Le terme Woke,
tout le monde connaît. Et comme le féminisme ou le véganisme, son
principe originel a été détourné et donc, dévoyé pour le
plaisir radicalisé des uns et le rejet des autres. Le fait même de
ne faire qu'évoquer le sujet me range immédiatement dans la
catégorie des seconds. De celles et ceux qui de près ou de loin et
par bravoure, par honnêteté ou simplement par esprit de liberté
vomissent en bloc tout ce qui rappelle cette muselière, ces œillères
et ces menottes soit-disant intellectuelles mais plus
vraisemblablement politiques qu'un certain monde et ses médias quels
qu'ils soient nous imposent. Au point d'en faire parfois l'objet
d'une véritable obsession comme me l'a soufflé très judicieusement
celle qui partage ma vie. Des ignares et pires, des fascistes, voici
ce que certains d'entre nous sommes devenus. Il est tellement plus
simple de réduire notre non-addiction à de tels propos. Bien propre
sur lui le film du réalisateur John Ridley tombe à bien nommé,
comme un pied gauche bienheureux d'un individu s'enfonçant dans
l'étron bien fumant d'un chien-chien à sa maman. De quoi s'attirer
la satisfaction des ''utilisateurs'' de la ''Woke Culture''
et l'indifférence polie des non-initiés. Je ne préciserai pas
qu'autour de moi gravitent quelques amis gays, lesbiens, noirs ou
maghrébins puisque évoquer l'idée même d'en avoir autour de soi
ne peut être qu'un paravent camouflant en réalité les idées bien
sombres de l'homophobie ou de la xénophobie. Mais si la chose est
effectivement vraie, je parle de celle qui consiste à ne pas avoir
autour de moi que des ''faces de craie hétéros'',
le fait est que le message politique qui s'insinue désormais presque
systématiquement dans le paysage cinématographique me donne la
cagagne. Me transformant sans doute parfois en un individu qui, s'il
n'avait pas quelques amis autour de lui pour le nier, paraîtrait
comme le pire des sociopathe génocidaire.
John
Rildey, encore lui, et plus encore Needle in a Timstack,
ce film de science-fiction romantique se caressant l'entre-jambe
d'autosatisfaction sur son premier-plan pour mettre les choses à
plat : le film est Woke,
qu'on le veuille ou non, le rappelant régulièrement même si
quelques aspects de ce concept s'étant intellectuellement égaré
n'y apparaissent pas. Car à moins qu'ils aient été évoqués, ils
le furent sûrement lors des me phases de sommeil. Car tenez-le vous
pour dit : Needle in a Timstack est
d'un ennui sidéral plongeant le spectateur comme dans un état de
stase qui ferait passer ses cent-dix minutes pour un voyage endormi à
l'horizontal vers la planète rouge. Voyage dans le temps et
histoire d'amour se mêlent lors d'un récit où même ma compagne
n'est pas parvenue à trouver le moindre point positif. Tout au plus
un concept intéressant exploité par un revendeur de cachetons
spécialisé dans les somnifères. De ce point de vue là, le
long-métrage de John Ridley rempli PAR-FAI-TE-MENT son contrat !
Je n'avais déjà pas du tout apprécié le très ennuyeux et très
prétentieux A Ghost Story de
David Lowery, mais au regard de l'assommant Needle
in a Timstack, on dirait
presque du John Wick !
Encore plus vicieux qu'il n'en avait l'air au premier abord, le
réalisateur injecte au film un autre concept qui donne toujours à
la même catégorie des hauts le cœur : la Cancel
Culture
ou comment, sous-couvert de voyage dans le temps, le réalisateur
utilise des moyens encore scientifiquement indisponibles pour changer
l'ordre des choses. Et même si certains penseront que tout ce que je
viens d'écrire n'est qu'un tissu de conneries, au delà-même des
concepts avérés ou non, le film est chiant. Jusque dans ses fondus
au noir. Lent, répétitif (trois fois l'une des héroïnes féminines
reviendra sur un concept dont je laisserai la surprise aux plus
courageux), snob, faussement high-tech (ahhhh, ces séquences de
vernissages vues mille fois ailleurs), le pire est le choix de
l'actrice Cynthia Erivo qui dans le rôle de Janine Mikkelsen ne
parvient absolument pas à nous séduire. Visage froid, traits
masculins façon sprinteuse du 100 mètres au championnat du monde
d'athlétisme, on se demande comment le réalisateur a pu faire
preuve d'une telle faute de goût lorsque au sein de son casting se
trouvait la nettement plus jolie Freisa Pinto ! L'une des pires
expériences cinématographiques de mon existence. Aussi bien sur le
plan intellectuel qu'au niveau du rythme et de la mise en scène...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire