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mercredi 22 septembre 2021

Winterskin de Charlie Steeds (2018) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Alors là, je sais pas quoi dire. Ou plutôt, pas quoi écrire. Avec son alléchante accroche (''À la croisée de Misery et The Thing''), Winterskin de Charlie Steeds promettait un contenu des plus mémorable. Mais si l'on n'est pas près d'oublier ce film, ça n'est certes pas pour ses qualités mais pour son indigence. Mieux vaut être prévenu avant tout achat : Winterskin n'est rien de plus, rien de moins qu'une sombre merde ! Et je pèse là mes mots. Plutôt que de se précipiter sur sa carte bleue ou son porte-monnaie pour acquérir l'objet du délit en question, mieux vaut se renseigner sur son auteur. Chose que je n'ai pas eu l'intelligence de faire alors même qu'il y a quelques années je m'étais déjà frotté à son infâme Escape from Cannibal Farm, un sous Massacre à la tronçonneuse absolument indigeste. Sachez qu'après avoir acquis le DVD ou le Blu-ray de Winterskin sorti chez First International Production, société indépendante qui malgré son nom est bien de chez nous, les portes des langues multiples ne vous seront pas ouvertes. En effet, seul le doublage en français s'avère disponible. Si pour certains, ce ''petit détail'' s'avérera synonyme de confort, ceux-là même qui abhorrent habituellement les projections en versions originales risquent de très rapidement déchanter. En effet, le doublage en français du long-métrage de Charlie Steeds est à lui seul une véritable abomination. Un travail de sape qui décrédibilise un film qui de base, sent déjà très fortement le rance. La palme du mauvais goût en matière de doublage revient au personnage interprété par l'actrice Rowena Bentley qui, la pauvre et malgré son âge, ne méritait pas qu'une doubleuse d'un âge moindre vieillisse son propre timbre de voix pour coller à la personnalité de l'héroïne. Résultat des courses : chaque intervention d'Agnès,le personnage interprété par Rowena Bentley sonne faux.


Winterskin s'articule autour de deux personnages : Agnès, donc, mais aussi Blake Cunningham (l'acteur David Lenik) qui après avoir perdu toute trace de son père lors d'une partie de chasse se retrouve dans la demeure de la vieille femme qui évoque alors l'existence d'une créature écorchée ressemblant parfois étrangement à celle du Hellraiser – le pacte de Clive Barker. Blake se retrouve séquestré aux côtés d'une femme qui ne semble plus avoir toute sa tête et dont le projet est d'éliminer la créature en question. Huis-clos horrifique totalement bancal, Winterskin aurait plutôt tendance à faire pouffer de rire que d'effrayer tant le jeu des interprètes, la mise en scène et tout l'aspect technique du film sont à la ramasse. Dialogues ridicules se mêlent à un style visuel proche de ce que l'on peut attendre des téléfilms de fin d'année qui envahissent nos chaînes lorsque Noël approche. Si Stephen King, Kathy Bates et James Caan étaient morts, sans doute se retourneraient-ils dans leur tombe à découvrir l'accroche du film qui ose le comparer au chef-d’œuvre Misery réalisé par Rob Reiner trente ans en arrière. Tout comme The Thing de John Carpenter avec lequel Winterskin n'entretient de rapport qu'à travers l'environnement enneigé des lieux. À dire vrai, pour se faire une idée plus précise de la chose, il faudra se reporter sur l'une des affiches originales du film, laquelle repousse de très loin les limites de l'indigence en terme de design. Entre une vieille folle au timbre insupportable, un jeune homme amorphe, une créature sinon ridicule, du moins jamais effrayante, des dialogues terriblement insipides, une photographie dégueulasse, une partition musicale aussi cheap que minimaliste (on a l'impression que le film date des années 80/90) et une mise en scène foireuse, Winterskin ne vaut pas la quinzaine d'euros que coûte le DVD ou les cinq de plus qu'il vous en coûtera si vous préférez acquérir cette daube au format Blu-ray. Et même si un jour vous tombez dessus au prix de un euro symbolique dans un vide-grenier ou devant la caisse d'un supermarché, réfléchissez-bien avant de vous en saisir...

 

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