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mardi 21 septembre 2021

L'origine du monde de Laurent Lafitte (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

L'origine du monde, premier long-métrage de l'acteur Laurent Lafitte en tant que réalisateur, s'inspire autant à travers son développement de la pièce éponyme de l'auteur dramatique français Sébastien Thiéry qu'elle-même empreinte son titre à L'origine du monde du peintre français Gustave Courbet peinte en 1866. Cette toile sur huile mondialement célèbre représentant un sexe de femme symbolise en elle-même la recherche du héros incarné par Laurent Lafitte qui dans la peau de Jean-Louis Bordier tente de résoudre un épineux problème : en effet, son vieux pote vétérinaire Michel Verdoux (excellent Vincent Macaigne) découvre en l’auscultant que le cœur de son ami ne bat plus. Faut-il y voir une allégorie sur l'absence d'émotions, de sentiments, d'amour ou plus simplement une fantaisie qui ne recherche rien d'autre que rires et esclaffement du public ? Difficile de répondre à cette question lorsque un traitement ordonné par la coach de son épouse Valérie (formidable Karin Viard) pousse le ''héros'' à se surpasser et ainsi atteindre un but en passant par un exercice absolument inabordable : celui de prendre en photo la ''chatte'' de sa mère (c'est pas moi qui l'exprime ainsi, c'est Laurent Lafitte/ Jean-Louis lui-même), la dite origine du monde afin que Margaux, la coach en question savoureusement interprétée par l'actrice Nicole Garcia puisse l'étudier et ainsi comprendre pourquoi le cœur de Jean-Louis ne bat plus et par conséquent résoudre le problème avant les trois jours prochains, date fatidique après laquelle il risque de mourir...


Sur un ton pas toujours aussi absurde qu'il n'y paraît, et même à travers l'emploi de séquences brumeuses absolument magnifiques (une seule suffisait, alors pour l'avoir répétée?), L'origine du monde ose franchir quelques strates hors de portée de la bienséance en mettant à nu ces trois comparses que sont Laurent Lafitte, Karin Viard et Vincent Macaigne. Un trio complété par Nicole Garcia, donc, mais peut-être plus encore par l'actrice Hélène Vincent à laquelle le réalisateur offre l'opportunité de sortir enfin de cette référence systématique, aussi solide et contraignante qu'une camisole de force, que fut le rôle de Marielle Le Quesnoy qu'elle interpréta dans le classique d'Etienne Chatiliez, La vie est un long fleuve tranquille. Trente-quatre ans plus tard, grâce à Laurent Lafitte et au soin qu'il a pris non seulement de prendre en considération la caractérisation de ses rares mais précieux interprètes et notamment Hélène Vincent, on se souviendra peut-être désormais tout d'abord de cette dernière pour le rôle de Brigitte Bordier qu'elle aura interprété en 2021. Chose assez rare dans le paysage comique français, et même quasiment unique, chaque personnage bénéficie d'une écriture et d'une direction d'acteur absolument remarquable. C'est bien simple : en étudiant chaque interprète, son temps de présence ou sa façon d'aborder son personnage, il est difficile de dire parmi Laurent Lafitte, Karin Viard, Vincent Macaigne, Nicole Garcia ou l'épatante Hélène Vincent, lequel ou laquelle est au dessus du lot. À armes égales, les uns et les autres se battent en duel pour nous offrir des répliques plus savoureuses les unes que les autres...


Pourtant, L'origine du monde, à moyen ou à long mais certainement pas à court terme, fait l'étrange effet d'un œuf à la coque que l'on vient de consommer avec délectation. Qu'en reste-t-il ? Une coquille toute vide. Non pas que le long-métrage fasse tout à fait cet effet mais en dehors de l'interprétation, de certaines situations fort cocasses et de dialogues souvent cuisinés aux petits oignons, sachons reconnaître que le scénario est des plus léger. Mais alors, rien de vraiment grave. Vincent Macaigne en véto en peu neuneu (voire ringard. Non mais t'as vu ses chemises à carreau d'un autre monde?) mais profondément attachant, Nicole Garcia sur un mode de pensée très en vogue nous offre parmi les séquences les plus drôles et Hélène Vincent en octogénaire harcelée par son fils, sa belle-fille (avec laquelle elle entretient tout sauf des rapports amicaux) et leur ami Michel trouve le ton juste. Une vieille mémé ultra classique... mais un peu trash sur les bords (vous comprendrez). À dire vrai, L'origine du monde, c'est un peu l'univers d'Albert Dupontel auquel on aurait tenté de mettre un filtre quelque peu défectueux. Se dégage du tout venant sans saveurs de la comédie français un esprit libre, décomplexé, mais qui aurait pu pousser le concept encore plus loin, jusqu'à même s'attarder sur certains points qui ne sont évoqués que très succinctement. Une comédie qui en tout cas mérite que l'on se déplace dans les salles obscures...

 

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