Le genre ''Profanation de
sépultures'' est au cinéma de science-fiction ce qu'est le zombie
au cinéma d'horreur. Un incunable qui sporadiquement mais
régulièrement se rappelle à notre bon souvenir. Depuis le mythique
L'nvasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel
en 1956 et son remarquable remake L'Invasion des profanateurs
réalisé par Philip Kaufman vingt-deux ans plus tard, d'autres
adaptations cinématographiques du roman séminal de Jack Finney paru
en 1955 ainsi que des ersatz s'en étant authentiquement inspirés
ont depuis vu le jour. L'ouvrage inspirera en effet le réalisateur
Abel Ferrara en 1993 pour son Body Snatchers,
l'invasion continue
ainsi qu'Oliver Hirschbiegel en 2007 avec Invasion.
Dans la catégorie des longs-métrages de science-fiction largement
séduits par le principe de la dissimulation de créatures
extraterrestres hostiles se fondant sous l'apparence humaine, citons
par exemple les célèbres The Thing de
John Carpenter en 1982 et The Faculty
de Robert Rodriguez ainsi que le méconnu Assimilate
de John Murlowski en 2019. Dernier rejeton du genre, The
Beehive
apporte sa petite touche d'originalité en intégrant le concept de
pandémie à une époque où les œuvres portant sur le sujet du
Covid-19
ont déjà passé leur tour. Après le très regrettable Fear
de Deon Taylor, voici donc que pour son second long-métrage après
le thriller Cadence en
2016, le réalisateur, scénariste et producteur Alexander Lasheras
se penche sur l'étrange histoire qui va entourer les membres d'une
famille constituée d'un père et de ses deux enfants. En effet,
Frank Piers (Stephen JF Walker), son fils Aaron (Kaydin Gibson) et sa
toute jeune fille Rosemary (Meadow Kingfisher) vont être confrontés
à un étrange phénomène découlant d'une série d'apparitions dans
le ciel. Alors que la ville envoie régulièrement des bûcherons
arracher des arbres faisant partie de sa propriété, là n'est pas
le principal soucis que rencontrera celui dont l'épouse est morte un
an auparavant, jour pour jour. Tout comme la communication avec son
fils ne sera pas sa principale priorité. Jouant avec sa petite
caméra numérique, sa fille Rosemary met à jour la présence dans
leur jardin ainsi que dans la forêt avoisinante de plusieurs
''ruches'' qui ont la particularité de posséder d'inquiétantes
dimensions.
Mais
alors que le père de famille semble se désintéresser de cette
présence et paraît plutôt préoccupé par sa relation avec Aaron,
la nature des ''ruches'' va bientôt se révéler à la famille ainsi
qu'au monde entier... Les faiblesses de The
Beehive
sont telles que cette nouvelle itération du genre ''Profanation de
sépultures'' est parfaitement anecdotique et demeure à ce jour
comme la proposition la moins intéressantes d'entre toutes.
Qu'Alexander Lasheras évoque les difficultés de communication entre
un père et son fils, qu'il organise une soirée entre Aaron, ses
deux meilleurs amis et deux charmantes demoiselles ou qu'il s'attaque
à proprement parler à l'invasion reléguée par les médias, tout
est amené de manière totalement fade et non inspirée. Le malheur
de cette histoire est que l'on n'y croit pas un seul instant. Le
réalisateur, scénariste et producteur lance à la volée quelques
idées histoire d'apporter un peu de matière à une œuvre
cruellement vide mais sans jamais parvenir à rendre son œuvre
passionnante. Ni même un tant soit peu intéressante. Qu'il s'agisse
de la soirée arrangée par Aaron, de celle qu'organise la tante des
deux enfants pour sa nièce Rosemary ou du thème de l'invasion, tout
sonne faux. Et pour ne rien arranger, lorsque Alexander Lasheras
daigne enfin se pencher sur le sujet qui nous intéresse
principalement, la désillusion est totale. Préférant généralement
observer les réactions de ses personnages plutôt que de retourner
sa caméra face aux ruches, la mise en scène de The
Beehive
semble témoigner d'un budget au rabais. Incapable de donner du corps
et d'apporter de réels enjeux à son œuvre, le réalisateur se
retrouve à proposer des idées qui irrémédiablement sont expédiées
ou avortées à force de manquer d'inspiration. Véritable cas
d'école, The Beehive est
ainsi constitué d'une majorité de séquences continuellement mal
torchées. Quant à la direction d'acteurs, elle est à la hauteur de
la mise en scène : Alexander Lasheras semble totalement
détaché de ses interprètes. Quant au scénario, il tient sur
quelques lignes. Ne reste plus alors au cinéaste qu'à remplir les
vides. Sans être foncièrement ennuyeux, l'on finit par se rendre
compte qu'il ne se passe finalement pas grand chose au sein de The
Beehive
dont l'ambition a été drastiquement revue à la baisse. Bref,
inutile de perdre son temps devant ce très mauvais film de
science-fiction et mieux vaut redécouvrir les classiques du genre...
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