissement, à l'image du Ritz, notamment), le film de Claude Zidi peut se montrer parfois cruel avec ses personnages. Et notamment lors de la scène montrant le père et le fils s'expliquer sur l'avenir de ce dernier dans l'arène d'un cirque. Car le rêve de Gérard n'est pas de reprendre le flambeau des mains de son père mais bien de travailler au sein d'une équipe d'artistes composées de funambules, de jongleurs, de trapézistes ou comme lui, de clowns. Face à Louis de Funès et Coluche, le formidable Julien Guiomar incarne Jacques Tricatel tandis que la fidèle Claude Gensac qui à de nombreuses reprises incarna l'épouse de Louis de Funès dans un certain nombre de longs-métrages interprète ici sa secrétaire Marguerite. Se blessant après avoir fait une chute, celle-ci sera d'ailleurs remplacée par une autre Marguerite cette fois-ci incarnée par l'actrice suédoise Ann Zacharias. Au fil du récit, d'autres interprètes viendront s'y greffer. Comme Raymond Bussières, acteur à la dantesque carrière et que Claude Zidi avait déjà débauché pour Les sous-doués en 1980. Ou comme l'acteur italien Vittorio Caprioli qui en restaurateur revanchard fera payer à Charles Duchemin le prix du ''papier'' qu'il écrivit à propos de son établissement. Quant aux membres du cirque dont fait partie Gérard, ils se constituent des présences d'Alain Chevestrier (dit Bouboule), de Freddy et Bibi Cantarelli, de Gérard Boucaron , mais également des plus connus Martin Lamotte, Gérard Lanvin et Marie-Anne Chazel. Notons qu’apparaît également dans son propre rôle, l'animateur et journaliste Philippe Bouvard tandis que la présence d'un médecin sur le plateau de tournage sera imposé puisque Louis de Funès venait d'être la victime d'un infarctus. L'on retrouve enfin à la bande originale l'éternel compositeur Vladimir Cosma qui signe une nouvelle fois, une remarquable partition. Bref, L'aile ou la cuisse demeure classique de la comédie française...

 

1 commentaire:

  1. Bonne année 2024 cher "Coin-Coin" :-)
    Oui, un classique mais qui a inévitablement pris un petit coup de vieux. Comme quoi, les mauvais chemins (ici la malbouffe) avaient déjà été pris dès les années 70...

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