Alors làààààà !!!!
je m'attendais à tout mais surtout pas à aimer çaaaaaa !!!!
non, sans déc'. Michael Youn. Celui que je considérais encore il
n'y a pas si longtemps comme l'une des engeances de la sous-culture
Made in France sevrant la jeunesse du début du vingt et
unième siècle à grand coups de Morning Live,
et récemment sauvé du naufrage intellectuel grâce à de courageux
cinéastes. En effet, depuis quelques années, l'acteur, scénariste,
réalisateur et bouffon originaire de Suresnes allait nous prouver
qu'il avait autre chose que du crottin sous la semelle de ses
chaussures. Fatal
est la preuve en musique et en images que les vieux cons comme moi
peuvent être réconciliés avec cette forme d'art régressif dont
les masses se délectent incompréhensiblement . A la seule
condition, pourtant, que le produit fini nous soit présenté sous
une forme parodique n'ayant pas la prétention de se prendre au
sérieux. C'est en cela que le film de et avec Michael Youn est une
réussite et surtout la preuve que le bonhomme est capable de se
moquer de lui-même. Il ne faudra cependant pas considérer Fatal
comme une simple pochade mais comme le constat réaliste et parfois
amer du niveau culturel et intellectuel d'une partie de nos
concitoyens.
En
nous contant le récit du rappeur Fatal Bazooka (incarné par Michael
Youn lui-même), de sa réussite médiatique jusqu'à sa déchéance,
l'acteur-réalisateur en profite pour égratigner toutes les formes
d'institutions devant lesquelles se pâment d'admiration et d'envie
des milliers (millions ?) d'admirateurs et de groupies en
chaleur. Producteurs, animateurs, journalistes, magazines, émissions
de télévisions, et artistes s'en prennent plein... la gueule. Et
avant tous les autres, Fatal Bazooka lui-même. Qui sous ce pseudo
ronflant se cache le savoyard Robert Lafondue. Une star du rap
bling-bling,
numéro un des charts, produit par le producteur Tony Tarba, ami du
compositeur Pedro Summer, du manager Bruce Keita, du prof de remise
en fotme Hervé Willard, et marié à Athena Novotel. Lorsque
débarque un jour Chris Prolls, la nouvelle star de l'electro-pop, la
concurrence est dure pour Fatal Bazooka qui connaît alors une chute
vertigineuse, lâché par ses fans, la presse (qui ne cessera de le
harceler pour ses travers), son épouse, et son producteur. Le jeune
rappeur n'aura d'autre solution que de retourner dans son pays natal,
là où il choisit un jour d'abandonner les siens pour monter à
Paris et connaître le succès que l'on sait.
Pour
son premier film en tant que réalisateur, Michael Youn a mis les
bouchées doubles. Dire que Fatal
est une comédie explosive est un euphémisme. C'est surtout
l'occasion pour l'acteur de mettre en avant son talent d'artiste
comique, de scénariste et de metteur en scène. En effet, sur un
scénario écrit en compagnie de Dominique Gauriaud, Jurij Prette et
Isabelle Funano (qui incarne à l'écran le rôle de l'épouse de
Fatal), il réalise une œuvre excentrique, parfois pipi-caca-vomi,
assez vulgaire, mais ne souffrant quasiment pas de temps morts. Alors
même qu'en terme général le type de bande-son proposée ici aurait
fait hurler les vrais amateurs de musique, les compositions de X-Cell
Ent. et de Mickaël Zibi font de véritables ravages. On rit à gorge
déployée à l'écoute de textes incroyablement débiles, Michael
Youn et Stéphane Rousseau (Chris Prolls dans le film) s'en donnant à
cœur joie et ne dépareillant finalement pas du tout avec la
production musicale actuellement proposée sur les grandes chaînes
télévisées et les radios. Fatal multiplie
les caricatures pour le bonheur des 'anti'
et des 'Pro'.
L'acteur-réalisateur emploie à cette occasions les gros moyens.
Décors, costumes et casting sont au rendez-vous d'une fête
à neuneu
jouissive. Michael Youn se moque de la 'Biatch'
attitude magistralement incarnée par Isabelle Funano, de la mode de
'l'auto-tune',
ce logiciel correcteur de tonalité qui ne rend certainement pas
hommage au vocoder
de nos ancêtres, de la télé-poubelle et autre musique fast-food
dont se délectent un temps le public avant de passer à autre chose.
Michael
Youn tape dans le mille et convoque pour l'occasion une belle
brochette d'interprètes : outre le canadien Stéphane Rousseau
et Isabelle Funano, Fatal
est l'occasion de retrouver le fidèle compagnon de route Vincent
Desagnat, mais aussi Fabrice Eboué, Armelle, Ary Abittan, Jean
Benguigui, Catherine Allégret, ainsi que le kick-boxeur Jérôme Le
Banner qui excelle dans la peau de Hervé Willard. Un casting
hétéroclite pour un long-métrage appelé à devenir culte... si
cela n'est pas déjà fait...
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