Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


jeudi 13 février 2025

Non Aprite Quella Porta 3 de Claudio Fragasso (1990) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

''La victime a été violée à plusieurs reprises avant d'être assassinée...'' Ben non cocote. C'est faux, et tu le sais très bien ! En tout cas, consciente où non de ce que vient d'affirmer à l'écran une journaliste à sensations tandis que deux femmes viennent d'être tuées par un individu masqué après seulement dix minutes de projection, le spectateur, lui, sait que l'information est totalement fausse.... Je tenais à accompagner l'article consacré à Non Aprite Quella Porta 3 du réalisateur italien Claudio Fragasso de l'affiche que les distributeurs voulaient à l'origine imposer lors de la sortie du film dans son pays d'origine. Si l'Italie nous avait habitué à reprendre de grandes licences cinématographiques outre-atlantiques en en reprenant le contenu sans jamais en demander l'autorisation aux ayants-droits, des distributeurs et des producteurs sans scrupules usèrent d'une seconde méthode pour attirer le chaland non plus en copiant la quasi intégralité d'un film généralement produit et réalisé aux États-Unis (New-York 1997 de John Carpenter inspirant ainsi 2019 - Dopo la Caduta di New York de par Sergio Martino et Rats - Notte di Terrore de Bruno Mattei, Les guerriers de la nuit de Walter Hill devenant 1990: I Guerrieri del Bronx de Enzo G. Castellari ou Zombie de George Romero en mutant en l’inénarrable nanar signé, une fois encore, de Bruno Mattei sous le titre Virus cannibale !) mais en proposant au public de fausses suites dont le seul point commun avec les œuvres originales résidait dans leur titre ! Sept mois après que la seconde et véritable séquelle du film culte de Tobe Hooper Texas Chainsaw Massacre ait vu le jour sur grand écran sous le titre Leatherface: The Texas Chainsaw Massacre 3, voilà qu'un hurluberlu décida promptement de le présenter lors de sa sortie en Italie sous l'improbable titre de Texas Chainsax Massacre 3.


L'on comprend alors très rapidement que malgré le nom d'emprunt du réalisateur Claudio Fragasso qui sous son pseudonyme américanisé régulièrement employé lors de sa carrière de cinéaste, Clyde Anderson, ce slasher tout à fait typique du cinéma horrifique transalpin de l'époque n'a aucun lien avec la franchise lancée au départ par l'américain Tobe Hooper. Car en dehors du genre dans lequel Non Aprite Quella Porta 3 s'inscrit, le spectateur ne trouvera nulle trace de Leatheface, de sa tronçonneuse ou d'une quelconque famille de dégénérés adeptes de cannibalisme. Comme ses homologues italiens parmi lesquels Ruggero Deodato et Lamberto Bava qui ont une approche technique et artistique de l'horreur similaire, Claudio Fragasso assène et accumule grossièrement tous les clichés du genre. Au point que la séquence d'ouverture semble reproduire à l'identique ou presque celle du classique que réalisa en 1986 Michele Soavi, Bloody Bird. Des répétitions dans un théâtre où un groupe de danseurs semble répéter pour la toute première de leur carrière fois tant les pas des uns s'avèrent discordants avec ceux des autres ! Dix minutes, pas une de moins, lors desquelles nous est imposée une bande musicale atroce et elle aussi, typique du Slasher italien de la fin des années quatre-vingt et du début de la décennie suivante. Dans le cas de Non Aprite Quella Porta 3, si le ridicule ne tue pas, celui-ci frise pourtant la correctionnelle. Pour comprendre cela, il faut revenir sur les événements qui vont se produire suite à la longue séquence d'introduction durant laquelle les troisième et quatrième victimes d'un maniaque viennent d'être retrouvées assassinées. Melanie Beck (Tara Buckman) se trouve être la nouvelle victime du violeur et assassin qui sévit en ville. Contrairement aux précédentes, celle-ci survit après qu'elle ait tout de même dû faire face à son bourreau durant huit heures. Sauvée in extremis par son ami Sherman Floyd qui passait par là (l'acteur Richard Foster), la jeune et jolie mère de famille a perdu la mémoire et n'a donc aucun souvenir des événements qui viennent de se produire dans son appartement. Alors qu'elle est traumatisée, sa fille va être confiée à Sherman ainsi qu'à son épouse le temps de sa convalescence. Sans souvenirs mais tout de même suffisamment marquée par ce qu'elle a subit, Melanie tente de se suicider au bord d'une plage à l'aide d'un cocktail de médicaments mais elle est sauvée in extremis par un homme qui la pourchasse depuis qu'elle l'a rejeté et humilié alors qu'il se montrait particulièrement lourd avec elle. L'homme ramène la jeune femme dans sa chambre d'hôtel où il la séquestre. Pendant ce temps-là, le détective Clark (Mel Davis) enquête sur le tueur insaisissable tandis que ce dernier continue à faire des victimes...


Pauvre Melanie Beck qui après avoir été violée par un tueur en série doublé d'un serial-violeur est désormais la proie d'un second prédateur qui semble devoir agir de la même manière que celui dont parle toute la presse. Claudio Fragasso double donc son récit en faisant intervenir deux ''croquemitaines''. Mais là où le film est capable d'enchaîner les clichés, son auteur et aussi en mesure d'apporter un peu d'originalité à un récit certes parfois très confus mais qui trouve une résolution ''vraisemblable'' à la toute fin de l'intrigue. ''Logique'' en ce sens où le twist final répond effectivement aux questions que l'on pouvait éventuellement se posait jusque là. Du genre, pourquoi cacher l'identité du tueur qui lors de ses actes meurtriers porte un masque puisqu'il semble qu'il s'agisse de celui-là même qui retient en otage l'héroïne du récit ? Et ''illogique'' lorsque l'on comprend enfin le pourquoi du comment, du traitement de la victime par le docteur Willow (Lee Lively) qui de très loin semble se soucier du comportement de Melanie en invoquant l'hypothèse de la libérer de son état de schizophrénie dissociative dans lequel elle est plongée à l'aide d'un traitement de choc ! Cette simple idée empêche à Non Aprite Quella Porta 3 de prendre l'une des formes les plus hypothétiquement viables du récit et à laquelle ses scénaristes n'ont visiblement même pas pensé : envisager l'idée selon laquelle Melanie serait psychologiquement enfermée comme dans une sorte de boucle schizophrénique condamnant tous les hommes à n'être que des violeurs et des assassins. Une idée séduisante que semble en réalité, et objectivement, survoler les auteurs qui pourtant, plutôt que de creuser le concept en profondeur, préfèrent tomber dans l'invraisemblance la plus nanardesque que l'on puisse imaginer. Ce qui, d'une certaine manière permet malgré tout à Non Aprite Quella Porta 3 d'être parfois jouissivement drôle. Notons que contrairement au choix de départ de Claudio Fragasso, le film est ponctué de quelques séquences gores il est vrai, très répétitives, mais dont la conception fut l’œuvre du Grand Bruno Mattei lui-même...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...