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mardi 7 mai 2019

Ratman de Giuliano Carnimeo (1988) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆



Il y a des souffrances pires que la perte d'un être cher. Des supplices plus difficiles à endurer que celui de la goutte d'eau. Des douleurs plus intenses qu'une brûlure à l'acide. Il y a... Ratman. Le film... l'engeance... l'étron cinématographique. Cette excroissance qui se fout de savoir que la vie est courte, qu'il faut profiter de chaque instant sans jamais perdre de temps à des futilités. Richesse, ici, rime avec sécheresse. Et le cinéaste italien Giuliano Carnimeo de nous pondre en 1988 l'un des sommets du genre en matière d'attaque animalière. Sauf qu'ici, la créature en question est le fruit d'expériences menées sur du ''sperme de rat introduit dans des ovules de guenon''. C'est pas moi qui l'invente mais la voix off qui au début tente de nous faire avaler l'improbable histoire de cette créature prétendument mi-homme, mi-rat que le cinéaste aura la très mauvaise idée de ne dévoiler qu'avec une parcimonie exagérée, décontenançant le quinquagénaire fantasmant sur l'affiche de l'édtion VHS Delta Video depuis près de trente ans.

Ratman, c'est Anthropophagous mais en pire. La promesse non tenue d'un film auréolé d'une réputation galvaudée à l'extrême. Où ai-je donc lu que le film de Giuliano Carnimeo était réputé glauque et malsain alors qu'il est surtout involontairement risible ? J'ai beau chercher, fouiller dans ma mémoire, mais dans le genre, il n'y a guère que le Raiders of the Living Dead de Samuel M. Sherman ou Baise-Moi (le film) de Virgnie Despentes pour m'avoir autant fait chier. Même le Joe d'Amato cité plus haut ne m'a pas autant ennuyé, et pourtant, Diable sait si son film est mauvais. 

A côté de Giuliano Carnimeo, Lamberto Bava est un génie du septième art !!! 

Sous le nom d'Anthony Ascot (une habitude chez lui), Giuliano Carnimeo énumère tout ce qui provoque le rejet du fan de films d'horreur un minimum exigeant. Une histoire digne des soft-porn du dimanche soir dont l'écriture est aussi intelligente qu'un dialogue entre deux membres de n'importe quelle émission de télé-réalité (façon, Les Anges). Une photographie exécutée par un directeur-photo se déplaçant avec canne blanche et chien d'aveugle (on n'y voit strictement rien). Une mise en scène à la hauteur d'une émission du type Koh Lanta sans les enjeux entourant les stratagèmes mis en place par les différentes équipes. Des effets gore remontant aux origines du genre (les années soixante) que pas même Herschell Gordon Lewis n'aurait osé proposer à l'époque de son mythique Blood Feast. Et puis, chanceux français que nous sommes, un doublage en langue ''hexagonale'' calamiteux exécuté par des intérimaires en plein mouvement de grève des doubleurs professionnels.

Pfffuittt ! Fuite de neurone enclenchée. Pas besoin d'avoir été en cours de langue française pour y comprendre la totalité d'une intrigue qui tient, je vous l'assure, sur la tranche d'une feuille de papier à rouler OCB (ou Zig Zag, c'est selon). À rouler, oui, et pas que des cigarettes visiblement parce que pour pondre une histoire pareille, soit Giuliano Carnimeo est allé chercher son scénariste chez les alcooliques anonymes (HEIN ???? le Dardano Sacchetti de Shock de Mario Bava ou de L'Enfer des Zombies et de Frayeurs de Lucio Fulci serait parait-il responsable de la chose?), soit, effectivement, le type l'a écrit sur une feuille de papier-cul en fumant un pétard le cul assis sur le trône ! Ça en fera sans doute rire certains, mais croyez-moi, j'avais du ménage, et le repas de ce soir à préparer. Mais le plus triste reste encore la présence au générique du mythique David ''L'au-Delà'' Warbeck. Malgré tout, j'ai offert à Ratman près de quatre-vingt minutes de mon temps... pour rien... Je sais maintenant quoi offrir à mon infecte voisine, la ventripotente et fellinienne blonde qui passe son temps à observer le moindre de mes faits et gestes...

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