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jeudi 2 janvier 2025

l cav. Costante Nicosia demoniaco ovvero: Dracula in Brianza de Lucio Fulci (1975) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Après avoir majoritairement œuvré dans le domaine de la comédie, après les gialli horrifiques Una lucertola con la Pelle di Donna en 1971 et Non si Sevizia un Paperino l'année suivante, après deux westerns très brutaux (Tempo di Massacro en 1966 et I Quattro dell'Apocalisse en 1975) et seulement quelques années avant qu'il ne corrèle plusieurs de ses œuvres à venir au domaine de l'enfer et au purgatoire duquel de temps en temps des zombies décharnés tenteront de s'échapper, le réalisateur italien Lucio Fulci testa une première approche dans l'univers du surnaturel en 1975. Avec son titre à rallonge, l cav. Costante Nicosia demoniaco ovvero: Dracula in Brianza (que l'on peut traduire ainsi : Le démoniaque chevalier Constant Nicosia ou : Dracula en Brianza) s'intéresse moins à ces créatures généralement extraites de leur tombe par des scientifiques fous ou à l'issue de catastrophes écologiques d'ampleur mondiale qu'aux suceurs de sang. D'autres avant lui se penchèrent sur le cas de ces créatures nocturnes ne se reflétant généralement pas dans les miroirs et apeurées lorsqu'on présente devant elles, gousses d'ail, crucifix et autres eaux bénites ! Du meilleur avec Le bal des vampires de Roman Polanski en 1967 au pire avec Tendre Dracula de Pierre Grunstein dans lequel le réalisateur français réunissait un improbable casting autour duquel l'on retrouvait notamment Bernard Menez, Miou-Miou, Julien Guiomar et le britannique Peter Cushing. Notons que Bernard Menez réapparaîtra deux ans plus tard dans Dracula père et fils d'Edouard Molinaro, cette fois-ci aux côtés du plus grand interprète du célèbre vampire, Christopher Lee ! Des parodies, il y en eut un nombre relativement important. Parmi lesquelles, Dracula, mort et heureux de l'être de Mel Brooks en 1995 ou toujours plus près de nous, Les Charlots contre Dracula quinze ans auparavant. l cav. Costante Nicosia demoniaco ovvero: Dracula in Brianza se distingue cependant d'une grande partie d'entre elles (dont un certain nombre n'est évidemment pas cité dans cet article) par ses qualités et son approche humoristico-érotico-fantastique. Ne ménageant pas ses efforts pour mettre en scène son héros superstitieux et victime d'une malédiction depuis qu'il est revenu d'un voyage en Roumanie, Lucio Fulci parsème en effet ça et là quelques plans de culs et de nichons qui demeurent encore cinquante ans après leur première apparition, plutôt agréables à regarder. D'où l'avantage du cinéma dont la mémoire est seule à pouvoir se flétrir, contrairement à ses jeunes donzelles qui gardent, elles, leur jeunesse éternelle.


De la beauté à la laideur, il n'y a qu'un pas que franchit allégrement le cinéaste. Le long-métrage passe ainsi des délicieuses Christa Linder ou Sylva Koscina à des créatures hautement disgracieuses comme peuvent l'être Anastasia ou le servant du descendant du célébrissime Dracula prénommé Battai (Ugo Fangareggi). l cav. Costante Nicosia demoniaco ovvero: Dracula in Brianza met en scène l'acteur sicilien Lando Buzzanca dans le rôle du chevalier Costante Nicosia. PDG d'une grande entreprise de dentifrice et président d'une équipe de basket qui accumule les défaites. Marié à Mariù et très superstitieux, il démarre chaque journée de travail en caressant la bosse de Peppino (Antonio Allocca) et suit les recommandations de son médecin généraliste et de son psychiatre qui lui répètent sans cesse que tout va bien. Un jour, Costante est contraint de se rendre en Roumanie. Sur place, il apprend que la réunion à laquelle il doit assister est repoussée de quelques jours. Il en profite pour se rendre jusqu'au château d'un Comte qu'il a côtoyé à bord d'un avion et qui l'a généreusement invité à lui rendre visite. Après avoir été accueilli par le domestique Battai, Costant est convié à un dîner, entouré de jeunes femmes aussi nues que le seront le comte Dragulescu et l'un de ses proches. Forcé à boire plus que de raison, Costant tombe dans le coma et se réveille le lendemain matin aux côtés de son hôte ! Terrifié à l'idée d'avoir couché avec un homme, le PDG fuit et repart pour l'Italie où il lui semble être désormais attiré par les hommes ! ¨Pire : le voici surtout poussé à boire du sang humain. Ce qui le poussera à prendre de nouveau rendez-vous avec son psy et même à aller voir un certain Salvatore (Ciccio Ingrassia), un magicien capable en théorie de le guérir de sa malédiction... Loin des œuvres crépusculaires qu'il signera à seulement quelques années d'intervalle, Lucio Fulci signe une savoureuse comédie fantastique, parodique et érotique dont les dialogues se révèlent parfois étonnamment crus. Un long-métrage sans filtre où la nudité côtoie le mythe du vampire dans un cadre social (celui de l'usine de dentifrice où la syndicaliste Bestia Assatanata (Moira Orfei) mène les négociations avec une main de fer) plus ou moins élaboré. En résulte une œuvre divertissante où Lando Buzzanca se joue des responsabilités de son personnage pour mieux grossir le trait de ses obsessions sexuelles et chimériques. Bref, une réussite...


 

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