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jeudi 5 septembre 2024

The Vagrant (Psychose meurtrière) de Chris Walas (1992) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avec son titre un peu ronflant, du moins dans sa version française (Psychose meurtrière), le second des deux seuls longs-métrages de fiction qu'aura réalisé Chris Walas durant toute sa carrière aura eu le mérite de surprendre. The Vagrant incarne en effet le visage de ces œuvres dont on n'attend pas grand chose. D'autant plus que son réalisateur fut trois ans plus tôt en 1989 l'auteur d'une Mouche 2 d'assez piètre qualité. Une suite au chef-d’œuvre de David Cronenberg sans véritable valeur artistique autre que celle d'avoir été mise en scène par l'un des spécialistes des maquillages prosthétiques dans le domaine du cinéma fantastique et d'horreur. En effet, Chris Walas est tout d'abord connu pour avoir œuvré sur Scanners réalisé lui aussi par David Cronenberg, Enemy de Wolfgang Petersen, Gremlins de Joe Dante ou encore M.A.L. : Mutant aquatique en liberté de Sean S. Cunningham. Attiré par les sirènes de la mise en scène, il tourne donc en 1989 La mouche 2, film très en deçà de l'immense remake de La mouche noire réalisé par le célèbre réalisateur canadien en 1987. Après avoir ensuite réalisé un épisode de la série Les contes de la crypte, il met à nouveau de côté sa carrière de maquilleur pour mettre en scène cet étrange objet filmique (presque) non identifié que l'on rangera dans la même catégorie que le génial After Hours de Martin Scorsese même si les deux récits n'ont absolument aucun rapport. L'un et l'autre ont en ceci de commun qu'ils évoquent une certaine idée d'un cauchemar éveillé, de folles courses-poursuites nocturnes, d'univers décalé, tout étant recouvert d'une épaisse couche d'humour... Signifiant le vagabond, The Vagrant met en scène le génial acteur américain Bill Paxton. Acteur aux cent rôles trop tôt disparu à la suite d'une intervention chirurgicale ayant été suivie de complications. Parmi les personnages les plus remarquablement emblématiques qu'il aura eu à interpréter, l'amateur aura bien sûr retenu ceux du punk dans Terminator de James Cameron, de Hudson dans Aliens, le retour lui aussi réalisé par James Cameron, de Severen dans Near Dark de Kathryn Bigelow, mais peut-être également celui de Jim Reston dans le remarquable Brain Dead d'Adam Simon qui, non, n'a rien à voir avec le film gore que réalisa le néo-zélandais Peter Jackson la même année !


Bill Paxton aura en outre réalisé deux longs-métrages dont l'un mérite d'être évoqué tant il surprend par ses qualités et sa noirceur. Le bien nommé Emprise qui dans sa langue d'origine s'intitule Frailty (ou, fragilité). Mais pour en revenir à The Vagrant, le film de Chris Walas le met en scène dans le rôle d'un employé parfaitement lisse, d'un amant relativement terne et qui depuis qu'il s'est installé dans sa nouvelle demeure semble poursuivi par un horrible vagabond dont l'apparence aurait pu le voir hanter les coulisses de la franchise Creepshow, soit dit en passant... Visage et mains très abîmés, œil crevé, hygiène désastreuse, celui-ci s'introduit chez Graham Krakowski sans que celui-ci ne l'y ait invité. Très rapidement, Graham s'inquiète des allées et venues de cet homme épouvantablement laid et téléphone régulièrement aux autorités afin qu'elles viennent chasser l'inopportun de sa demeure. Notons que la police est ici incarnée par Derek Mark Lochran mais aussi et surtout par Michael Ironside qui outre sa participation à de nombreux projets cinématographiques est surtout connu des téléphages pour son rôle de Ham Tyler dans la série culte de science-fiction, V. Le vagabond est quant à lui incarné par l'acteur Marshall Bell, lequel s'y exprime généralement à travers des borborygmes incompréhensibles... On distingue deux étapes dans The Vagrant. La première consistant en un melting-pot entre comédie et thriller pas toujours très convainquant. Le film, en ayant le cul entre deux chaises, bat le chaud et le froid et l'on ne sait jamais s'il faut s'inquiéter de la présence de ce clochard relativement agressif ou s'il faut en rire malgré sa supposée relation avec un meurtre qui vient d'être commis dans le quartier où est installé notre héros. Les choses prennent ensuite une tournure inattendue, certes, mais sacrément bienvenue. Prenant la fuite afin d'échapper définitivement à son ''harceleur'', Graham plonge désormais dans un univers totalement loufoque et décalé. Le film affiche alors son véritable caractère de comédie délirante qui aurait pu devenir culte si son réalisateur n'avait pas tant tardé à changer de braquet. L'on rencontre au fil du récit d'étranges personnages, comme Ray (Teddy Wilson), un vieil homme aveugle et propriétaire de ce qui semble être un camping en plein désert ou Doattie (Patrika Darbo), une voisine obèse mais très charmante de Graham une fois celui-ci installé comme gérant du camping... Sans oublier la très belle Mitzi Kapture dans le rôle d'Edie Roberts, la fiancée de Graham, dont l'attitude ne cesse ici de nous étonner.... Bref, The Vagrant est une excellente surprise. Entre comédie, macabre et thriller, le film devient subitement passionnant durant sa seconde moitié. À voir, donc...

 

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