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dimanche 12 août 2018

Fatal de Michael Youn (2009) - ★★★★★★★☆☆☆



Alors làààààà !!!! je m'attendais à tout mais surtout pas à aimer çaaaaaa !!!! non, sans déc'. Michael Youn. Celui que je considérais encore il n'y a pas si longtemps comme l'une des engeances de la sous-culture Made in France sevrant la jeunesse du début du vingt et unième siècle à grand coups de Morning Live, et récemment sauvé du naufrage intellectuel grâce à de courageux cinéastes. En effet, depuis quelques années, l'acteur, scénariste, réalisateur et bouffon originaire de Suresnes allait nous prouver qu'il avait autre chose que du crottin sous la semelle de ses chaussures. Fatal est la preuve en musique et en images que les vieux cons comme moi peuvent être réconciliés avec cette forme d'art régressif dont les masses se délectent incompréhensiblement . A la seule condition, pourtant, que le produit fini nous soit présenté sous une forme parodique n'ayant pas la prétention de se prendre au sérieux. C'est en cela que le film de et avec Michael Youn est une réussite et surtout la preuve que le bonhomme est capable de se moquer de lui-même. Il ne faudra cependant pas considérer Fatal comme une simple pochade mais comme le constat réaliste et parfois amer du niveau culturel et intellectuel d'une partie de nos concitoyens.

En nous contant le récit du rappeur Fatal Bazooka (incarné par Michael Youn lui-même), de sa réussite médiatique jusqu'à sa déchéance, l'acteur-réalisateur en profite pour égratigner toutes les formes d'institutions devant lesquelles se pâment d'admiration et d'envie des milliers (millions ?) d'admirateurs et de groupies en chaleur. Producteurs, animateurs, journalistes, magazines, émissions de télévisions, et artistes s'en prennent plein... la gueule. Et avant tous les autres, Fatal Bazooka lui-même. Qui sous ce pseudo ronflant se cache le savoyard Robert Lafondue. Une star du rap bling-bling, numéro un des charts, produit par le producteur Tony Tarba, ami du compositeur Pedro Summer, du manager Bruce Keita, du prof de remise en fotme Hervé Willard, et marié à Athena Novotel. Lorsque débarque un jour Chris Prolls, la nouvelle star de l'electro-pop, la concurrence est dure pour Fatal Bazooka qui connaît alors une chute vertigineuse, lâché par ses fans, la presse (qui ne cessera de le harceler pour ses travers), son épouse, et son producteur. Le jeune rappeur n'aura d'autre solution que de retourner dans son pays natal, là où il choisit un jour d'abandonner les siens pour monter à Paris et connaître le succès que l'on sait.

Pour son premier film en tant que réalisateur, Michael Youn a mis les bouchées doubles. Dire que Fatal est une comédie explosive est un euphémisme. C'est surtout l'occasion pour l'acteur de mettre en avant son talent d'artiste comique, de scénariste et de metteur en scène. En effet, sur un scénario écrit en compagnie de Dominique Gauriaud, Jurij Prette et Isabelle Funano (qui incarne à l'écran le rôle de l'épouse de Fatal), il réalise une œuvre excentrique, parfois pipi-caca-vomi, assez vulgaire, mais ne souffrant quasiment pas de temps morts. Alors même qu'en terme général le type de bande-son proposée ici aurait fait hurler les vrais amateurs de musique, les compositions de X-Cell Ent. et de Mickaël Zibi font de véritables ravages. On rit à gorge déployée à l'écoute de textes incroyablement débiles, Michael Youn et Stéphane Rousseau (Chris Prolls dans le film) s'en donnant à cœur joie et ne dépareillant finalement pas du tout avec la production musicale actuellement proposée sur les grandes chaînes télévisées et les radios. Fatal multiplie les caricatures pour le bonheur des 'anti' et des 'Pro'. L'acteur-réalisateur emploie à cette occasions les gros moyens. Décors, costumes et casting sont au rendez-vous d'une fête à neuneu jouissive. Michael Youn se moque de la 'Biatch' attitude magistralement incarnée par Isabelle Funano, de la mode de 'l'auto-tune', ce logiciel correcteur de tonalité qui ne rend certainement pas hommage au vocoder de nos ancêtres, de la télé-poubelle et autre musique fast-food dont se délectent un temps le public avant de passer à autre chose.
Michael Youn tape dans le mille et convoque pour l'occasion une belle brochette d'interprètes : outre le canadien Stéphane Rousseau et Isabelle Funano, Fatal est l'occasion de retrouver le fidèle compagnon de route Vincent Desagnat, mais aussi Fabrice Eboué, Armelle, Ary Abittan, Jean Benguigui, Catherine Allégret, ainsi que le kick-boxeur Jérôme Le Banner qui excelle dans la peau de Hervé Willard. Un casting hétéroclite pour un long-métrage appelé à devenir culte... si cela n'est pas déjà fait...

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