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vendredi 15 décembre 2023

The Green Elephant (Zelyonyy slonik) de Svetlana Baskova (1999)

 


 

Vous n'entendrez sans doute jamais parler de la réalisatrice, scénariste et peintre russe Svetlana Baskova. Car si derrière sa féminité devrait théoriquement se cacher une certaine sensibilité, celle-ci semble si bien enfouie qu'elle ne put retenir les excès graphiques de l'une des œuvres cinématographiques parmi les plus repoussantes qui aient jamais vu le jour. Autant dire qu'après ça, la prochaine étape n'est nulle autre que le Snuff ! Autant dire également que le Visitor Q de Takashi Miike, le Sweet Movie de Dusan Makavejev, le Martyrs de Pascal Laugier, le A Serbian Film de Srdjan Spasojevic ou le Snuff 102 de Mariano Peralta seront, en comparaison, d'authentiques promenades de santé. L'ancien roi du trash John Waters n'a quant à lui plus qu'à raccrocher son veston à la penderie. Ce qu'il semble d'ailleurs avoir fait depuis un certain nombre d'années. Même les abominations émétophiles du canadien Lucifer Valentine semblent être du menu fretin en comparaison de... The Green Elephant  (traduction littérale de Zelyonyy slonik)! Car contrairement aux apparence et derrière l'hypothèse selon laquelle l’éléphant en question serait atteint de morbus virgineus se cache une ''œuvre'' parfaitement crapuleuse mettant en scène non pas le plus grand des mammifères terrestres mais deux ex-soldats de l'armée russe enfermés dans la cellule d'un goulag. Croire que parce qu'elle est une femme Svetlana Baskova serait incapable d'être la responsable d'une telle horreur reviendrait à dire que les hommes sont seuls à pouvoir faire preuve de cruauté ! Ce qui, on le sait, est souvent faux et même parfois carrément contraire aux idées reçues. Svetlana Baskova n'a ni le nez crochu, ni une verrue au bout du tarin. Les poils de la vieillesse ne frisent pas au dessus de sa lèvre supérieure et aucune corne ne pointe au sommet de son crâne. La jeune femme n'est donc pas l'horrible sorcière qu'évoque l’œuvre qu'elle mit au monde à la fin du siècle dernier.


Un long-métrage d'un peu moins de quatre-vingt dix minutes n'ayant coûté que l'équivalent de deux-cent euros. Soit, seulement cinquante euros de plus que Donoma de Djinn Carrenard dont la thématiques, les qualités et la virtuosité n'ont évidemment rien de commun avec cette cuve remplie de merde et de stupre que représente The Green Elephant. Autres détails intéressants concernant ce dernier : le film n'a été projeté sur grand écran qu'à une seule occasion et ce, lors du festival de Rotterdam en 2005 avant d'être interdit partout dans le monde. Ensuite, il est de notoriété pour celles et ceux qui suivent la carrière cinématographiquement chaotique de certains cinéastes que Svetlana Baskova fut par la suite bannie de son propre pays. Vrai ou faux, cela nous donne une idée assez précise de l'aventure à laquelle nous nous apprêtons à assister ! Mais avant d'entrer plus profondément dans le détail de ce que contient le film, une question s'impose : Comment peut-on tourner un long-métrage si médiocre soit-il avec seulement deux-cent euros en poche ? De la manière la plus simple qui soit : Filmer avec sa propre caméra numérique tout en faisant appel au généreux bénévolat de quelques amis rêvant de faire du cinéma ! Maintenant qu'un certain nombre d'informations de la plus haute importance viennent de vous être communiquées, passons aux choses sérieuses. N'oubliez cependant pas votre sac à vomi ou mieux, une bâche en plastique à installer sous vos fesses car l'expérience risque en théorie de solliciter le contenu de votre estomac. Vous êtes prêts ? Alors allons-y......


Pour commencer, le récit se situe dans une cellule qui ferait passer les pires lieux de détention de la planète pour des sites de villégiature. Ensuite, deux prisonniers y cohabitent avec la plus grande difficulté. Tandis que l'un soliloque de manière inébranlable, le second tente de résister à l'envie de l'étrangler. Alors, comme pour mieux se faire accepter par son compagnon, le premier chie dans une assiette et présente comme une offrande à son compagnon de cellule un étron tout juste expédié par le colon ! Et là, ben ça part totalement en vrille. Vladimir Epifantsev  incarne un second officier perdant son sang froid devant un Sergey Pakhomov qui dans le rôle du premier officier n'a plus toute sa tête. Viennent se greffer à cet embryon de récit l'acteur Aleksandr Maslaev dans le rôle du gardien ainsi qu'Anatoliy Osmolovskiy dans celui du directeur de la prison.... Ne tournons pas autour du pot. Malgré la promesse d'une œuvre estimée comme l'une des plus immondes qui soient, The Green Elephant est finalement beaucoup moins inconfortable qu'il n'y paraît. Car en dehors de cette séquence lors de laquelle un acte de scatologie est visiblement simulé, le film est surtout extrêmement bavard tandis que la violence des coups ponctuellement portés sur l'un des ''pauvres'' prisonniers y sont en outre trop visiblement retenus. Techniquement, le film de Svetlana Baskova est on ne peut plus laid. Et l'on ne parle évidemment pas du grain et de la colorimétrie qui accentuent le contexte malsain de l'œuvre mais plutôt de l'incapacité systématique pour la réalisatrice de maintenir correctement ses interprètes au sein du cadre. Si l'on additionne les dizaines de plans que compte le film, pas un seul d'entre eux ne bénéficie en effet du moindre soin en terme de cadrage. Sans parler des quelques zooms flous ou du bordélique montage faisant fi de tout sens esthétique. À vrai dire, seul le dernier acte pourra véritablement déranger en raison de son outrance. Viol, éviscération, nécrophilie, cannibalisme.... Ceux qui se posent des questions au sujet de la signification du titre trouveront d'ailleurs la réponse durant le dernier quart-d'heure. Au final,on peut se demander pourquoi le film fut interdit et sa réalisatrice chassée de son pays. La réponse se situe peut-être davantage dans le discours des personnages et dans l'image dégradée des institutions russes que dans son étalage d'atrocités. Mention spéciale tout de même pour Sergey Pakhomov, lequel est totalement habité par son personnage...

 

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