Premier des deux articles consacrés à ce qui est devenu pour Anna et moi une tradition: passer le réveillon du Nouvel An dans une salle de cinéma...
Avant que ne s'éteigne à
tout jamais l'année 2016, le cinéaste norvégien Morten Tyldum a
réussi l'exploit de nous éblouir (vraiment?) une dernière fois. Son œuvre ?
Passengers. Un teaser qui annonçait le pire mais une
séance cinéma qui nous a offert le meilleur, ou presque, de l'année
en matière de science-fiction. J'allais presque dire en matière
« d'effets-spéciaux ». Car même dans cette
catégorie, nous avons eu droit à du très beau spectacle. Un space
opera faisant office d'île déserte pour un Robinson Crusoé des
temps modernes. Pas de plage, de crabes, de palmier ou de grotte
comme refuge de fortune. Pas de tempête non plus, mais une ceinture
d’astéroïdes dont l'un parviendra tout de même à traverser le
champ de force du Starship Avalon, un vaisseau spatial de croisière
en route pour la planète Homestead II, une terre promise sur
laquelle pourront bientôt vivre ses cinq mille passagers en
hibernation. Bientôt ? Pas vraiment, car sur les cent vingt ans
que doit durer le voyage, il en reste encore quatre-vingt neuf.
C'est à ce moment très
précis que se déroule le drame. Ce « put... »
d'astéroïde qui va bouleverser la vie de James Preston, l'un des
cinq-mille passagers en question. Sa capsule tombe en panne et le
voilà réveillé d'un sommeil de trente ans. Sauf qu'il aurait du
passer les quatre-vingt neuf années suivantes dans le même état
que ses compagnons. Jim est donc voué à mourir bien avant son
arrivée sur Homestead II.
La vie rêvée pour
certains d'entre nous (nourriture à foison, salle de jeux, salle de
sport, et surtout, la possibilité de pénétrer l'espace extérieur
du vaisseau), mais pas pour lui. Les jours, les semaines, les mois
passent. Plus d'un an à vivre seul, à marcher le long des
coursives, à pénétrer des salles désespérément vides. Son seul
compagnon, c'est Arthur. Le barman androïde. Mais en parcourant les
différents niveaux où se situent les corps des 4999 autres
passagers endormis, une idée lui passe par la tête. Un cas de
conscience qui va le chambouler. LUI, mais pas seulement...
Alors que la
bande-annonce m'avait quelque peu effrayé (je reviendrai PEUT-ÊTRE
sur ce sujet), tous mes doutes se sont évanouis dès les premiers
instants. Si Passengers ne
laissera sans doute pas le public avec une foule de questions
métaphysiques en tête (on est tout de même loin du Kubrick de
2001, l'Odyssée de l'Espace),
le film n'est pas le blockbuster auquel je m'attendais. Au contraire,
les amateurs de musique pétaradante et de visuels explosifs
incessants risquent d'être déroutés. Relégués dans une salle de
cinéma qui ne devait pas compter davantage que deux-cents places et
un écran aux dimensions à peine raisonnables pour une œuvre de
science-fiction au budget de cent-dix millions de dollars,
pratiquement tous ceux qui ont partagé l'expérience en notre
compagnie sont demeurés interdit devant le choix du Mega CGR de
Narbonne d'avoir opté pour des conditions que nous ne jugerons alors
pas « optimales ».
Une
3D imposée pour une œuvre qui n'avait pas forcément besoin
d'employer un tel procédé. Je me suis même parfois demandé où
elle se situait. Si habituellement, je n'ai pas conscience de sa
présence, c'est parce que l’œuvre projetée a suffisamment
d'impact sur moi pour que je n'en relève pas autre chose que son
intérêt principal. Ici, je me suis parfois demandé d'où pouvait
provenir l'intérêt de subir le port de lunettes imprimant à
l'image un certain degré d'assombrissement, chose que j'ai toujours
jugé de navrant.
Mais
au delà de cet aspect technique contraignant, que vaut le récit de
Passengers ?
Avec le recul, et après n'en avoir pensé que du bien, l’œuvre de
Morten Tyldum demeure un bon film de science-fiction. Un space opera
efficace, bien rôdé, quelque peu conventionnel dans son approche.
Car au delà des formidables effets-spéciaux (décors, CGI, et des
sorties dans l'espace qui donnent le tournis), de l'interprétation
de Jennifer Lawrence et Chris Pratt, de celle de Michael Sheen dans
le rôle d'Arthur, et du plaisir toujours renouvelé de retrouver
l'excellent acteur Laurence Fishburne, Passengers
ne serait-il pas en fait qu'une simple histoire d'amour entre deux
êtres laissés à l'abandon dans un vaste univers dont les limites
qui leur sont imposées prennent la forme d'une boite de métal aux
formes élégantes ? Passengers
est en fait un joli spectacle pour grand public. On ne s'ennuie pas
une seule seconde, mais les amateurs de hard
science-fiction
risquent de ne pas y trouver leur compte. Pour les autres, le voyage
se passera sans encombres...
Anna:
J'y repense encore à ce huis clos intergalactique et quand je me remets à la place de nos deux héros, un certain vertige m'envahit... Cette solitude dans l'immensité de l'espace, les choix cornéliens qu'ils se posent, l'instinct de vie, plus fort que tout, même devant l'effrayant et inacceptable destin qui s'impose à eux.... je ne peux pas en dire plus, de crainte de spoiler.
En fait, ce vertige et cette émotion, je les avais ressentis dans certains épisodes de la série Voyager quand, propulsé dans l'espace, les membres de l'équipage de vaisseau réalisent qu'ils sont si loin qu'il leur faudra au moins 70 ans pour retrouver la Terre... autant dire qu'ils ne la retrouveront jamais.....
Anna:
J'y repense encore à ce huis clos intergalactique et quand je me remets à la place de nos deux héros, un certain vertige m'envahit... Cette solitude dans l'immensité de l'espace, les choix cornéliens qu'ils se posent, l'instinct de vie, plus fort que tout, même devant l'effrayant et inacceptable destin qui s'impose à eux.... je ne peux pas en dire plus, de crainte de spoiler.
En fait, ce vertige et cette émotion, je les avais ressentis dans certains épisodes de la série Voyager quand, propulsé dans l'espace, les membres de l'équipage de vaisseau réalisent qu'ils sont si loin qu'il leur faudra au moins 70 ans pour retrouver la Terre... autant dire qu'ils ne la retrouveront jamais.....
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