Un long-métrage au
compteur. Pas deux, pas trois, non, juste un seul. On peut se
demander pourquoi le cinéaste sud-africain Antony Hoffman n'a pas
persévéré dans la même voie, préférant sans doute sa carrière
de journaliste à celle de réalisateur de cinéma. On ne lui en
voudra pas. Surtout pas après Planète Rouge qui est
tout sauf passionnant. Pourtant, il est vrai, au premier abord ce
récit d'une planète Mars, dernier recours pour une humanité qui se
meurt sur une planète terre sur-polluée, avait de quoi éveiller
les sens, laisser parler l'imagination et rêver les amateurs de
science-fiction en général et de space-opera en particulier. Sauf
que Planète Rouge est
le genre de long-métrage taillé pour le grand public. Pas de quoi
s'extasier même si les effets-spéciaux ont connu pire comme
traitement. La planète telle qu'elle nous est ici dévoilée demeure
relativement concrète. On se prête même à rêver de l'hypothèse
probable (ou pas) de pouvoir y implanter suffisamment de végétaux
pour qu'y naisse une atmosphère respirable par l'homme. Ce que
laisse supposer assez rapidement le film puisque dès lors qu'ils
sont à court d'oxygène, les membres de la station Mars-1 vont
découvrir que respirer sur la planète rouge n'est pas qu'un vieux
fantasme mais que leur rêve s'est finalement concrétisé malgré
l'état pitoyable des installations construites grâce à des robots
envoyés sur Mars lors de précédentes missions où toutes présences
humaines étaient absentes.
Pour
que soit maintenu un certain intérêt, il va falloir que les
scénaristes Chuck Pfarrer et Jonathan Lemkin trouvent quelques
bonnes idées afin que l'intrigue ne tourne pas en rond. D'où
l'intervention d'un droïde qui lors de l'atterrissage va défaillir
et se retrouver en mode 'commando'. De quoi mettre en péril
l'équipage de Mars-1 (dont la seule femme est demeurée à bord du
vaisseau en orbite autour de la planète). Le droïde a toutes les
allures d'un clébard métallique mais la force et la violence d'un
fauve. Ni très bon, ni très mauvais, Planète
Rouge contient
quelques bonnes idées comme autant de mauvaises. Le résultat n'est
pas folichon et l'on ne se passionne jamais vraiment pour ces héros,
premiers humains à fouler le sol de Mars. On les sent alors bien
seuls. Le pauvre Terence Stamp sera le premier à faire les frais
d'un atterrissage catastrophique. Tant mieux d'ailleurs, car le
discourt philosophico-théologique de son personnage agace assez
rapidement (surtout pour ceux qui auront tendance à préférer les
théories scientifiques à celles évoquées par les adeptes de
croyances religieuses quelles qu'elles soient). A voir sans doute
aussi en version originale puisque Stamp (encore lui) est affligé
d'un doublage français insupportable. Doublé par le français
pourtant talentueux, Michel
Ruhl, la voix ne colle jamais au personnage. Un peu comme le Bruce
Willis du Cinquième
Élément,
si vous voyez ce que je veux dire.
Planète Rouge
n'est
rien de plus qu'un petit film de science-fiction sans ambitions. A
part, peut-être celle d'évoquer la possibilité d'une vie
extraterrestre. Encore aurait-il fallut l'envisager sous un angle un
peu moins grotesque que dans le film d'Antony Hoffman. De gros
cafards bien gras, bien juteux, dont l'instinct de survie prend
largement le dessus sur l'intellect (dont ils n'ont apparemment pas
l'air de se soucier). Pauvres de Val Kilmer et de Tom Sizemore (pour
ne citer qu'eux) qui auraient mieux fait de refuser de participer au
film. Tout juste la moyenne...
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