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mardi 14 juin 2022

To the Devil a Daughter de Peter Sykes (1976) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Trois ans après que l'acteur Christopher Lee ait incarné le grand ordonnateur du culte païen du chef-d’œuvre de Robin Hardy The Wicker Man, le britannique accepta d’interpréter le rôle du Père Michael Rayner, un suppôt de Satan qui prévoit d'offrir à son idole la jeune Catherine, fille d'un certain Henry Beddows qui par peur qu'elle lui soit enlevée la confie à son ami John Verney. Ostracisé par l'église, le père Michael Rayner n'en est pas moins suivi par de fidèles adorateurs du culte des Enfants du Seigneur qui pour lui vont tout entreprendre afin de mettre la main sur la jeune fille pour laquelle ils ont un projet insensé en commun : en faire le réceptacle du démon Astaroth, grand-duc et trésorier de l'Enfer... Christopher Lee ayant rencontré des difficultés avec la production à l'issue du tournage de The Wicker Man, on pouvait supposer que le plus célèbre des Dracula avait pris toutes ses précautions pour celui de To the Devil a Daughter de Peter Sykes. Mais quelle ne fut pas la désillusion de l'acteur et de son ami romancier Dennis Wheatley dont le roman éponyme servi de terreau d'origine au long-métrage que de découvrir que le scénario de Christopher Wicking allait prendre de grandes libertés avec l'histoire originale ! Il s'agissait là encore d'une trahison de la part de la production, la Hammer Film (dont il s'agirait de l'avant dernière production) faisant preuve d'une indifférence aussi notable que la British Lion Film Corporation sur le tournage de The Wicker Man. Nous retrouvons donc Christopher Lee dans un rôle sensiblement différent puisqu'il incarne désormais un homme répudié par l’église, adorateur du Diable soutenu par un petit ''comité'' de fidèles adorateurs. To the Devil a Daughter réuni un joli casting parmi lequel nous retrouvons notamment l'acteur américain Richard Widmark, lequel regrettera finalement d'avoir participé au tournage. Il incarne John Verney, le protecteur de Catherine qu'interprète quant à elle la toute jeune actrice allemande Nastassia kinski qui n'est autre que la fille de l'acteur fétiche du cinéaste Werner Herzog, Klaus Kinski...


Quant au père de la jeune fille, il est incarné par l'acteur Denholm Elliott et le personnage d'Anna Fountain par l'actrice Honor Blackman. C'est le second rôle au cinéma de Nastassia Kinski qui physiquement figurerait presque comme l'ancêtre de la regrettée Zoë Lund dans le film culte L'ange de la vengeance que réalisera Abel Ferrara cinq ans plus tard. D'un magnétisme qui ne cessera de se confirmer durant tout le récit (et même durant la carrière de celle qui interpréta l'envoûtante Irena Gallier dans Cat People de Paul Schrader en 1982), la jeune actrice n'a que quatorze ans lorsqu'elle interprète le rôle de Catherine pour lequel elle acceptera de se dénuder, regrettant plus tard ce choix. Un qui par contre n'aura pas à en faire autant est Christopher Lee lors de la séquence de sabbat puisqu'une doublure prendra sa place au moment de se dévêtir. Il est compliqué d'aborder To the Devil a Daughter sans parler des problème que revêtent le scénario et la mise en scène. Malgré le potentiel du récit, on ne retrouve notamment pas cette angoisse permanente qui parasitait pour le grand bonheur des amateurs de frissons, le chef-d’œuvre de Roman Polanski, Rosemary's Baby. En effet, le film de Peter Sykes (co-réalisé par Don Sharp), auteur quatre ans auparavant de Demons of the Mind dans lequel un père séquestrait ses deux enfants avec lesquels il allait entreprendre des actes incestueux et de possession satanique, souffre d'une trop grande légèreté. L'on a le sentiment qu'une fois le script en main, les interprètes ont souffert d'un manque de direction. Il ne se passe effectivement pas grand chose durant la quasi totalité du récit. Nastassia Kinski a beau dégager un charme fou et Christopher Lee être toujours doté d'un charisme inquiétant, l'intrigue ne décolle jamais vraiment. C'est d'autant plus dommage que la jeune actrice allemande y est par contre relativement convaincante, surtout lorsqu'elle est en proie au maléfice jeté par le personnage qu'interprète Christopher Lee. Même l'outrance de la séquence d'orgie semble inefficace est n'être présente que pour augmenter le potentiel d'une œuvre qui malheureusement est loin d'atteindre ses objectifs. On appréciera cependant les plongées/contre-plongée et les déformations de l'image dues à l'emploi de courtes focales. Un procédé couramment utilisé à l'époque qui malgré son archaïsme continue de faire son petit effet...

 

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