Sans être un
indécrottable fan du duo de réalisateurs formé autour d'Alexandre
Bustillo et Julien Maury, j'avoue avoir un petit faible pour
quelques-unes de leurs productions, à commencer par le très gore À
l'intérieur
qu'ils mirent en scène et scénarisèrent en 2007. Depuis, les deux
hommes ont fait du chemin jusqu'à être approchés pour réaliser le
remake de Hellraiser
de Clive Barker avant que le projet ne tombe malheureusement à
l'eau. Ce qui ne les empêchera pas de tourner quelques années plus
tard l'un des meilleurs opus de la saga Massacre
à la tronçonneuse
avec Leatherface.
Puis vint tout récemment The Deep House
et son approche très astucieuse du mythe de la maison hantée. À
tel point que l'on peut se demander ce qui est passé par la tête de
ces deux là une année en arrière lorsqu'ils décidèrent de mettre
en scène une fois encore tous les deux, leur cinquième long-métrage
Kandisha
qui, phonétiquement, est assez semblable à l'un des plus fameux
boogeymen de l'histoire du cinéma fantastique. Et ça n'est donc
sans doute pas une coïncidence si leur avant dernier long-métrage
évoque directement le Candyman
de Bernard Rose sorti plus de vingt ans en arrière. Cela même si à
la lecture de certaines fiches détaillant l’œuvre, aucune ne
fait allusion à celle-ci, le scénario de Kandisha
évoque abusivement une inspiration reposant uniquement sur Alexandre
Bustillo et Julien Maury. Pourtant, rien ne semble plus probable que
l'idée ait germée dans l'esprit de ces deux là d'offrir leur
vision toute personnelle de ce mythe en le transposant à travers
celui d'Aïsha Kandisha, un personnage féminin très connu au Maroc
puisqu'elle fait partie du folklore du pays. Selon la légende, elle
attirerait par sa grande beauté les célibataires qu'elle
envoûterait jusqu'à leur faire perdre toute raison...
Et
c'est vrai que cette femme qui aurait réellement existé a de quoi
séduire. Surtout chez Alexandre Bustillo et Julien Maury qui en
font une ''sirène'' toute de voiles orientaux recouverte. Une beauté
qui se délite au fil du récit, et c'est là que Kandisha
détient l'un de ses principaux atouts, si rares puissent-ils être.
De cette superbe alternative à notre Dame
Blanche
nationale entraperçue sur le bord des routes, il n'en demeurera
qu'une vision cauchemardesque relativement convaincante. Surtout que
le film peine par ailleurs dans ses grandes lignes à nous effrayer.
Avec son trio d'adolescentes parlant le langage des cités, taguant
et graffitant tout mur mis à leur disposition, nous sommes face à
des personnages pour lesquels on aura malheureusement peu d'empathie.
Version féminine du Candyman,
Kandisha
aura bien du mal à convaincre les fans de l’œuvre de Bernard
Rose. On ne reviendra pas sur ce que certains appellent des clichés
mais que semblent pourtant confirmer au quotidien les médias et nos
expériences personnelles face à cette jeunesse qui n'encombre
jamais les bibliothèques, mais ce langage quelque peu ''racaille'' a
le pouvoir d'agacer. Comme a le pouvoir de faire rire nerveusement ce
cérémonial absolument ridicule lors duquel un imam révoqué tente
de renvoyer aux Enfers la récalcitrante Kandisha. Le cinquième
long-métrage d'Alexandre Bustillo et Julien Maury parviendra-t-il a
ouvrir grandes les portes d'une carrière cinématographique à ses
trois principales interprètes que sont Mathilde Lamusse, Suzy Bemba
et Samarcande Saadi ? Pas sûr... Pas sûr non plus pour Mériem
Sarolie qui malgré une présence fort charismatique aidée par une
voix suave qui renvoie directement à l'ivresse que pouvaient
engendrer les sirènes sur les voyageurs en haute mer, semble avoir
du mal à se trouver un chemin vraiment valable au cinéma. À
décharge pour Kandisha,
le film offre quelques rares plans gore plutôt efficaces. Pour le
reste, c'est presque le néant total...
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