Jusqu'à ce que débarque
en 2006 Creepshow III,
la franchise n'était constituée que de deux volets. À commencer
par l’œuvre culte de George Romero réalisée en 1982, une
anthologie basée sur des scénarii écrits par le plus célèbre
écrivain d'épouvante, Stephen King. Puis cinq ans plus tard vint au
monde la seconde fournée cette fois-ci réalisée par Michael
Gornick et reposant cette fois-ci sur un scénario de George Romero
et de Lucille Fletcher écrit à partir de plusieurs nouvelles de
l'écrivain. Une séquelle plutôt agréable à regarder même si
largement moins séduisante que l'original de 1982. Puis pendant
presque deux décennies, plus aucune nouvelle. Mais bien avant que la
franchise ne refasse parler d'elle à travers la série télévisée
qui vit le jour il y a de cela deux ans en arrière sous l'impulsion
de Gregory Nicotero, Ana Clavell et James Glenn Dudelson s'offrirent
la curieuse et très risquée opportunité d'ajouter un épisode à
cette série jusque là en deux volets de sketches devenus cultes
pour les amateurs de fantastique, d'épouvante et d'horreur.
Creepshow III voit
donc le jour directement en vidéo et reçoit un accueil désastreux
qui se répercute dans la presse papier spécialisée ainsi que sur
la toile. D'emblée, il est évident que l'usage de ce titre
hautement référentiel n'est qu'une occasion pour les deux auteurs
de se servir du prestige de ses anciens auteurs afin d'attirer les
fans dans leurs filets. Malheureusement, dès les quelques planches
de dessins exposées en préambule, on comprend très vite que
Creepshow III
n'entretiendra de rapport avec ses ancêtres que le titre et le
concept de l'anthologie de courts-métrages horrifiques...
Et
pourtant... l'idée de certains de ces sketches n'est
fondamentalement pas mauvaise. Comme ne l'est pas par exemple Alice,
ce segment qui met en scène l'une de ces petites pestes à la mode
qui de retour à la maison se voit moquée par son abruti de frère,
demandé par sa mère d'aller se préparer pour le dîner, mais
découvre surtout son père en train de tester une nouvelle
télécommande universelle qui va avoir sur l'adolescente et son
entourage, de drôles de répercussions. À la manière d'une boucle
temporelle mais sans l'élément de science-fiction, Alice
plonge
son héroïne dans une succession de séquences qui vont la voir
revivre sans cesse la même situation mais sous un jour nouveau très
particulier et surtout, dans l'air du temps. Quinze ans en arrière
l'on prenait soin de ne froisser aucune communauté comme semble
vouloir le démontrer ce premier sketch dont les limites se révèlent
assez rapidement et démontrent celles de ce Creepshow
III
dans son entière conception. Les segments se succèdent, avec chacun
son histoire personnelle finissant pourtant systématiquement en eau
de boudin. Comme si chaque scénariste avait débarqué avec sous le
bras, un script de quelques lignes résumant très succinctement le
tout début d'une histoire dont la suite attendrait encore
aujourd'hui d'être écrite. The Radio
semble avoir un semblant de continuité, avec un début, un milieu et
une fin. Call Girl
ne maintient même pas son suspens jusqu'à son terme et la suite ne
vaut pas mieux jusqu'à ce grotesque final que représente Haunted
Dog
et son sans-abris décédé et récalcitrant dont la thématique est
beaucoup moins originale que ce qu'il paraît puisqu'il pourra
notamment raviver la mémoire de ceux qui connaissent l'excellent
épisode The Hitch-Hiker
de la célèbre série télévisée The Twilight
Zone
datant de 1960. Sans être un supplice à subir, Creepshow
III n'a
en fait aucun intérêt au regard des deux premiers volets, et même
comparé à une grande majorités des anthologies du genre, il
apparaît comme l'une des pires qui aient vu le jour. Autant dire
qu'il y a peu de chance pour que l'on voit un jour poindre un
Creepshow IV...
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