Alors là, je sais pas
quoi dire. Ou plutôt, pas quoi écrire. Avec son alléchante
accroche (''À la croisée de Misery
et The Thing''),
Winterskin de
Charlie Steeds promettait un contenu des plus mémorable. Mais si
l'on n'est pas près d'oublier ce film, ça n'est certes pas pour ses
qualités mais pour son indigence. Mieux vaut être prévenu avant
tout achat : Winterskin
n'est rien de plus, rien de moins qu'une sombre merde ! Et je
pèse là mes mots. Plutôt que de se précipiter sur sa carte bleue
ou son porte-monnaie pour acquérir l'objet du délit en question,
mieux vaut se renseigner sur son auteur. Chose que je n'ai pas eu
l'intelligence de faire alors même qu'il y a quelques années je
m'étais déjà frotté à son infâme Escape
from Cannibal Farm,
un sous Massacre à la tronçonneuse
absolument indigeste. Sachez qu'après avoir acquis le DVD ou le
Blu-ray de Winterskin sorti
chez First
International Production,
société indépendante qui malgré son nom est bien de chez nous,
les portes des langues multiples ne vous seront pas ouvertes. En
effet, seul le doublage en français s'avère disponible. Si pour
certains, ce ''petit détail'' s'avérera synonyme de confort,
ceux-là même qui abhorrent habituellement les projections en
versions originales risquent de très rapidement déchanter. En
effet, le doublage en français du long-métrage de Charlie Steeds
est à lui seul une véritable abomination. Un travail de sape qui
décrédibilise un film qui de base, sent déjà très fortement le
rance. La palme du mauvais goût en matière de doublage revient au
personnage interprété par l'actrice Rowena Bentley qui, la pauvre
et malgré son âge, ne méritait pas qu'une doubleuse d'un âge
moindre vieillisse son propre timbre de voix pour coller à la
personnalité de l'héroïne. Résultat des courses : chaque
intervention d'Agnès,le personnage interprété par Rowena Bentley
sonne faux.
Winterskin
s'articule autour de deux personnages : Agnès, donc, mais aussi
Blake Cunningham (l'acteur David Lenik) qui après avoir perdu toute
trace de son père lors d'une partie de chasse se retrouve dans la
demeure de la vieille femme qui évoque alors l'existence d'une
créature écorchée ressemblant parfois étrangement à celle du
Hellraiser – le pacte
de Clive Barker. Blake se retrouve séquestré aux côtés d'une
femme qui ne semble plus avoir toute sa tête et dont le projet est
d'éliminer la créature en question. Huis-clos horrifique totalement
bancal, Winterskin aurait
plutôt tendance à faire pouffer de rire que d'effrayer tant le jeu
des interprètes, la mise en scène et tout l'aspect technique du
film sont à la ramasse. Dialogues ridicules se mêlent à un style
visuel proche de ce que l'on peut attendre des téléfilms de fin
d'année qui envahissent nos chaînes lorsque Noël approche. Si
Stephen King, Kathy Bates et James Caan étaient morts, sans doute se
retourneraient-ils dans leur tombe à découvrir l'accroche du film
qui ose le comparer au chef-d’œuvre Misery
réalisé par Rob Reiner trente ans en arrière. Tout comme The
Thing
de John Carpenter avec lequel Winterskin
n'entretient de rapport qu'à travers l'environnement enneigé des
lieux. À dire vrai, pour se faire une idée plus précise de la
chose, il faudra se reporter sur l'une des affiches originales du
film, laquelle repousse de très loin les limites de l'indigence en
terme de design. Entre une vieille folle au timbre insupportable, un
jeune homme amorphe, une créature sinon ridicule, du moins jamais
effrayante, des dialogues terriblement insipides, une photographie
dégueulasse, une partition musicale aussi cheap que minimaliste (on
a l'impression que le film date des années 80/90) et une mise en
scène foireuse, Winterskin
ne vaut pas la quinzaine d'euros que coûte le DVD ou les cinq de
plus qu'il vous en coûtera si vous préférez acquérir cette daube
au format Blu-ray. Et même si un jour vous tombez dessus au prix de
un euro symbolique dans un vide-grenier ou devant la caisse d'un
supermarché, réfléchissez-bien avant de vous en saisir...
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