Alors qu’il a déjà derrière lui une solide carrière de réalisateur, le français Henri Verneuil rivalise en 1975 avec un certain cinéma originaire d’Italie. Pur produit transalpin inspiré d’une collection de romans aux couvertures jaunes comparable à la série noire bien de chez nous, le giallo a surtout connu son heure de gloire dans les années soixante et soixante-dix. Sans dresser une liste exhaustive des metteurs en scène ayant participé à son élaboration et à son succès sur grand écran, on peut tout de même citer Mario Bava, Dario Argento, Lucio Fulci ou encore Sergio Martino et Umberto Lenzo parmi les plus connus. En 1975, donc, alors que bon nombre de longs-métrages du genre fleurissent en Italie, Henri Verneuil se lance dans l’aventure du film de tueur en série policier avec ce qui demeure comme l’un des rares exemples à l’époque de « Giallo à la française ». À l’affiche de ce film qui dépasse les deux heures, l’une des grandes stars du cinéma populaire français, Jean-Paul Belmondo. Lancé sur les rails d’une très prolifique carrière d’interprète depuis pas mal d’années, Bebel trouve dans le personnage du commissaire Jean Letellier une nouvelle occasion de donner la réplique dans une œuvre plus sombre que la moyenne de celles auxquelles il participera dans les années à venir...
Face à l’acteur italien Adalberto Maria Merli qui assure le double rôle de Pierre Valdeck et de l’étrangleur de femmes connu sous le nom de Minos, Jean-Paul Belmondo est accompagné de Charles Denner et croise les destins funestes des personnages incarnés par Rosy Varte, Léa Massari, Catherine Morin, et se retrouve confronté à un Jean-François Balmer « révolté » contre l’institution policière. Bien que le film dépasse les deux heures, une sous-intrigue mettant en scène l’acteur Giovanni Cianfriglia dans le rôle du truand Marcucci empêche « Peur sur la Ville » de tourner en rond. Outre la confrontation entre le commissaire et le tueur en série, le film de Henri Verneuil est surtout l’occasion d’incroyables cascades et de courses-poursuites exécutées par la star française elle-même. Qu’il tente de mettre la main sur Minos en passant par les toits de Paris ou qu’il essaie d’attraper le récalcitrant Marcucci en se « promenant » sur celui d’une rame de métro lancée à vive allure, Jean-Paul Belmondo exécute le tout avec une spectaculaire aisance. Seule entorse aux habitudes de la star : Lorsque le commissaire Letellier traverse une vitre à la fin du film, c’est en fait le cascadeur Michel Berreur que l’on voit lors de cette séquence... Sévèrement burné mais jamais bourrin, « Peur sur la Ville » est de surcroît accompagné par une partition musicale composée par l’italien Ennio Morricone. Au final, si l’humour est bien moins présent que dans de nombreux projets auxquels a participé Jean-Paul Belmondo, « Peur sur la Ville » n’en est pas moins un excellent divertissement...
Petite erreur dans le titre (1975 et non 1978).
RépondreSupprimerA obtenu son visa d'exploitation le jour de ma naissance (4/4/75) ! :-) Et sorti 5 jours plus tard (le 9, donc).
Un régal, en effet. J'ignorais qu'il y avait déjà les lave-vaisselle en 1975... :-)
Rectification effectuée. Merci François ;)
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