Avec Père Fils
Thérapie, ça n'est pas la première fois qu'en France un
cinéaste adapte une œuvre québécoise. Pour mémoire, Isabelle
Duval adaptait en 2013 le film de Ken Scott Starbuck et
lui donnait pour l'occasion un nouveau titre, Fonzy.
Deux ans plus tard, c'est au tour de Stéphane Meunier de s'essayer à
l'exercice du remake en proposant une vision personnelle de La
Grande Séduction avec
Un Village Presque Parfait.
L'année dernière sort sur nos écrans trois jours avant la nouvelle
année, Père Fils Thérapie,
adaptation française de De Père en Flic
de Émile Gaudreault, cette fois-ci signée... Émile Gaudreault !Le
cinéaste reprend donc les rennes du projet et le scénario qu'il
écrivit à l'origine en compagnie de Ian Lauzon, le québécois le
remanie cette fois-ci avec l'aide des français Guy Laurent et de
Philippe de Chauveron, lequel est désormais célèbre chez nous pour
avoir surtout réalisé Qu'est-ce qu'on a fait au
Bon Dieu ?
(la suite étant prévue pour l'année prochaine.
Père Fils
Thérapie,
c'est tout d'abord un cadre extraordinaire situé dans le par naturel
régional du Verdon, et notamment dans les communes de Bauduen,
Trigance et Aiguines. Une partie du tournage a été assurée dans
les studios « Provence
Studios »
situés à Martigues. Des décors de rêve pour une comédie légère
et plaisante. Le film d' Émile Gaudreault ressemble à ces
longs-métrages offrant des cadres estivaux où se retrouvent des
vacanciers qui n'ont en commun que le goût de la nature. Sauf
qu'ici, il s'agit de thérapie. Seules femmes à bord, Alice Belaïdi
(Un Petit Boulot)
et Julie Ferrier (Ça se Soigne?)
apportent cette petite touche de féminité essentielle à cette
œuvre qui tourne autour des conflits opposant des pères à leur
fils respectifs.
En toile de fond, une histoire d'enlèvement. Celle d'un flic
kidnappé par un dangereux criminel (l'excellent Féodor Atkine). Si
les autorités veulent avoir une chance de récupérer leur homme
sain et sauf, ils doivent convaincre Charles Perronet, l'avocat du
criminel. Perronet entretient des rapports conflictuels avec son fils
Fabrice. A tel point que l'épouse de Charles inscrit son époux et
leur enfant à une thérapie de groupe axée sur les rapports entre
père et fils. Une occasion en or pour la police qui décide d'y
envoyer les flics Jacques et Marc Laroche qui eux-mêmes sont père
et fils. Afin de se fondre dans le groupe, ils se font passer pour
des agents immobiliers. Les deux hommes ont un avantage certain sur
leurs collègues : ils ne se supportent pas. Pas besoin alors de
faire semblant. Ils n'ont qu'à demeurer le plus naturel possible. En
arrière, un binôme constitué de deux policiers, dont Julie Benati,
veille à ce que tout se déroule comme convenu.7Lors de la thérapie,
chaque membre du groupe va être confronté au mal être que
constitue ses rapports, soit avec son père, ou bien avec son fils.
Jacques et Marc tentent de se rapprocher de Charles et de Fabrice
afin de se lier à eux et pourquoi pas de les convaincre d'aider les
autorités à retrouver le policier qui a été enlevé par le client
de Charles...
L'idée
de départ est assez séduisante avec un Richard Berry que l'on rêve
de retrouver aussi hargneux que dans l'épuisant Une
Journée de Merde de
Miguel Courtois qu'il tourna dix-huit ans plus tôt en 1998, un
Jacques Gamblin aussi savoureux dans la comédie que dans le polar,
une Alice Belaïdi d'origine algérienne apportant une petite touche
d'exotisme, ainsi qu'une Alice Ferrier irrésistible dans le rôle de
l'animatrice vouant un véritable culte à son métier. Les seconds
rôles prennent une importance presque aussi importante que les
principaux interprètes. Waly Dia et Baptiste Lorber campent les fils
incompris du duo Berry-Gamblin et le portrait des différents
personnages qui accompagnent notre quatuor donne parfois lieu à des
situations incroyablement cocasses. Père Fils
Thérapie est
une sympathique comédie interprétée par de talentueux interprètes
capables autant de nous faire rire que de nous émouvoir. Contrat
parfaitement rempli...
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