Après un La Casa 3 : Ghosthouse signé d'Umberto
Lenzi en 1988, l'année suivante, c'est au tour de son compatriote
Fabrizio Laurenti qui après avoir réalisé le court-métrage
comico-horrifique The Immigrant en 1986 réalise son
premier long-métrage quatre ans plus tard avec La Casa 4 :
Witchcraft. Parmi ses faits d'armes, nous noterons
Contamination.7 qu'il réalisera avec Joe D'Amato en
1990 et dont l'article que je lui ai consacré doit traîner quelque
par dans les entrailles de mon PC ! Si le film d'Umberto Lenzi
pouvait certes parfois causer des insomnies, il n'en demeurait pas
moins regardable. Concernant celui de Fabrizio Laurenti, c'est déjà
une autre paire de manches. Ce visuel typique de l'époque dans le
cinéma d'horreur italien que j'ai pour habitude d'évoquer et qui
était absent de La Casa 3 : Ghosthouse nous
revient désormais comme un boomerang en plein visage. D'une
sidérante laideur que rien ne viendra apaiser, cette suite qui n'en
est pas une même si là encore l'intrigue se déroule dans une
demeure à l'inquiétante réputation, ou plutôt, cette nouvelle
aventure entre horreur et surnaturel est effectivement d'une pauvreté
technique et artistique qui rend l'expérience vraiment pénible à
suivre jusqu'à son terme. Inutile d'évoquer le foutoir sans nom
qu'arborent la mise en scène et le découpage du film. Ce montage à
la serpe qui du moins dans un premier temps rend illisible le
contexte dans lequel se situe l'action avant que nos cellules grises
ne s’accommodent de cette épouvantable zone d'ombre, de ce
brouillard opaque qui empêche de faire le lien entre chaque
séquence ! Patience, patience, et faire comme dans
l'obscurité : attendre jusqu'à ce que notre vue s'habitue à
être dans le noir pour y déceler les premiers contours du paysage
qui s'offre devant nous... Dans un style visuel de Soap Opera qui
tendrait vers un théâtre de Whodunit où l'assassin serait
une femme dotée de pouvoirs surnaturels (Hildegard Knef dans le rôle
de la Dame en noir), La Casa 4 : Witchcraft est
une œuvre qui défie la concurrence, renvoyant un Lamberto Bava au
rang de génie du septième art (ce que certains considèrent
d'ailleurs étrangement comme un fait avéré !) tant et si bien
qu'il faut s'accrocher fermement à ses conviction, sa passion et ce
qui pouvait au départ s'envisager comme une histoire pouvant tenir
debout. Une sorte de huis-clos se déroulant sur une île minuscule
et sans charme dont l'un des points de vue les plus intéressants
demeurait encore cette immense bâtisse y trônant en son centre...
Notamment
tourné à Scituate, une ville côtière située dans
le comté de Plymouth au Massachusetts, Umberto Lenzi qui réalisa
donc La Casa 3 : Ghosthouse
fut à l'origine de ce nouveau projet même s'il n'en fut pas
l'auteur. Après qu'il eut proposé l'idée au producteur Aristide
Massaccesi et au distributeur Achille Manzotti d'une histoire proche
de celle du Psychose
d'Alfred Hitchcock, les deux hommes affirment ne pas être intéressés
et l'écriture du scénario est donc confiée à Daniele Stroppa. Le
rôle de la sorcière interprété par l'actrice allemande Hildegard
Knef devait être à l'origine confié à l'américaine Bette Davis
mais le réalisateur Claudio Lattanzi (qui devait au départ réaliser
cette ''suite'') changea finalement de braquet avant d'opter
finalement pour l'actrice berlinoise. Ce dernier quitte finalement le
projet pour laisser la place à Luigi Cozzi, fameux réalisateur et
scénariste auquel on doit notamment Scontri
Stellari Oltre la Terza Dimensione
(Starcrash :
le choc des étoiles)
avec Caroline Munro, Joe Spinell ou encore Christopher Plummer en
1979 ou Contamination
en 1980 dont la bande musicale fut signée par le légendaire groupe
de rock progressif italien, Goblin.
