Motorpsycho
est le treizième long-métrage du cinéaste américain Russ Meyer.
Tourné dans la foulée et juste après Mudhoney, le
cinéaste continue à y dévoiler la facette la plus sombre de
l'humanité. Cette fois-ci, pas de rednecks à l'horizon mais un trio
de motards qui sèment la terreur dans une région désertique des
États-Unis. Slick (l'homme au transistor interprété par Timothy
Scott) et Dante (Joseph Cellini) sont les lieutenants de Brahmin dont
l'esprit est en permanence troublé par l'éventualité d'une
invasion provenant directement de Russie (les Rouges dont il fait
référence rappelant indéniablement l'Armée rouge fondée le 23
février 1918). ici, pas d'invasion extraterrestre, pas de
catastrophe écologique ou nucléaire mais un ennemi invisible qui
n'existe en réalité que dans la tête de cet esprit malade et
incontrôlable qu'est Brahmin (Stephen Oliver, qui jouera deux
décennies plus tard dans l'opéra-rock Blondel de Tim
Rice). Le quotidien sordide du trio n'est constitué que de vols, de
meurtres et de viols.
Un jour, il croisent la
route de l'épouse d'un vétérinaire (l'acteur Alex Roco) qu'ils
vont violer. Plus tard, ils s'en prennent à un couple et leur
dérobent leur véhicule avant de tuer l'homme et de laisser pour
morte sa compagne Ruby (l'actrice Haji que l'on retrouvera dans l'un
des plus célèbres longs-métrages de Russ Meyer, Faster,
Pussycat ! Kill !, Kill !).Le
vétérinaire Cory Maddox et Ruby vont se lier afin de retrouver les
trois voyous et leur faire payer ce qu'ils ont fait à leurs
conjoints.
Si
l'on commence à s'habituer à la relative violence perpétrée par
les personnages créés par Russ Meyer, il faut avouer que son
obsessions pour les actes de viol laisse songeur. Pourtant, dans le
genre, Motorpsycho demeure
un fleuron. Une invitation à traverser un coin paumé d'Amérique où
le danger guette derrière chaque dune ou à l'ombre des rocailles.
Stephen Oliver campe un Brahmin plus vrai que nature. Le danger du
personnage se lit sur son visage avant même qu'il ait perpétré le
moindre acte de barbarie.
On
devine une fois de plus les opulentes poitrines sous les pulls
moulants des héroïnes mais cette fois-ci, Russ Meyer semble avoir
fait acte de pudeur et ne montre presque aucun centimètre carré de
cet atout féminin dont les plus imposants représentants l'obsèdent.
Les
viols en eux-mêmes sont déjà des actes barbares insoutenables,
mais sous l’œil avide de Russ Meyer ils paraissent encore plus
implacables. Vêtements arrachés avec force, coups portés au visage
et pour finir donc, viol collectif (les personnages de Slick et Dante
ne se contentant que de regarder faire le chef de la bande)
orchestrés une fois encore avec le désir évident de les rendre les
plus réalistes possible. Les thèmes de prédilections de Russ Meyer
que sont le sexe et la violence sont donc au cœur d'une œuvre qui,
si elle ne déçoit pas, ne convainc pourtant pas totalement. En
effet, l'écriture demeure un cran en dessous de ce que nous avait
proposé le cinéaste juste avant avec Mudhoney.
Si son cinéma ne s’essouffle pas totalement, on se demande dans
quelle mesure il parviendra à renouveler une thématique qui
commence à connaître quelques défaillance et un manque flagrant
d'originalité. La réponse, heureusement, se trouvera dans son
cultissime Faster, Pussycat ! Kill !,
Kill ! à
venir...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire