Bien avant que ne sortent
sur les écrans français les deux volets du diptyque formé autour
des Profs 1&2 réalisés par l'ancien
Robin des Bois
Pierre-François Martin-Laval (dit PEF), le cinéma français avait
déjà produit un certain nombre de comédies prenant pour cadre
l'enseignement. Du très pathétique Les Diplômés du
Dernier Rang
de Christian Gion sorti en 1982, jusqu'aux cultes P.R.O.F.S
de Patrick Schulmann (dont on attend toujours une séquelle qui ne
sera malheureusement pas réalisée par le réalisateur du premier,
décédé prématurément en 2002 à l'âge de 53 ans) et Les
Sous-doués
de Claude Zidi. C'est
sur ce dernier que j'ai choisi de me pencher aujourd'hui. L'un des
rares fleurons d'un genre qui a souvent bien du mal à passer les
années. Alors bien sûr, le film de Claude Zidi a pris quelques
rides. Mais au regard de celui réalisé deux ans plus tard par
Christian Gion, Les Sous-doués
parvient à conserver son honorable seconde place dans le domaine
(après celui de Patrick Schulmann, bien entendu). Avant de devenir
l'un des plus charismatiques acteurs hexagonaux, Daniel Auteuil fut
l'interprète d'un flot de comédies pas toujours convaincantes.
Pourtant, sa physionomie, à l'époque, le prédispose à ce genre de
rôle. Réunis autour de lui, une sacrée bande de cancres qui
trouvent davantage de fierté à redoubler leur année tandis que
pour la directrice du cours Louis
XIV (incarnée
par la toujours excellente Maria Pacôme), il s'agit de relever le
niveau des enseignements, et par conséquent les notes de ses élèves
car avec un taux de 0% de réussite, son école détient le record
absolu en terme d'échec.
Parmi
les acteurs secondaires notables, on remarquera la présence de
Gaëtan Bloom que les amateurs de prestidigitation connaissent
forcément. Remarqué dans le films de Claude Zidi pour ses tours de
magie, il fut l'élève du célèbre Dominique Webb et ami avec
Gérard Majax. Outre Maria Pacôme, dans le rôle des professeurs,
nous retrouvons l'acteur Hubert Deschamps, ainsi que l'actrice Tonie
Marshall qui depuis une trentaine d'années est passée à la
réalisation avec quelques longs-métrages notables (Vénus
beauté (institut)
en 1998). Féodor Atkine y apparaît dans le rôle d'un parent
d'élève et quant à Mohamed Zinet, que l'on a notamment pu voir dans le rôle d'un ouvrier arabe dans le
prophétique Dupont Lajoie
d'Yves Boisset (prophétique puisqu'à la suite du tournage,
l'acteur fut la victime d'une agression raciste), il incarne le rôle
de Mustapha, un terroriste dont la mission va faire l'objet d'un
quiproquo avec les élèves du cours Louis
XIV.
Dans le rôle du flic retors en inimitié avec les élèves, l'acteur
Michel Galabru. Quant à Richard Bohringer, il apparaît en pion lors
de l'épreuve du bac à la fin du film.
Trente-huit
ans après sa sortie, Les Sous-doués
demeure une excellente comédie dont les innombrables gags
fonctionnent encore. Surtout parmi les quarantenaire et les
cinquantenaires qui à l'époque étaient en âge de s'identifier à
l'un ou l'autre des personnages. Film voué à devenir culte aux
côtés de P.R.O.F.S,
l’œuvre de Claude Zidi est le porte-drapeau de l'anticonformisme
enseignant et éducatif (les parents complices de leurs rejetons lors de l'épreuve du Bac). Qui opposait au film de Patrick Schulman, une vision
différente mais pas si éloignée que cela (chez Schulman, les rôles
étaient inversés). Mais Les Sous-doués
ne serait sans doute pas devenu le film culte qu'il est sans la
présence de la machine à apprendre à l'intérieur de laquelle les
élèves subissent un véritable interrogatoire (lavage de cerveau?)
L'un des symboles immuables d'un petit film qui grâce à son aura apportée par son public, est devenu un classique... justifié, ou pas. Devant
le succès du film, Claude Zidi réalisa une suite intitulée Les
Sous-doués en Vacances
dès l'année suivante en 1981...
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