Pour son second
long-métrage deux ans après The Park
il y a deux ans, le réalisateur originaire de Minneapolis Shal Ngo
revient cette année avec son second film intitulé Control
Freak.
Une œuvre de type Body
Horror,
genre dont
l'importante résurgence a récemment donné naissance à des
longs-métrages tels que le surestimé Titane
de la française Julia Ducournau, les films de Brandon Cronenberg
(fils de l'illustre David Cronenberg) ou encore plus récemment, le
surcoté The Substance
de cette autre cinéaste française qu'est Coralie Fargeat !
Écrit et réalisé par Shal Ngo, Control Freak
met en scène l'actrice américaine Kelly Marie Tran dans le rôle de
Valérie, une conférencière et écrivaine très influente qui
prépare une tournée mais qui depuis toujours semble être atteinte
d'un mal dont l'origine reste difficile à déterminer. Alors que la
mère de la jeune femme est morte par noyade lorsque que Valérie
n'était qu'une toute jeune enfant, son père Sang (Toan Le) est
devenu prêtre bouddhiste malgré sa dépendance aux drogues dures.
Un père que Valérie évite de fréquenter autant que cela lui est
possible, persuadée qu'il a sa part de responsabilité dans le décès
de sa mère. Relativement proche de sa tante Thuy (Kieu Chinh), la
jeune femme vit avec son compagnon Robbie (Miles Robbins), lequel a
la particularité d'être également employé par Valérie. Si dans
les médias et à travers ses ouvrages celle-ci apparaît comme une
femme parfaitement saine de corps et d'esprit prodiguant des conseils
à toutes celles et ceux qui acceptent de l'écouter, au quotidien,
la vie n'est pas aussi simple qu'elle en a l'air. En effet, Valérie
est victime d'irrépressibles démangeaisons qui la poussent à se
gratter le cuir chevelu jusqu'au sang. Un trouble qui remonte à son
enfance et que le réalisateur semble tout d'abord vouloir lier à la
mort de sa mère. Mais là où Control Freak
bifurque, c'est dans l'exploration d'une mythologie d'origine taoïste
évoquant les Sanshi.
Des vers spirituels de trois types surnommés ''Les
trois cadavres''
qui infesteraient le corps des humains de leur naissance jusqu'à
leur décès afin de les contraindre à commettre des actes
monstrueux. Nommés Jōshi, Chūshi et Geshi, l'un d'eux apparaît à
l'image sous des traits et des dimensions bien différents de la
légende. Tout d'abord, les vers sont remplacés par des fourmis.
Ce
qui sans doute accentue le phénomène de terreur puisque cette
créature parfaitement concrète appartenant au monde réel est dans
notre univers, visible chaque jour. Ensuite, bien que ces créatures
soient minuscules, elles conservent une version à taille humaine
particulièrement hideuse qui de près ou de loin rappelle la version
définitive de la mouche dans le chef-d’œuvre réalisé par David
Cronenberg dans le courant des années quatre-vingt, The
Fly !
Le long-métrage de Shal Ngo décrit la lente et douloureuse descente
aux enfers d'une jeune femme pas tout à fait bien dans sa peau en
exploitant le filon de la mythologie taoïste mais aussi celui des
désordres psychiatrique et physiologique.Si bien que durant une
partie importante du récit l'on ne sait pas si Valérie est en proie
à une malédiction ou si elle est victime de démence et donc de
simples visions cauchemardesques. Incarné par une interprète de
talent, Control Freak
souffre en partie d'une durée beaucoup trop importante. Bien que
cent-cinq minutes ne relèvent pas du marathon, encore faut-il être
en mesure de combler chaque instant du récit. Ce qui ne semble être
ici pas le cas puisque le réalisateur répète parfois ad nauseam
les mêmes plans, par dizaines, comme cette traversée d'un pont où
ces séances de ''grattage'' mettant notre héroïne face à ses
obsessions. D'ailleurs, pour en revenir au concept de Body
Horror,
les amateurs du genre risquent de tomber des nues devant une œuvre
qui en la matière est plutôt avare. Car à part quelques toutes
petites effusions de sang et, il est vrai, la vision d'un trou
crânien relativement répugnant, question horreur, c'est la dèche !
Le film repose avant tout sur la performance de sa principale
interprète, habitée (ou non) par une entité qui la fait
régulièrement vriller ou concevoir des systèmes très ingénieux
lui évitant autant que cela lui est possible de se gratter l'arrière
du crâne. Bref, Control Freak
est une intéressante alternative dont les principaux défaut sont
malgré tout sa durée, sa redondance et son manque d'effets gore.
Sympa, sans plus...
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