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vendredi 13 janvier 2017

Seoul Station de Yeon Sang-ho (2016)



En 2016, le cinéaste sud-coréen Yeon Sang-ho signe une préquelle à son premier long-métrage tourné en « live », Dernier Train pour Busan. Diplômé en peinture occidentale de la Sangmyung University, il fonde son propre studio d'animation, le studio Dadashow et réalise ensuite deux longs-métrages d'animation. C'est donc après avoir réalisé son premier film en prises de vue réelles et avec de véritables interprètes qu'il revient la même année avec Seoul Station, œuvre narrant les prémices d'une invasion de zombies.
Au cœur de l'intrigue, les destins croisés de Hye-Sun, jeune fille perdue après avoir fugué, ensuite recueillie par un certain Gi-Woong, un individu qui fera d'elle sa fiancée mais qui, pour pouvoir payer son loyer lui demandera à l'occasion de se prostituer. A la recherche de Hye-Sun, son père croisera la route de Gi-Woong qui devant le refus de sa fiancée de se prostituer une fois de plus, l'aura chassée de chez lui.

Seoul Station n'est pas qu'un simple film de zombies mais permet avant toute chose à Yeon Sang-ho d'installer son œuvre au cœur d'une critique sociale et politique engagée. Séoul sert de cadre aux laissés pour compte. En gangrenant une cité qui évite avant tout de mettre au grand jour ses désœuvrés, ceux-ci vont être directement assimilés à la vague grandissante des morts qui reviennent à la vie, bien qu'une partie des victimes soit fort logiquement issue de milieux beaucoup plus aisés que ceux qui vivent adossés aux murs de la capitale sud-coréenne. C'est d'ailleurs l'un de ces sans domicile fixe qui sera la première victime.
Le film retrace donc le destin de deux individus séparés quelques heures plus tôt dans des conditions pas très... catholiques. Deux duos, l'un formé par Hye-Sun et un « misérable », l'autre par Gi-Woong et par celui qui affirme être le père de la jeune femme. La ville entière est assiégée et même les plus grandes structures n'assurent plus leurs fonctions. Les gares sont infestées de zombies, tout comme les hôpitaux.

Yeon Sang-ho décrit une armée inflexible ne faisant aucune différence entre les survivants et ceux qui sont à leurs trousses. Quant aux rapports entre Hye-Sun et Gi-Woong, si l'intrigue passe une couche de fard sur leur condition réelle lorsque les deux personnages tentent de communiquer à travers leur cellulaire, il ne faut pas oublier qu'au départ, la première est une prostituée et le second un individu peu scrupuleux qui voit en elle un moyen de payer son loyer. Comme pour nettoyer sa ville des rébuts de la société, le cinéaste fait de son invasion de zombies, le moyen le plus efficace. Car d'un pessimisme poussé à l'extrême, Seoul Station va même jusqu'à se clore sur un événement tragique fort intense ne laissant aucun de ses personnages indemne.

Outre la charge insufflée à son œuvre, Yeon Sang-ho se permet une relecture du film de zombies qui n'a pas à rougir de la concurrence « live ». Sans même exagérer, on peut l'affirmer bien haut, Seoul Station demeure l'une des plus belles surprises en la matière. Aura-t-il fallut attendre les incartades sérielles (The Walking Dead) ou animées (le film présenté ici) pour que le genre connaisse un sursaut glorifiant un genre qui en plus de quarante-cinq ans (si l'on décide de se servir de La Nuit des Morts-Vivants de George Romero comme référence d'origine) n'a en réalité donné naissance qu'à de très rares chefs-d’œuvre en la matière ? La réponse est sans doute oui. En tout cas, dans le genre très encombré, Seoul Station est du meilleur cru...

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