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mardi 4 février 2020

Starry Eyes de Dennis Widmyer et Kevin Kölsch (2014) - ★★★★★★★★☆☆



Remarqué au PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival) en 2014 où il fut nommé dans les catégories Œil d'Or du public et Prix spécial Ciné + Frisson, Starry Eyes, premier long-métrage du binôme formé par Dennis Widmyer et Kevin Kölsch, est inévitablement le genre de long-métrage qui ne peut souffrir d'une quelconque indifférence de la part de celui ou celle qui le découvre pour la toute première fois. Raccourcir cette œuvre d'une ampleur horrifique remarquable à son seul statut de film d''horreur serait réduire le travail accompli par ses auteurs. En forme d'allégorie convoquant le Diable et ses suppôts, les deux réalisateurs américains vampirisent non seulement leur héroïne mais également leur long-métrage. Si le sujet semble d'abord principalement basé sur l'ambition d'une jeune femme qui pour subvenir à ses besoins travaille dans un snack mais veut avant tout devenir actrice, Dennis Widmyer et Kevin Kölsch emploient des modèles entraperçus chez d'autres cinéastes (l'ombre de Rosemary's Baby de Roman Polanski et de Contracted d'Eric England semble planer au dessus de Starry Eyes). Leur premier long-métrage ne pourra donc être totalement considéré d'original dans son déroulement même s'ils édifient un modèle pour le moins inattendu. De ces œuvres qui dans le tout Hollywood nappé de dorures laissent vomi, stupre et hémoglobine se déverser dans des flots qui donnent parfois la nausée...

Si le choix est d'abord laissé au spectateur d'évaluer la situation dans laquelle évolue l'héroïne Sarah Walker, formidablement interprétée par l'actrice Alexandra Essoe (ses cauchemars récurrents peuvent laisser supposer dans un premier temps qu'une partie des événements ne sont le fruit que de son imagination, voire de ses rêves), Dennis Widmyer et Kevin Kölsch ont l'étrange idée de faire intervenir à mi-parcours une secte hollywoodienne dirigée par un effrayant producteur de cinéma (l'inquiétant Louis Dezseran). C'est ici que l'allégorie commence à tourner à plein régime et que le spectateur vacille entre ce qu'il suppose être réel et ce qui demeure du domaine de l'abstrait. En noircissant le trait à travers ces producteurs véreux dont les deux réalisateurs trouveront un écho retentissant et surtout impossible à prévoir trois ans à l'avance (l'affaire Harvey Weinstein), les deux réalisateurs prennent le parti de développer les conséquences d'une industrie pas toujours honnête envers ses employés et dont les répercussions peuvent s'avérer dramatiques sur une toute jeune actrice en devenir.

Plus qu'un film d'horreur dont la terminologie reste réductrice, Starry Eyes évoque également les névroses de ces jeunes actrices prêtes à tout pour réussir quitte à écraser la concurrence. À ce titre, le constat est saisissant, et même si Dennis Widmyer et Kevin Kölsch outrepassent parfois les limites du raisonnable lors de débordements sanglants absolument effroyables (on pense notamment à la lente dégradation physique de Sarah, synonyme d'agonie pestilentielle), les deux réalisateurs dressent un portrait psychologique de l'héroïne plutôt subtil. Reste que sous certains aspects, et notamment l'hallucinant final en forme de rite satanique suivi de la transformation de l’héroïne, le film demeure à de rares occasions, grossier voire ridicule. Surtout, Dennis Widmyer et Kevin Kölsch semblent n'avoir pas idée de comment mettre un terme à leur histoire. Pour autant, Starry Eyes est une brillante réussite, parfaitement interprété et qui de surcroît s'avère esthétiquement remarquable...

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