Je tiens tout d'abord à préciser que cet article, consacré à
l'adaptation cinématographique éponyme du manga du dessinateur
japonais Masamune Shirow, Ghost In The Shell,
ne
contiendra aucune sorte de comparaison avec l’œuvre originale.
Pour la simple raison que je ne l'ai pas lu. Comme je n'ai pas vu non
plus les précédentes adaptations animées du manga. C'est donc
l'esprit entièrement vierge que je me suis lancé dans l'aventure
Ghost In The Shell
version 2017. Une œuvre qui contrairement à l'impression donnée
par le remarquable environnement visuel du film, n'a pas été tourné
à Tokyo, mais en Nouvelle-Zélande, et plus précisément à
Wellington. Aux commandes de ce très risqué et ambitieux projet, le
réalisateur anglais Rupert Sanders dont il ne s'agit ici que du
second long-métrage après Blanche-Neige et le
Chasseur qu'il
réalisa cinq ans auparavant. Un peu à la manière des sœurs Lana
et Lilly Wachowski, réalisatrice entre autres de la trilogie Matrix
et de Cloud Atlas (on
notera d'ailleurs l'apparence du personnage Batou campé par l'acteur
danois Pilou Asbæk, proche de celle de Laurence Fishburne dans celui
de Morpheus dans Matrix),
Rupert Sanders signe avec Ghost
In The Shell,
une œuvre de science-fiction flamboyante et visionnaire.
Visuellement époustouflant, le long-métrage est un véritable
catalogue en matière d'effets-spéciaux numériques.
C'est bien
simple, il n'y a pas un seul plan sans qu'intervienne l'illustrateur
et designer graphique Ash Thorp. Un travail monumental faisant
référence à un univers mêlant utopie et dystopie. D'un côté, la
recherche de la perfection à travers les expérimentions faites sur
l'hybridation homme-machine et dont le personnage de Major Mira
Killian (l'excellente Scarlett Johansson) reflète le meilleur
exemple. Le prototype parfait de ce qui semble être au final, le
destin de toute l'humanité. D'un autre côté, et bien que l'univers
soit dépeint de manière beaucoup plus colorée que celui, au
hasard, décrit par Ridley Scott dans Blade
Runner,
le monde de Ghost In
The Shell est
étouffant. Vérolé par la cyber-criminalité et générant un
malaise certain de par les dimensions extraordinaires des buildings
et par l'incessant ballet des panneaux publicitaires (comment ne pas
ressentir un certain mal-être devant ces gigantesques panneaux
publicitaires dont certains s'extraient même des façades pour
prendre la forme d'hologrammes inquiétants ?), l'univers du film
peut se révéler parfois très anxiogène.
Quant au récit, il tourne autour du Major, une jeune femme victime
d'un terrible accident et dont on n'a pu sauver que le cerveau. De
toute urgence, celui-ci est greffé à un organisme entièrement
robotisé. Dès lors, la jeune femme dont les performances
anatomiques et sensorielles sont exceptionnelles est employée à des
fins de combattre la cyber-criminalité. Dernièrement, une menace
d'un nouveau genre vient de faire son apparition. Des individus
malintentionnés ont créé un système permettant de pirater et de
contrôler les esprits. Lors de l'enquête qu'elle mène auprès de
Batou, son co-équipier, le Major Mira Killian fait la connaissance
de Hideo Kuze, un marginal cybercriminel vivant comme un paria. L'homme
est sans doute très certainement responsable de la menace qui court
actuellement. Lors de son investigation, Mira découvre que son passé
n'est pas celui qu'on lui a implanté et qu'elle recouvre peu à peu.
Les enjeux du Major vont prendre peu à peu une voie différente de
celle qu'elle avait prévue. Mira, en parallèle à l'enquête,
décide de chercher les réponses aux visions qui ne cessent de
prendre de plus en plus de place dans son esprit...
Contrairement
à ce que l'on aurait pu supposer, Ghost In The
Shell
n'est pas qu'un simple spectacle visuel éblouissant. L'anglais
Rupert Sanders laisse suffisamment de place à ses interprètes pour
s'exprimer. Des actrices et acteurs internationaux puisque le film
accueille à l'écran les américains Scarlett
Johansson et Michael Pitt, les japonais Takeshi Kitano et Rila
Fukushima, la roumaine Anamaria Marinca, le canadien Michael Wincott,
le danois Pilou Asbæk, le singapourien Chin Han, et même l'actrice
française Juliette Binoche qui pour l'occasion interprète
l'important rôle du docteur Ouelet, un personnage très proche de
celui tenu par Scarlett Johansson. Autre 'détail' que
j'oubliais de mentionner lors du passage concernant la dystopie est
le changement d'esthétique que prend tout à coup le film lorsque
l'héroïne parcourt les décors sinistres rattachés à son passé.
Je ne sais absolument pas
comment ont pu aborder puis digérer les fans du manga original en
supposant que certains intégristes ont assez mal vécu le passage en
mode 'live'. Toujours est-il qu'en position de néophyte, j'ai
passé un très agréable moment de cinéma. De la science-fiction
vraiment moderne. Colorée, bourrée de scènes d'anthologie. Un
spectacle total qui n'empêche pas une certain intelligence de s'y
être logée...
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