En 2017, le réalisateur
américain Christopher Landon signait Happy Birthdead,
une comédie horrifico-fantastique dans laquelle l'héroïne
prénommée Tree revivait sans cesse sa propre mort au sein d'une
boucle temporelle la contraignant à revivre invariablement la même
journée. Six ans plus tard, la réalisatrice, scénariste et
productrice Nahnatchka Khan remet le couvert non pas en
réintroduisant le même groupe de personnages (ce qu'avait de toute
manière déjà fait lui-même le fils de Michael Landon en 2019 avec
Happy Birthdead 2 You)
mais en s'inspirant à son tour des mêmes concepts. À la seule
différence où son héroïne incarnée par Kiernan Shipka n'est pas
victime d'une boucle temporelle mais fait un voyage dans le passé de
trente-cinq ans. La voici donc volontairement projetée dans les
années quatre-vingt. Et pour être beaucoup plus précis, à
l'époque même où trois meurtres furent commis et irrésolus dans
la petite ville qui la verra grandir beaucoup plus tard dans les
années 2000. Totally Killer
se rapproche en fait nettement plus de l'excellent Retour
vers le futur
que réalisa Eobert Zemeckis en 1985. Soit, deux ans avant que ne se
déroulent les événements se situant au cœur de Totally
Killer.
La référence étant forcément très importante, Nahnatchka Khan
prend le risque énorme de voir son œuvre être comparée à
l'énorme classique de la comédie de science-fiction que représente
le long-métrage de Robert Zemeckis. Très vite l'on comprend que la
dite comparaison est inutile puisque Totally
Killer
est très largement inférieur à Retour vers le
futur.
Mais pas grave, on fera sans... Mélangeant voyage dans le temps et
film de serial killer, le concept de science-fiction mêlé au
slasher proposé par celle qui jusqu'à maintenant n'avait réalisé
qu'une poignée de séries télévisées et un premier long-métrage
en 2019 sous le titre Always be my Maybe
est en revanche plutôt sympa. Car sans être transcendant, le
scénario écrit à six mains par David Matalon, Sasha Perl-Raver et
Jen D'Angelo propose suffisamment de diversité pour que l'on n'ait
pas trop le temps de s'ennuyer ou de détailler les quelques défauts
qui émaillent le récit. Totally Killer
est typique du genre Teen
Movie
et n'est donc majoritairement interprété que par des adolescents,
voire de jeunes adultes.
Quelques touches humoristiques relèvent véritablement la sauce de cette production Blumhouse disponible sur Amazon Prime comme la séquence de l'ADN...
Si
l'héroïne Jamie Hughes (dont la mère vient d'être assassinée en
2023 par le même tueur que celui qui sévit en 1987) est donc
projetée dans les années quatre-vingt (grâce à une machine à
remonter le temps en forme de photomaton construit par sa meilleure
amie Amelia Creston (l'actrice Kelcey Mawema)), Totally
Killer
ne situe pas exclusivement son action dans le passé mais bénéficie
également de quelques séquences dans le présent et lors desquelles
le père de Jamie (Lochlyn Munro) et le podcasteur Chris Dubasage
(Jonathan Potts) tentent de dénouer le mystère concernant la
disparition en 2023 de l'adolescente alors plongée en 1987. Année
de toutes les exubérances comme Jamie le constatera d'ailleurs, la
moralité de celle-ci étant lourdement chargée des principes
courant actuellement dans notre société offrira l'occasion à
Nahnatchka Khan d'appuyer bien fort là où cela fera mal aux tenants
de la bien-pensance. Car en 1987, pas question d'aborder les sujets
du sexisme, de l'environnement ou de tous ces sujets qui à force de
nous être enfoncés dans le crâne finissent par en abrutir
certains. Jouant là-dessus, la réalisatrice semble montrer sa
position et génère donc ainsi un certain nombre de séquences
plutôt amusantes. Comme ce running-gag bien lourd au centre duquel
se trouve Randy Finkle (l'acteur Jeremy Paul) qui plus tard deviendra
carrément le shérif de la ville. Comme s'avère également amusante
la relation entre Jamie et celle qui dans le futur deviendra quant à
elle sa mère, bourrée de principes éculés, tandis que du temps de
son adolescence, celle-ci montre le visage d'une véritable peste. Et
que dire de son père qui du temps de sa jeunesse prouve qu'il est
possible d'avoir moins de neurones que de tablettes de chocolat sur
le ventre ! Concernant la reconstitution, les quelques airs de
l'époque (dont le Venus
du groupe Bananarama)
et l'attitude théoriquement beaucoup plus libre de sa jeunesse
parviennent difficilement à différencier une époque de l'autre. Et
ça ne sont pas les coiffures ou les tenues vestimentaires qui nous
contrediront. S'agissant de la traque du tueur et de l'objectif
consistant à l'empêcher de nuire aux trois adolescentes qu'il
massacra en 1987, l'intérêt pour cet aspect du récit est largement
en deçà de nos attentes et l'on s'amuse finalement bien davantage
des diverses attitudes et situations comiques que de l'angoisse que
pourrait générer la présence d'un tueur masqué dans l'entourage
des protagonistes. Bref, Totally Killer
est un sympathique petit film à réserver lors des soirées
Halloween.
Rien de véritablement passionnant mais mauvais, certainement pas...
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