Il y a des souffrances
pires que la perte d'un être cher. Des supplices plus difficiles à
endurer que celui de la goutte d'eau. Des douleurs plus intenses
qu'une brûlure à l'acide. Il y a... Ratman.
Le film... l'engeance... l'étron cinématographique. Cette
excroissance qui se fout de savoir que la vie est courte, qu'il faut
profiter de chaque instant sans jamais perdre de temps à des
futilités. Richesse, ici, rime avec sécheresse. Et
le cinéaste italien Giuliano Carnimeo de nous pondre en 1988 l'un
des sommets du genre en matière d'attaque animalière. Sauf qu'ici,
la créature en question est le fruit d'expériences menées sur du
''sperme de rat introduit dans des ovules de guenon''. C'est
pas moi qui l'invente mais la voix off qui au début tente de nous
faire avaler l'improbable histoire de cette créature prétendument
mi-homme, mi-rat que le cinéaste aura la très mauvaise idée de ne
dévoiler qu'avec une parcimonie exagérée, décontenançant le
quinquagénaire fantasmant sur l'affiche de l'édtion VHS Delta
Video depuis près de trente
ans.
Ratman,
c'est Anthropophagous mais
en pire. La promesse non tenue d'un film auréolé d'une réputation
galvaudée à l'extrême. Où ai-je donc lu que le film de Giuliano
Carnimeo était réputé glauque et malsain alors qu'il est surtout
involontairement risible ? J'ai beau chercher, fouiller dans ma
mémoire, mais dans le genre, il n'y a guère que le Raiders
of the Living Dead
de Samuel M. Sherman ou Baise-Moi (le
film) de Virgnie Despentes pour m'avoir autant fait chier. Même le
Joe d'Amato cité plus haut ne m'a pas autant ennuyé, et pourtant,
Diable sait si son film est mauvais.
A côté de Giuliano Carnimeo, Lamberto Bava est un génie du septième art !!!
Sous
le nom d'Anthony Ascot (une habitude chez lui), Giuliano Carnimeo
énumère tout ce qui provoque le rejet du fan de films d'horreur un
minimum exigeant. Une histoire digne des soft-porn du dimanche soir
dont l'écriture est aussi intelligente qu'un dialogue entre deux
membres de n'importe quelle émission de télé-réalité (façon,
Les Anges).
Une photographie exécutée par un directeur-photo se déplaçant
avec canne blanche et chien d'aveugle (on n'y voit strictement rien).
Une mise en scène à la hauteur d'une émission du type Koh
Lanta
sans les enjeux entourant les stratagèmes mis en place par les
différentes équipes. Des effets gore remontant aux origines du
genre (les années soixante) que pas même Herschell Gordon Lewis
n'aurait osé proposer à l'époque de son mythique Blood
Feast.
Et puis, chanceux français que nous sommes, un doublage en langue
''hexagonale''
calamiteux exécuté par des intérimaires en plein mouvement de
grève des doubleurs professionnels.
Pfffuittt !
Fuite de neurone enclenchée. Pas besoin d'avoir été en cours de
langue française pour y comprendre la totalité d'une intrigue qui
tient, je vous l'assure, sur la tranche d'une feuille de papier à
rouler OCB (ou Zig Zag, c'est selon). À rouler, oui, et pas que des
cigarettes visiblement parce que pour pondre une histoire pareille,
soit Giuliano Carnimeo est allé chercher son scénariste chez les
alcooliques anonymes (HEIN ???? le Dardano Sacchetti de Shock
de Mario Bava ou de L'Enfer des Zombies
et de Frayeurs
de Lucio Fulci serait parait-il responsable de la chose?), soit,
effectivement, le type l'a écrit sur une feuille de papier-cul en
fumant un pétard le cul assis sur le trône ! Ça en fera sans doute rire certains, mais croyez-moi, j'avais du ménage, et le repas
de ce soir à préparer. Mais le plus triste reste encore la présence
au générique du mythique David ''L'au-Delà''
Warbeck. Malgré tout,
j'ai offert à Ratman
près de quatre-vingt minutes de mon temps... pour rien... Je sais
maintenant quoi offrir à mon infecte voisine, la ventripotente et
fellinienne blonde qui passe son temps à observer le moindre de mes
faits et gestes...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire