Mykonos... ses prêtres
orthodoxes, ses crustacés, ses ruelles étroites, ses maisons
blanches et ses indigènes. Célia et Christopher sont en vacances
sur cette île des Cyclades grecques. Du moins en apparences
puisqu'en réalité, ils ont en projet d'éliminer tous ceux qu'ils
considèrent comme dépravés.
Un couple de serial
killer, ça n'est tout de même pas commun au cinéma même si l'on
en connaît quelques brillants représentants (le plus célèbre
étant le duo formé par Henry Lee Lucas et Ottis Toole dans Henry,
Portrait Of A Serial Killer). La Grèce est quand à elle un pays
qui ne fait pas souvent de vagues en matière de cinéma. Il y a bien
quelques œuvres marquantes à signaler (comme le troublant Singapore
Sling de Nikos Nikolaidis), mais rien de vraiment transcendant
lorsqu'il s'agit de remuer les estomacs. Le pauvre Nico Mastorakis
va, en 1975, tenter de marquer d'une pierre blanche le septième art
avec un Island Of Death qui
porte bien son nom puisque l'île de Mykonos va devenir le terrain de
jeu d'un couple de meurtriers (que l'on croit alors mariés mais qui
vont se révéler être frère et sœur). Deux dangereux psychopathes
qui vont expurger l'île du mal qui les habite.
Et
le mal pour Nico Mastorakis revêt différents visages : gays,
noirs, lesbiennes vont passer à la moulinette d'un couple
particulièrement inventif. Ils vont crucifier un peintre puis lui
faire avaler un pot de peinture. Vont tuer un couple homosexuel, l'un
à coups de sabre, le second d'une balle dans la bouche (ce qui nous
vaut une extraction de cervelle hors-champ de la caméra). Un "black"
quand à lui va terminer ses jours à quelques centaines de mètres
du sol, pendu sous un avion de tourisme en plein vol. Le sommet
demeurant tout de même cette "milf" que Christopher
asperge de son urine (!!!) avant de la décapiter à l'aide d'une
pelleteuse.
Visiblement,
le cinéaste compte sur son imagination pour créer une atmosphère
dérangeante agrémentée de meurtres abominables. Le principal
soucis de cet Island Of Death,
c'est que toutes ces scènes censées choquer tombent comme un
soufflet à la cuisson. La léthargie dont semblent souffrir les deux
tueurs (Bob Behling et Jane Lyle) décrédibilise leurs actes. On
s'ennuie plus que l'on ne s’écœure des horreurs proposées par le
cinéaste. Afin d'accentuer son sulfureux propos, il jette en pâture
une chèvre que Christopher va alors "sodomiser" (un comble
pour celui qui tue tous ceux qui commettent des actes contre-nature) et parsème son œuvre de scènes érotiques totalement inintéressantes.
Island Of Death est
parsemé d'invraisemblances : Recherchés par un homme dans leur
pays d'origine, Célia et Christopher téléphonent à la mère de ce
dernier afin de lui faire profiter de leurs ébats amoureux. Le
téléphone de la mère mis sur écoute (on ne sait pourquoi), le
"black" parvient à retrouver leur trace en Grèce. Plus
tard, Célia et Christopher, conscients de la présence de l'individu sur l'île décident de louer un avion. Et qui débarque à
l'improviste pile devant l'avion et tombe dans la gueule du loup ?
Le type en question. Le film utilise des raccourcis incohérents
mais qui éludent et permettent de simplifier un scénario au départ
assez faible. Le montage est catastrophique. L'interprétation nulle,
les scènes de meurtres toutes filmées hors-champ et sans aucun
intérêt. Bref, Island Of Death est
une curiosité, oui, mais un véritable nanar !
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