En neuf ans de carrière, le cinéaste japonais Shin'ichirō Ueda n'a signé pour le moment que deux long-métrages (dont Okome to Oppai en 2011 et Neko bun no 4 en 2015) et une poignée de courts-métrages tous demeurés inconnus sur notre territoire. Ce trentenaire originaire de Kyoto risque de changer la donne avec Kamera o tomeru na!, sorti à l'internationale sous le titre One Cut of the Dead et diffusé d'abord lors du festival international du film de La Roche-Sur-Yon sous celui de Ne Coupez Pas avant de connaître une sertie nationale le 24 avril dernier. Orné d'une foule de prix dans divers festivals du monde entier tels que celui du public au Yubari Fantastic Fest du Japon, du meilleur film au Fantaspoa du Brésil et au Motel X portugais ou encore auréolé d'une mention spéciale du jury Nouvelles Vagues du Festival International du film de La Roche-Sur-Yon, Kamera o tomeru na! est un vibrant hommage au cinéma artisanal cher au Peter Jackson de Bad Taste, au cinéma d'Ed Wood et à tous ces petits films fauchés conçus dans l'amour du cinéma à petit budget.
Servant de toile de fond, un film d'horreur tourné en un unique plan-séquence d'une demi-heure environ. Au cœur duquel, une équipe de tournage et ses principaux interprètes sont censés tourner un court-métrage dans lequel les personnages sont attaqués par des zombies. Sauf que les lieux servant de décors sont supposés être connus pour avoir servi à des expérimentations sur un gaz. Résultat: de véritables zombies se mêlent aux faux et enclenchent un véritable chaos, provoquant la mort de la plupart des membres de l'équipe et des interprètes...
Ceci n'est que le résumé du premier des trois actes que constitue le film de Shin'ichirō Ueda puisque après un générique de fin apparaissant au premier tiers de Kamera o tomeru na!, le cinéaste propose un retour en arrière explicatif. Tout d'abord, durant le second acte se déroulant un mois auparavant, on assiste aux préparatifs du film à venir. Le réalisateur (celui du film dans le film, interprété par l'acteur Takayuki Higurashi) est approché par une chaîne de télévision qui lui propose de tourner un épisode consacré aux zombies. Seules contraintes: le film sera réalisé en une seule prise (le One Cut du titre anglais), à l'aide d'une seule caméra, et sera diffusé en direct...
Ceci n'est que le résumé du premier des trois actes que constitue le film de Shin'ichirō Ueda puisque après un générique de fin apparaissant au premier tiers de Kamera o tomeru na!, le cinéaste propose un retour en arrière explicatif. Tout d'abord, durant le second acte se déroulant un mois auparavant, on assiste aux préparatifs du film à venir. Le réalisateur (celui du film dans le film, interprété par l'acteur Takayuki Higurashi) est approché par une chaîne de télévision qui lui propose de tourner un épisode consacré aux zombies. Seules contraintes: le film sera réalisé en une seule prise (le One Cut du titre anglais), à l'aide d'une seule caméra, et sera diffusé en direct...
Le troisième acte, lui, reprend les événements du premier mais cette fois-ci tournés sous un angle radicalement différent puisque le spectateur n'est plus directement confronté aux événements en étant placé au cœur du scénario écrit à l'attention du court-métrage mais se positionne en tant que témoin extérieur des événements qui entourent le dit événement. Désormais, il assiste au tournage du film. L'occasion de mettre alors en lumière les défaillances qui pouvaient se révéler déconcertantes lors du premier acte. Et c'est bien là tout le génie de Shin'ichirō Ueda que d'avoir choisi de nous livrer en préambule le résultat final pour ensuite revenir sur le tournage et nous livrer sous des angles nouveaux des séquences qui alors, prennent tout leur sens. Telle la scène s’éternisant et durant laquelle l'unique survivante est filmée tandis qu'un meurtre est perpétrée dans le dos de la caméra. Ou cet autre passage qui montre une autre séquence filmée par une caméra posée au sol et qui ne parvient à suivre l'action qu'avec un petit temps de retard... Il s'agit bien de génie puisque tout ce qui semblait jusque là n'être que des défauts relatifs à l'amateurisme des protagonistes se révèle en fait être lié à des faits qui nous serons révélés lors du troisième acte. Kamera o tomeru na! est une petite pépite nous provenant d'un Japon qui renouvelle divers genres, tels le found-footage sous la forme d'une mise en abyme bourrée d'humour. Un exercice de style qui fera sans doute école. A voir, absolument...
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