Auteur en 2022 de
Swallowed et
l'année dernière de The Passenger,
le producteur, réalisateur et scénariste Carter Smith signa en 2008
un petit film d'horreur intitulé The Ruins.
Œuvre australo-américano-germanique, elle prends comme site
géographique une forêt mexicaine et plus précisément, un ancien
temple Maya rattrapé par la végétation. Conviée par leur nouvel
ami Mathias (l'acteur britannique Joe Anderson) à le suivre lors
d'une pérégrination au pied d'un site apparemment abandonné, une
bande de quatre amis d'origine américaine va se retrouver piégée
au sommet du temple en question après qu'ils aient été subitement
attaqués par des autochtones particulièrement agressifs.
Accompagnés d'un cinquième randonneur, celui-ci sera promptement
abattu d'une flèche en plein cœur sans que le guide, Amy (Jena
Malone), Jeff (Jonathan Tucker), Eric (Shauwn Ashmore) et Stacy
(Laura Ramsey) n'en comprennent la raison. D'où l'utilité
d'apprendre les langues locales des lieux étrangers que l'on
visite ! Le spectateur découvrira bien évidemment pourquoi ces
descendants du peuple Maya qui en outre vont stationner au pied du
temple se montrent aussi virulents envers les nouveaux venus. On
pourrait tout simplement croire que les indigènes ne supportent pas
la présence d'étrangers au sein de leur territoire. Une éventualité
qui sera très vite balayée et qui, au pire, aurait été préférable
au sort qui attend nos vacanciers et leur guide. Si The
Ruins
démarre par une séquence relativement classique mettant en scène
de jeunes touristes picolant au bord d'une piscine (occasion pour eux
de faire la connaissance de l'allemand, Mathias), le ton se fera très
rapidement moins léger et donc plus rude pour eux... et pour le
spectateur. Surtout si ce dernier n'est pas coutumier des scènes
gore et si une simple épine enfoncée dans la paume de sa main lui
fait tourner de l’œil. Si l'horreur n'est ici pas aussi abondante
que dans la plupart des films dits ''gore'', il est certain que
l'engouement avec lequel l'équipe en charge des effets-spéciaux
s'est appliquée à rendre les scènes d'horreur les plus réalistes
qui soient risque de faire serrer les dents des spectateurs les moins
endurcis.
Si
The Ruins n'aurait
pu être qu'un énième Survival
dans lequel des touristes auraient été au contact d'autochtones ne
souffrant pas leur présence dans leur contrée, le long-métrage,
inspiré d'une nouvelle écrite puis scénarisée par Scott B. Smith
va bien au delà du simple film gore en investissant le territoire du
fantastique. Situant la quasi totalité de l'intrigue au sommet d'un
vieux temple avec vue sur les agresseurs installés en contre-bas,
Carter Smith multiplie donc les dangers. Impossible donc pour nos
jeunes américains de redescendre puisque la sentence serait pour eux
une mort certaine. Comme il demeure également impossible, on
l'imagine, de survivre plus que quelques jours tout en haut d'un
édifice en raison du manque d'eau et de nourriture. Heureusement
pour nos protagonistes, le réalisateur n'étant pas du genre à les
regarder souffrir durant de trop nombreux et pénibles cycles
jours/nuits, son scénariste va faire appel à un élément extérieur
plutôt malin et que celles et ceux qui pensent que les arbres ont
une conscience de soi risquent de prendre au premier degré. Bon,
pour être tout à fait bref et objectif, le film est moins sombre
que prévu. Certes les quelques séquences gore sont plutôt
gratinées (Ahhhhh, cette magnifique double amputation des jambes de
Mathias), mais le site où furent tournées les images auraient dû
contraindre Carter Smitth à aller fouiller un peu plus en profondeur
dans les entrailles du temple Maya plutôt que de nous servir une
courte scène pas si anxiogène que ça. Le quintet est plutôt
convainquant, avec deux actrices féminines qui tremblent à loisir
au point qu'on pourrait presque croire que ce qui leur arrive est
réel (ouais, faut pas charrier tout de même) et trois hommes
totalement dépourvus (ou presque) de solutions. Au final, The
Ruins
est une sympathique petite série B horrifique...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire