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mercredi 4 septembre 2024

Angel de Robert Vincent O'Neil (1984) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Lorsque Donna Wilkes accepte de tourner dans Angel de Robert Vincent O'Neil en 1983, la jeune actrice n'a qu'un peu moins de vingt-cinq ans. Quasiment un quart de siècle et pourtant, elle y incarne la toute jeune héroïne de l'histoire. Une étudiante du nom de Molly Stewart qui le jour use ses fonds de culotte sur les bancs d'une université tandis que lorsque tombe la nuit, elle se fait appeler Angel et sillonne les rues de Los Angeles afin de vendre ses charmes à ses clients. En effet, Molly n'a que quinze ans mais est contrainte depuis trois ans de se prostituer pour subvenir à ses besoins. Son père a quitté le domicile conjugal voilà neuf ans. Sa mère est a son tour partie aux bras de son amant six ans plus tard. Sa nouvelle famille, Molly l'a trouvée aux côtés du travesti Mae (l'acteur Dick Shawn), de ''Kit Carson'' (Rory Calhoun) et des quelques prostituées qui comme elle tentent de gagner leur vie. Premier volet d'une tétralogie dont le second volet intitulé Avenging Angel sera une nouvelle fois réalisé par Robert Vincent O'Neil en 1984 tandis que le troisième faussement nommé Angel III: The Final Chapter le sera par Tom DeSimone en 1988 avant que Richard Schenkman ne clôt définitivement les aventures de l'héroïne en 1993 avec Angel 4: Undercover, ce premier long-métrage mêle drame, thriller et policier. Dans un contexte anxiogène qui est celui de la nuit où se retrouve une faune hétéroclite pas toujours bienveillante, Molly devient donc Angel, troquant ainsi sa tenue d'écolière contre des jupes courtes et des chaussures à talons ! Pourtant bien entourée, la jeune femme persiste à gagner de l'argent de cette manière bien qu'elle sache très précisément les risques qu'elle encoure. La police veille et pourtant, un maniaque sévit depuis plusieurs jours. S'attaquant exclusivement aux prostituées, ses deux dernières victimes firent partie de l'entourage de Molly. Incarné par l'acteur originaire du Queens à New York, Cliff Gorman, le lieutenant Andrews enquête sur la série de meurtres qui endeuille depuis quelques temps le monde de la prostitution. Alors que la meilleure amie de Molly vient d'être assassinée par le tueur fou qui hante les nuits de Los Angeles, notre héroïne a entre-aperçu le meurtrier quelques heures plus tôt aux bras de celle-ci...


Désormais, le lieutenant Andrews compte sur la collaboration de Molly dont il découvre en outre la vérité sur le mode de vie de la jeune femme... Angel est une excellente surprise. Un cinéma typique des années quatre-vingt dans lequel le réalisateur et scénariste (auprès de Joseph Michael Cala) décrit un Los Angeles nocturne plutôt inquiétant. L'aspect dramatique du récit est renforcé par la description de l'existence de Molly par l'adolescente elle-même. Abandonnée par ses parents, relativement distante de ses camarades de classe, ''adoptée'' par des êtres de la nuit assez marginaux (dont un vieux bonhomme affirmant à qui veut bien l'entendre qu'il est Kit Carson, ce fameux général du dix-neuvième siècle originaire du comté de Madison dans le Kentucky qui fut en outre l'un des pionniers de la Conquête de l'Ouest américain)... Dans le rôle de Molly/Angel, l'actrice Donna Wilkes dont l'apparente juvénilité passe très bien à l'écran s'avère remarquablement brillante. On est touché par cette gamine à peine entrée dans la maturité sexuelle qui pour survivre paie très cher de son corps. Surtout lorsqu'elle évoque la fuite de ses parents et que le lieutenant Andrews découvre sa chambre aux couleurs de l'enfance... Face à ces deux individus qui en matière de relation sont en général antinomiques, un tueur. Implacable. Dément. Incarné par un John Diehl qui durant toute sa carrière aura eu l'opportunité de travailler aux côtés de John Carpenter, de Joel Schumacher, de Stephen Frears, de Wim Wenders ou de tourner dans le troisième volet de la franchise Jurassic Park réalisé en 2001 par Joe Johnson en lieu et place de Steven Spielberg après les deux premiers volets. Visage grêlé, attitude foncièrement mauvaise, taille et carrure imposantes, si le tueur de Angel n'est sans doute pas aussi notable et ''charismatique'' que celui formidablement incarné par Joe Spinell en 1980 dans le film culte de William Lustig, Maniac (qui lui situait son action à New York), ce qui par contre rapproche très clairement les deux œuvres sont ces deux univers parallèles liés au monde de la nuit. Débauche, sexe, violence, jusqu'à cette bande musicale non pas signée par Jay Chattaway mais par Craig Safan et qui donne leur ton glaçant à un certain nombre de séquences nocturnes. Si Robert Vincent O'Neil relâche parfois la pression lors des scènes diurnes (la rencontre entre la directrice de l'université et la... ''mère'' de Molly ou la bagarre entre cette dernière et le tueur) lorsque vient la nuit, l'ambiance change drastiquement de caractère. Bref, ce premier volet de la franchise est une excellente surprise disponible chez nous chez Carlotta...

 

1 commentaire:

  1. C'est dingue quand même, rien qu'aux affiches, on devine la décennie dont est issu le film... En particulier les 80's.

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