S'il est surtout connu
pour avoir tourné en 1987 et en 1989 les films d'horreur The
Gate
et Lectures diaboliques
(ce dernier ayant reçu en 1990 le Grand Prix au Festival
international du film fantastique d'Avoriaz), le réalisateur
canado-hongrois Tibor Takács n'en a pas moins poursuivi sa carrière
de réalisateur entre longs-métrages cinématographiques, téléfilms
et séries télévisées avec, parfois en ligne de mire, ce goût
prononcé pour l'horreur et le fantastique (Ice
Spider,
Mega Shark
ou Spider 3D).
En 2003, Tibor Takács mettait en scène Killer
Rats,
petit film horrifique situant son intrigue dans un institut
psychiatrique privé dirigé par le Docteur William Winslow (l'acteur
Ron Perlman). C'est là qu'est prise en charge la jeune Samantha.
Suicidaire, elle est confiée aux bons soins de l'institut afin d'y
être suivie et ainsi lui éviter de mettre à nouveau sa vie en
danger. Partageant sa chambre avec une pensionnaire inamicale, la
jeune femme va côtoyer d'autres pensionnaires plus ou moins atteints
de troubles psychiatriques. Mais ce que Samantha est la seule (ou
presque) à savoir, ce sont les véritables raisons de sa présence
ici. Car plus qu'une pensionnaire, elle est journaliste et désire
enquêter sur d'inquiétantes disparitions ayant eu lieu au cœur de
l'établissement. Mais ce que va bientôt découvrir la jeune femme
dépasse l'entendement : les murs de l'institut semblent
renfermer des créatures voraces qui pourraient être à l'origine
des disparitions...
Killer Rats peu
dès le départ s'envisager comme un mix entre Of
Unknown Origin
de George P. Cosmatos dans lequel l'acteur Peter ''Robocop''
Weller bataillait avec un énorme rat caché dans le sous-sol de sa
demeure et Les Griffes du cauchemar
de Chuck Russell dans lequel de jeunes adolescents ''suicidaires''
étaient enfermés dans un hôpital psychiatrique. Soit, le troisième
volet des aventures du plus célèbre des grands brûlés. Mais dans
le cas présent, pas de Freddy Krugger ni de séquences à
effets-spéciaux remarquables. Samantha, c'est un peu la version
féminine de Randall Patrick McMurphy de Vol au
dessus d'un nid de coucou
de Milos Forman (Elle, se fait passer pour suicidaire. Lui, se
faisait passer pour fou afin d'échapper à la prison) ou de Johnny
Barett de Shock Corridor
de Samuel Fuller (dans lequel un journaliste se faisait passer pour
fou afin d'enquêter sur la mort de l'un des patients d'un hôpital
psychiatrique). Le scénario de Killer Rats
ressemble d'ailleurs tant et si bien à celui de Shock
Corridor que
l'on a parfois l'impression que Tibor Takács a repris le concept en
excluant la folie dont s'emparait le héros chez Samuel Fuller pour
la remplacer par une invasion de rats bien gras et aimant tout
particulièrement la chair humaine...
Malheureusement,
le réalisateur canado-hongrois n'arrive jamais à la hauteur du
chef-d’œuvre de l'américain. Un poil trop long et donc
relativement redondant, le paradoxe de Killer
Rats
est justement de manquer de folie. Quoique l'un des employés de
l'institut psychiatrique (Michael Zlniker, insupportable dans le rôle
de Ernst) soit particulièrement atteint du bulbe puisqu'il semble
avoir le don de communiquer par la pensée avec les centaines de rats
qui jonchent les sous-sols de l'établissement. Les effets-spéciaux
réalisés par une équipe d'une quinzaine de personnes environ
semblent mélanger animatronique et effets numériques sans que l'on
ne parvienne vraiment à savoir quand l'une des méthodes est
employée avant de laisser ensuite à la seconde l'opportunité de
s'exprimer à son tour. Les sous-sols étant fort logiquement mal
éclairés et les attaques demeurant en général nocturnes lorsque
les rats quittent leur repère pour passer par les conduits
d'aération, on n'y voit pas grand-chose. Ce qui ne s'avère au final
pas une tare car visuellement, les effets-spéciaux sont
majoritairement navrants. Outre l'enquête menée par l'héroïne
Samantha (interprétée par l'actrice Sara Downing), la présence
d'adolescents mal dans leur peau à atteints psychologiquement à
divers degré, la présence de Ron Perlman s'explique à travers le
rôle qu'a pu tenir son personnage dans l'existence d'une meute de
rongeurs aux proportions hors norme. Un délire faisant intervenir la
science que je vous laisse le plaisir de découvrir par vous-même.
Si Killer Rats
n'a rien de transcendant et semble avoir été conçu à l'origine
pour le petit écran, il se laisse malgré tout regarder. Par contre,
veuillez bannir de votre esprit tout espoir de frissonner. Dans le
cas présent, l'effroi n'a pas droit de cité...
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