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lundi 13 août 2018

L'Ange Noir de Jean-Claude Brisseau 1994)



Stéphanie Feuvrier vient de tuer un homme. Pour tout le monde c'est clair : il a tenté de la tuer et l'épouse du juge Georges Feuvrier n'a fait que se défendre. La victime n'est autre qu'Aslanian, un escroc notoire dont a fait la connaissance Stéphanie quelques temps auparavant, cette dernière ayant tout fait pour qu'il soit reconnu innocent des accusations qui furent portées contre lui. L'avocat Paul Delorme, proche des Feuvrier, mène l'enquête et suit les traces de différents témoins à travers des lettres anonymes. Paul va peu à peu réaliser que Stéphanie connaissait le mort depuis bien des années et qu'elle entretenait avec lui un liaison charnelle intense...

Le cinéaste Jean-Claude Brisseau offre pour cette occasion, le premier grand rôle au cinéma à la chanteuse Sylvie Vartan. C'est donc avec une certaine appréhension, une certaine angoisse que l'on attend de voir si l'artiste est capable d'endosser le rôle difficile de cette femme glaciale à la personnalité complexe. Si dans un premier temps, on a l'impression que la chanteuse ne fait que réciter un texte qu'elle a appris par cœur mais sans avoir le naturel qui prévaut sur tout le reste lorsqu'il s'agit d'entrer dans la peau d'un personnage fictif, c'est bien grâce à la présence de l'excellent Tchéky Karyo et des trop discrètes apparitions de l'immense Michel Piccoli que Sylvie Vartan parvient à convaincre. Les limites de son jeu et la froideur de son personnage créent une émulsion qui au fil de l'intrigue tendent à la rendre sensiblement plus crédible au fil de ce temps qui interminablement s'égrène autour du quotidien de Stéphanie.

On appréciera le jeu de piste auquel Paul s'adonne et l'ambiance parfois nauséeuse qu'appuient une atmosphère délétère et des couleurs souvent monochromes dont un sépia particulièrement présent et en surimpression duquel se promènent nos personnages. Jean-Claude Brisseau est un esthète et son directeur de la photographie Romain Winding ainsi que la responsable des décors Maria Luisa Garcia ont fait un travail remarquable. Beaucoup de tableaux vivants et des placements d'acteurs qui ne doivent rien au hasard. L'Ange Noir, s'il n'est pas un chef-d’œuvre, contient tout de même assez d'éléments positifs pour en faire un film à l'intérêt certain. La musique de Jean Musy est ici fondamentale et appuie le propos de toute son angoissante beauté.

Jean-Claude Brisseau signe donc une œuvre imparfaite mais d'un aspect esthétique remarquable...

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