Ayant le nez creux, Luigi Cozzi abandonne à son tour le projet au
bout de deux semaines, considérant que le script est peu inspiré,
la production ouvrant ainsi les bras en grand à Fabrizio Laurenti
qui sous le pseudonyme anglicisé de Martin Newlin tournera donc
cette sympathique (pénible ?) purge que deviendra au fil de sa
piètre réalisation, La Casa 4 :
Witchcraft.
Tout auréolé du succès de la série K 2000 et
de sa popularité en Italie, l'acteur américain David Hasselhoff
(qui s'apprête alors à tourner une autre série à succès, Alerte
à Malibu)
est convié à participer au projet en tant qu'interprète. C'est
ainsi qu'on le retrouve dans le rôle de Gary, un photographe qui en
compagnie de sa petite amie Leslie (Leslie Cumming), curieusement
décrite comme une jeune femme frigide (!?!) va se rendre sur une
petite île afin d'explorer une immense demeure réputée hantée.
Après une séance photos, ils sont rejoints par une famille venue
visiter la propriété en compagnie d'un agent immobilier et d'une
architecte (qui rapidement va avoir le feu au cul)...
Parmi
les membres de cette famille, nous retrouvons Rose Brooks, vieille
dame autoritaire et acariâtre campée par l'actrice Annie Ross.
Véritable boule de méchanceté, méprisante avec les petites gens
(le pauvre propriétaire du bateau qui les a emportés jusqu'à l'île
s'en est pris plein la gueule), le spectateur aura malgré tout le
plaisir de la voir mourir dans d'abominables circonstances. Rare
moment de ''détente'' pour le spectateur qui assiste alors à une
double séance de torture dont la vieille dame fera les frais. Bouche
cousue sans anesthésie (séquence hautement cynique pour une vieille
acariâtre qui ne faisait que se plaindre) et bûcher en mode 2.0 (là
encore, l'effronterie se dégage du script puisque c'est en
nourrissant le feu de la cheminée que les membres de sa famille vont
sans le savoir être acteurs dans la mort de la matriarche) !
Autre vedette du cinéma américain à s'être vue offrir un rôle
dans le film : l'actrice Linda Blair, éternelle Regan McNeil du
classique de William Friedkin, L'exorciste
en 1973 qui des années après le flm catastrophe Airport
1975
de Jack Smight ou une paire de WIP
(Chained
Heat
de Paul Nicholas en 1983, Red Heat
de Robert Collector en 1985) se retrouve donc dans la peau de l'un
des membres de la famille venue visiter la demeure avant achat.
Enceinte et victime d'hallucinations, elle y incarne Jane Brooks. On
l'aura compris, La Casa 4 : Witchcraft
bénéficie de quelques sympathiques plans gore. Mais aussi de
quelques effets-spéciaux dont la misère visuelle renvoie les
quelques séquences qui en sont victimes à une époque
trèèèèèèèèèèès lointaine où ils pouvaient encore être
envisagés de telle manière. En effet, face à cette sorcière qui
rode dans les parages, certains personnages vont semble-t-il être
happés par une sorte de vortex dont le visuel est atrocement daté.
Avec, en arrière-plan, les victimes se mettant à hurler face
caméra. Plus kitch, tu meurs ! Mais surtout, La
Casa 4 : Witchcraft est
d'un terrible ennui. Impossible ou presque de trouver le film
entraînant. D'autant plus que le réalisateur italien semble avoir
du mal à savoir où il va et donc, la direction d'acteurs s'en
trouve terriblement affaiblie. Bref, à moins de n'avoir rien d'autre
à se mettre sous la dent, il est fortement déconseillé de perdre
son temps devant cette engeance... à laquelle une suite sera donnée
la même année à travers La Casa 5
de Claudio Fragasso...
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