Beverly Sutphin est une
mère de famille et une femme au foyer parfaite. Ses enfants, Misty
et Chip sont d'excellents étudiants et sont époux Eugene, un
dentiste aimant. Beverly trie ses ordures ménagères, est passionnée
par les oiseaux et participe vivement à la collectivité. Réellement
parfaite ? En apparences, car en réalité, elle ne supporte pas
la contrariété. Surtout lorsque l'on s'en prend aux membres de sa
famille. A commencer par Chip, dont le professeur de mathématiques
avec lequel elle a pris un rendez-vous a osé dire à Beverly que
son fils devrait consulter un psychiatre. Très mécontente, la mère
de famille attend le méchant homme à la sortie du lycée et
l'écrase au volant de la voiture familiale.
La police enquête et
très vite, l'inspecteur Gracey se met à soupçonner Beverly. Car en
effet, une jeune étudiante était présente durant le meurtre, et
elle a fait une description très précise du modèle de voiture. La
même que celle que l'inspecteur trouve dans le garage des Sutphin.
De plus, il trouve dans leur demeure un magasine dont une lettre a
été découpée dans la couverture. La même lettre que l'une de
celles qui ont été utilisées pour envoyer des lettres d'injures
anonymes à l'une des voisines de Beverly, Dottie Hinkie, également
harcelée au téléphone.
Ne reste plus pour
l'inspecteur Gracey, qu'à trouver des preuves pour arrêter Beverly.
Mai entre-temps, les meurtres s'accumulent, Beverly éliminant tous
ceux qui pourraient témoigner de sa culpabilité, ainsi que ceux qui
s'en prennent à sa famille...
Neuvième long-métrage
de John Waters, Serial Mother est une parodie de films
de serial killer, comme le souligne d'ailleurs le titre. Dans le rôle
principal, Kathleen Turner, actrice célèbre qui joua dans des films
aussi divers que Les Jours et les Nuit de China Blue de
Ken Russel, ou Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ? de
Robert Zemeckis. Et qui mieux qu'elle pouvait interpréter le rôle
de cette très jolie mère de famille un brin dérangée qui
s'attaque à toutes celles et ceux qui ne lui conviennent pas ?
Le cinéaste plonge ses personnages dans une époque indéterminée
mais que l'on peut supposer être les années soixante comme c'est
très souvent le cas dans ses œuvres. Serial Mother
est léger, presque sans aucune aspérités si l'on ne tient pas
compte des déviances de Beverly. Une famille enfin parfaite, si ce
n'est le goût immodéré du fils pour les films d'horreur. Pas de
quoi pavoiser. John Waters en profite pour rendre un petit hommage
pour le cinéma qu'il aime.
Effectivement, on
aperçoit des affiches de cinéma dans la chambre du fiston, et
notamment celle de Blood Feast de Herschell Gordon
Lewis (dont le film passe sur le petit poste de télévision de
Chip). Puis, plus tard, des images de l'une des œuvres du pape du
trash Russ Meyer chez un copain des enfants Sutphin, un brin obsédé.
On retrouve Traci Lords
dans un rôle minuscule, deuxième apparition chez Waters pour
l'ancienne reine du porno. Ricki Lake, qui depuis sa participation
sur le plateau de Cry-Baby s'est affinée. Et puis, une
fois de plus, la fidèle Mink Stole, la seule a n'avoir jamais manqué
un rendez-vous puisque présente depuis le tout premier long-métrage
de John Waters.
Serial Mother n'est
clairement pas le meilleur film de son auteur. Quand à savoir si
l’œuvre est vraiment inspirée d'un fait divers réel (comme à
l'air de vouloir le faire croire John Waters en introduction), la
réponse est évidemment, FAUX ! Un détail dont on se fiche
puisque de toute manière, le déroulement de l'intrigue et la somme
d’invraisemblances ruinent toute idée de réalisme. Et c'est que
l'on aime chez Waters. Cette folie patente, cette dégénération
totale qui plonge les protagonistes dans un tourbillon de folie
extraordinairement jubilatoire. Et avec eux, les téléspectateurs.
Pas le meilleur donc, mais une excellente petite comédie tout de
même...
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