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jeudi 26 avril 2018

Андрей Рублёв - Andreï Roublev d'Andreï Tarkovski (1966) - ★★★★★★★★★★


Vous pouvez retrouver la plupart des longs-métrages d'Andreï Tarkovski en streaming sur Youtube et ce, en toute légalité. Les films sont proposés en HD et proposent tout un choix de sous-titres dont les français... N'hésitez donc pas à vous plonger dans l'univers de cet extraordinaire cinéaste russe...


Andreï Roublev, avant d'être le second long-métrage du cinéaste russe Andreï Tarkovski, c'est d'abord le nom d'un moine et peintre d’icônes du quinzième siècle. Si les informations concernant Andreï Roublev sont vagues et peu fournies, Andreï Tarkovski a cependant pris soin de respecter une certaine chronologie des événements. Nous retrouvons donc le peintre au tout début du quinzième siècle, au moment où lui est confiée la création d'une fresque dont le thème est le Jugement Dernier. Malgré sa répugnance à représenter l'homme face au jugement de Dieu de peur d'effrayer ses semblables, il finit cependant par s'atteler à la tâche et accomplir le travail pour lequel il a été engagé à la Cathédrale de la Dormition à Vladimir. Cette première partie d'une durée d'un peu plus d'une heure vingt apparaît comme la phase la plus complexe en matière d'écriture puisque reposant essentiellement sur des écrits empruntés aux ouvrages religieux tels que la Bible. En toute honnêteté, il se pourra qu'une partie du public abandonne le récit en cours de route. Déroutante, la mise en scène et les dialogues laissent un tel champ d'investigation que certains risquent de s'y perdre en chemin. Mais lorsque démarre la seconde partie, d'une dizaine de minutes plus longues que la première, le spectacle est total, et montre l'évolution fulgurante entre le premier long-métrage d'Andreï Tarkovski (L'Enfance d'Ivan), et celui-ci qui marque un pas de géant dans la filmographie de son auteur.

La seconde partie expose dès son ouverture l'attaque de la ville de Vladimir par le frère du Grand Prince Vassili alors que celui-ci est parti en campagne en Lituanie. Aidé par une bande de tatars (ancien peuple turco-mongol de nomades), le frère pousse ses hommes à la destruction totale de Vladimir. Durant un bon quart-d'heure, le spectateur assiste médusé à la mise à sac de la ville. Les hommes sont tués, les femmes violées avant de connaître le même sort. La plupart des villageois sont retranchés dans la cathédrale dont la porte massive ne fait pas longtemps le poids face au bélier que les tatars utilisent afin de forcer l'entrée de l'édifice. Là encore, hommes et femmes sont massacrés. Après les maisons, pillées et réduites en cendres, les soldats du frère du Grand Prince et les tatars tuent hommes, femmes, mais également, enfants et religieux. De ce massacre insoutenable filmé avec une grande maestria par le cinéaste russe, ne survivront qu'une femme muette, et Andreï Roublev que l'on retrouve désormais dans la peau d'un repentant ayant choisi de garder le silence afin de se repentir du meurtre qu'il vient d'accomplir en sauvant la femme en question.

Andreï Roubliev est comme ici parsemé de scènes clés d'une richesse visuelle époustouflante. Surtout lors de la seconde partie qui comme la première, est scindée en un certain nombre d'actes dont deux sont tellement impressionnants (le premier, résumé juste au dessus) qu'ils confineraient presque à la démence tant leur accomplissement se révèle, sur le papier, inconcevable. Mais c'était sans doute présager un peu trop vite des limites imposées par les moyens et l'époque, car le talent d'Andreï Tarkovski est si exceptionnel, qu'un acte tel que la fabrication d'une cloche toute à la gloire du Grand Prince relève pratiquement de l'acte de foi. Et que dire, alors, de son ascension au sommet d'un clocher, qui toute proportions gardées, est digne d'un titanesque chantier égyptien de l'époque de la construction des pyramides. Mais l'aboutissement de ce segment ne s'arrêtant pas là, le cinéaste russe ménage un suspens effroyable dont la conclusion sera exécutive lors de retentissement, ou non, de la cloche...

Fourmillant de symboles religieux, de foi et de renonciation, d'amour et d'actes de guerre, Andreï Roubliev est une œuvre fleuve de presque trois heures. Riche, merveilleusement mis en image dans un très beau noir et blanc (les dernières minutes en couleur exposant l’œuvre d'Andreï Roubliev étant une façon de rendre hommage au peintre), et interprété par des acteurs éblouissants de justesse, ce long-métrage fait partie de ces œuvres qui donnent leurs lettres de noblesse au septième art. Un film indispensable pour tout cinéphile qui se respecte. Un monument du cinéma...

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