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lundi 11 mars 2024

The Beehive d'Alexander Lasheras (2023) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Le genre ''Profanation de sépultures'' est au cinéma de science-fiction ce qu'est le zombie au cinéma d'horreur. Un incunable qui sporadiquement mais régulièrement se rappelle à notre bon souvenir. Depuis le mythique L'nvasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel en 1956 et son remarquable remake L'Invasion des profanateurs réalisé par Philip Kaufman vingt-deux ans plus tard, d'autres adaptations cinématographiques du roman séminal de Jack Finney paru en 1955 ainsi que des ersatz s'en étant authentiquement inspirés ont depuis vu le jour. L'ouvrage inspirera en effet le réalisateur Abel Ferrara en 1993 pour son Body Snatchers, l'invasion continue ainsi qu'Oliver Hirschbiegel en 2007 avec Invasion. Dans la catégorie des longs-métrages de science-fiction largement séduits par le principe de la dissimulation de créatures extraterrestres hostiles se fondant sous l'apparence humaine, citons par exemple les célèbres The Thing de John Carpenter en 1982 et The Faculty de Robert Rodriguez ainsi que le méconnu Assimilate de John Murlowski en 2019. Dernier rejeton du genre, The Beehive apporte sa petite touche d'originalité en intégrant le concept de pandémie à une époque où les œuvres portant sur le sujet du Covid-19 ont déjà passé leur tour. Après le très regrettable Fear de Deon Taylor, voici donc que pour son second long-métrage après le thriller Cadence en 2016, le réalisateur, scénariste et producteur Alexander Lasheras se penche sur l'étrange histoire qui va entourer les membres d'une famille constituée d'un père et de ses deux enfants. En effet, Frank Piers (Stephen JF Walker), son fils Aaron (Kaydin Gibson) et sa toute jeune fille Rosemary (Meadow Kingfisher) vont être confrontés à un étrange phénomène découlant d'une série d'apparitions dans le ciel. Alors que la ville envoie régulièrement des bûcherons arracher des arbres faisant partie de sa propriété, là n'est pas le principal soucis que rencontrera celui dont l'épouse est morte un an auparavant, jour pour jour. Tout comme la communication avec son fils ne sera pas sa principale priorité. Jouant avec sa petite caméra numérique, sa fille Rosemary met à jour la présence dans leur jardin ainsi que dans la forêt avoisinante de plusieurs ''ruches'' qui ont la particularité de posséder d'inquiétantes dimensions.


Mais alors que le père de famille semble se désintéresser de cette présence et paraît plutôt préoccupé par sa relation avec Aaron, la nature des ''ruches'' va bientôt se révéler à la famille ainsi qu'au monde entier... Les faiblesses de The Beehive sont telles que cette nouvelle itération du genre ''Profanation de sépultures'' est parfaitement anecdotique et demeure à ce jour comme la proposition la moins intéressantes d'entre toutes. Qu'Alexander Lasheras évoque les difficultés de communication entre un père et son fils, qu'il organise une soirée entre Aaron, ses deux meilleurs amis et deux charmantes demoiselles ou qu'il s'attaque à proprement parler à l'invasion reléguée par les médias, tout est amené de manière totalement fade et non inspirée. Le malheur de cette histoire est que l'on n'y croit pas un seul instant. Le réalisateur, scénariste et producteur lance à la volée quelques idées histoire d'apporter un peu de matière à une œuvre cruellement vide mais sans jamais parvenir à rendre son œuvre passionnante. Ni même un tant soit peu intéressante. Qu'il s'agisse de la soirée arrangée par Aaron, de celle qu'organise la tante des deux enfants pour sa nièce Rosemary ou du thème de l'invasion, tout sonne faux. Et pour ne rien arranger, lorsque Alexander Lasheras daigne enfin se pencher sur le sujet qui nous intéresse principalement, la désillusion est totale. Préférant généralement observer les réactions de ses personnages plutôt que de retourner sa caméra face aux ruches, la mise en scène de The Beehive semble témoigner d'un budget au rabais. Incapable de donner du corps et d'apporter de réels enjeux à son œuvre, le réalisateur se retrouve à proposer des idées qui irrémédiablement sont expédiées ou avortées à force de manquer d'inspiration. Véritable cas d'école, The Beehive est ainsi constitué d'une majorité de séquences continuellement mal torchées. Quant à la direction d'acteurs, elle est à la hauteur de la mise en scène : Alexander Lasheras semble totalement détaché de ses interprètes. Quant au scénario, il tient sur quelques lignes. Ne reste plus alors au cinéaste qu'à remplir les vides. Sans être foncièrement ennuyeux, l'on finit par se rendre compte qu'il ne se passe finalement pas grand chose au sein de The Beehive dont l'ambition a été drastiquement revue à la baisse. Bref, inutile de perdre son temps devant ce très mauvais film de science-fiction et mieux vaut redécouvrir les classiques du genre...

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