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mercredi 5 février 2020

Island Of Death de Nico Mastorakis (1975)



Mykonos... ses prêtres orthodoxes, ses crustacés, ses ruelles étroites, ses maisons blanches et ses indigènes. Célia et Christopher sont en vacances sur cette île des Cyclades grecques. Du moins en apparences puisqu'en réalité, ils ont en projet d'éliminer tous ceux qu'ils considèrent comme dépravés.

Un couple de serial killer, ça n'est tout de même pas commun au cinéma même si l'on en connaît quelques brillants représentants (le plus célèbre étant le duo formé par Henry Lee Lucas et Ottis Toole dans Henry, Portrait Of A Serial Killer). La Grèce est quand à elle un pays qui ne fait pas souvent de vagues en matière de cinéma. Il y a bien quelques œuvres marquantes à signaler (comme le troublant Singapore Sling de Nikos Nikolaidis), mais rien de vraiment transcendant lorsqu'il s'agit de remuer les estomacs. Le pauvre Nico Mastorakis va, en 1975, tenter de marquer d'une pierre blanche le septième art avec un Island Of Death qui porte bien son nom puisque l'île de Mykonos va devenir le terrain de jeu d'un couple de meurtriers (que l'on croit alors mariés mais qui vont se révéler être frère et sœur). Deux dangereux psychopathes qui vont expurger l'île du mal qui les habite.

Et le mal pour Nico Mastorakis revêt différents visages : gays, noirs, lesbiennes vont passer à la moulinette d'un couple particulièrement inventif. Ils vont crucifier un peintre puis lui faire avaler un pot de peinture. Vont tuer un couple homosexuel, l'un à coups de sabre, le second d'une balle dans la bouche (ce qui nous vaut une extraction de cervelle hors-champ de la caméra). Un "black" quand à lui va terminer ses jours à quelques centaines de mètres du sol, pendu sous un avion de tourisme en plein vol. Le sommet demeurant tout de même cette "milf" que Christopher asperge de son urine (!!!) avant de la décapiter à l'aide d'une pelleteuse.

Visiblement, le cinéaste compte sur son imagination pour créer une atmosphère dérangeante agrémentée de meurtres abominables. Le principal soucis de cet Island Of Death, c'est que toutes ces scènes censées choquer tombent comme un soufflet à la cuisson. La léthargie dont semblent souffrir les deux tueurs (Bob Behling et Jane Lyle) décrédibilise leurs actes. On s'ennuie plus que l'on ne s’écœure des horreurs proposées par le cinéaste. Afin d'accentuer son sulfureux propos, il jette en pâture une chèvre que Christopher va alors "sodomiser" (un comble pour celui qui tue tous ceux qui commettent des actes contre-nature) et parsème son œuvre de scènes érotiques totalement inintéressantes.

Island Of Death est parsemé d'invraisemblances : Recherchés par un homme dans leur pays d'origine, Célia et Christopher téléphonent à la mère de ce dernier afin de lui faire profiter de leurs ébats amoureux. Le téléphone de la mère mis sur écoute (on ne sait pourquoi), le "black" parvient à retrouver leur trace en Grèce. Plus tard, Célia et Christopher, conscients de la présence de l'individu sur l'île décident de louer un avion. Et qui débarque à l'improviste pile devant l'avion et tombe dans la gueule du loup ? Le type en question. Le film utilise des raccourcis incohérents mais qui éludent et permettent de simplifier un scénario au départ assez faible. Le montage est catastrophique. L'interprétation nulle, les scènes de meurtres toutes filmées hors-champ et sans aucun intérêt. Bref, Island Of Death est une curiosité, oui, mais un véritable nanar !

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