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dimanche 16 février 2025

La Casa 5 de Claudio Fragasso (1990) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Troisième volet d'une trilogie qui s'inscrit dans une fausse heptalogie au sein de laquelle des distributeurs peu scrupuleux joignirent des œuvres qui n'ont absolument rien à voir, La Casa 5 arrivait à point nommé pour effacer l'affreuse expérience cinématographique menée au sein de La Casa 4 : Witchcraft de Fabrizio Laurenti. Nouveau chapitre désormais réalisé par Claudio Fragasso sous son habituel pseudonyme Clyde Anderson, le cinéaste balance tout ce qu'il possède en matière de connaissances concernant le cinéma de possession et de hantise sur grand écran. Véritable melting pot d'un goût parfois plus que douteux, La Casa 5 aura au moins eu le mérite de n'être jamais aussi mauvais que le précédent volet. L'on retrouve un grain plutôt plaisant déjà visible dans La Casa 3 : Ghosthouse d'Umberto Lenzi (d'où la certitude qu'il faut toujours laisser les spécialistes se charger de ce genre d'affaires) et une mise en scène doublée d'un scénario qui ne reposent pas exclusivement sur l'immobilisme des protagonistes. Vendu comme la suite directe du précédent volet, La Casa 5 n'a en réalité aucun rapport avec son aîné si ce n'est que la bande musicale demeure toujours à la charge du compositeur italien Carlo Maria Cordio. C'est tellement flagrant d'ailleurs que la toute première nappe de synthé qui ouvre les hostilités est exactement la même que celle que nous pouvions entendre durant les premières seconde de La Casa 4 : Witchcraft. Fort heureusement, les deux films ne partagent que ce seul point commun.... ainsi que celui qui tout comme dans le La Casa 3 : Ghosthouse consiste à installer les personnages dans une demeure hantée. Ici, tout commence par l'exécution d'une vieille femme à la chaise électrique après qu'elle ait été reconnue coupable de meurtre sur plusieurs enfants.


George, un prêtre, assiste à la mort de la condamnée après que celle-ci ait refusé de confesser autre chose que l'idée de revenir par delà la mort. Le temps passe et George (l'acteur David Brandon) est toujours hanté par la vieille femme et par le fantôme de ses victimes. L'occasion d'assister à une ''reprise'' de l'une des plus fameuses scènes de cauchemar de la franchise A Nightmare on Elm Street. En effet, tout comme dans La revanche de Freddy dans lequel le plus célèbre des grands brûlés du cinéma fantastique prenait les commandes d'un bus, une chauffeuse dont le visage n'est pas sans rappeler celui de celle que l'on voyait quelques instants plus tôt griller sur la chaise électrique prend à son tour les commandes d'un car scolaire ! Cette réinterprétation d'une scène iconique du cinéma d'horreur sera le premier exemple d'une série de réappropriations de la part de Claudio Fragasso et qui à défaut d'être très originales auront au moins le mérite de nous divertir. Interviennent ensuite les quatre membres d'une famille dont le père est révérend. Gene LeBrock incarne ce dernier, prénommé Peter, lequel est marié à Annie (Barbara Bingham), le couple étant les parents de Martin (Michael Stephenson) et surtout de Carole (Theresa Walker), toute jeune fille aux cheveux blonds, longs, et coupés à la frange. Si cela ne vous rappelle rien, c'est que sans doute vous ne connaissez alors probablement pas Carol-Anne Freeling de Poltergeist réalisé par Tobe Hooper en 1982. Poussant le mimétisme, voire le plagiat jusqu'à convier une jeune interprète ayant la même silhouette que l'actrice américaine Heather O'Rourke et un personnage de petite fille dont le prénom est quasiment identique, ces deux détails ne seront pas les seuls à rappeler aux amateurs ce classique de la science-fiction familiale. En effet, plus tard, Martin sera enlevé, disparaissant derrière un miroir comme Carol-Anne qui elle aura été attirée par une entité six ans auparavant.


La famille va donc vivre des heures dramatiques, chacun de ses membres se retrouvant agressé par une vingtaine de femmes au visage défiguré venant se venger après qu'elles aient été condamnées au bûcher il y a plusieurs siècles. Soutenus par George, les protagonistes de cette histoire de hantise et de possession vont permettre à Claudio Fragasso de reprendre quelques grandes idées du cinéma d'épouvante tout en ne parvenant jamais à se hisser à la hauteur de ses maîtres. À savoir que la maison dans laquelle se dérouleront les événements rappellera aux spectateurs les heures de gloire de l'un des plus remarquable réalisateurs italiens dans le domaine de l'horreur et de l'épouvante. En effet, tourné dans la célèbre maison Otis House située en Louisiane, celle-ci fut notamment au centre du chef-d’œuvre macabre de Lucio Fulci en 1981, L'Au-delà (E tu vivrai nel terrore - L'aldilà) dans lequel la bâtisse était supposée être un hôtel acquis par son héritière, Liza Merril (l'actrice Catriona MacColl). Si Claudio Fragasso tente de retrouver l'ambiance crépusculaire de L'au-delà, il n'y parvient malheureusement pas malgré l'usage intensif de fumigènes qui noient le décor d'une brume épaisse. Non content de s'être inspiré jusque là de quelques grands classique du fantastique et de l'épouvante, le réalisateur et scénariste ne va cependant pas en rester là puisque durant le dernier acte, Claudi Fragasso va carrément puiser dans le classique de William Friedkin L'exorciste en reprenant à son compte la séance d'exorcisme finale ainsi que la séquence lors de laquelle le père Damien Karras allait être à son tour possédé par le démon Pazuzu ! Bref, en regard de la purge que put être La Casa 4 : Witchcraft et en dépit du fait que le film de Claudio Fragasso passe son temps à louvoyer du côté des classiques américains du genre, le plaisir est là, un peu naïf et bricolé mais la décadence qui toucha le cinéma horrifique italien de ce début des années quatre-vingt dix, nous permettra de relativiser au sujet des défauts qui émaillent l’œuvre du réalisateur...

 

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