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vendredi 28 juin 2024

Eye of a Stranger de Ken Wiederhorn (1981) - ★★★★★★☆☆☆☆

 



 

Sous-genre cinématographique du cinéma d'horreur, le Slasher est l'un de ses plus récurrents représentants. Né pourtant bien après la naissance du septième art, il a nourri l'imagination de nombres de fans de cinéma d'épouvante tout en demeurant paradoxalement l'un des courants les moins inspirés en terme d'écriture. En effet, le Slasher invoque généralement un croquemitaine au lourd passé, désirant parfois se venger d'une humiliation. Découle alors de cette situation, des meurtres en série, souvent perpétrés à l'arme blanche, par un individu dont l'identité est généralement révélée en toute fin de récit. Et lorsque celle-ci est déjà connue, le tueur a au moins le mérite de porter un masque cachant jusqu'à la toute dernière minute son visage. Et puis, il y a quelques exemples comme dans le cas de Eye of a Stranger de Ken Wiederhorn pour qui le mystère n'a pas forcément besoin d'être entretenu jusqu'au bout et où le tueur déambule le visage découvert. Réalisateur, scénariste et producteur d'origine américaine, Ken Wiederhorn est tout d'abord connu pour avoir réalisé en 1977 le nanar culte Le Commando des morts-vivants avec Peter Cushing et Brooke Adams. Genre dans lequel il replongera en 1988 en signant la suite du génial Le retour des morts-vivants de Dan O'Bannon, comédie d'horreur dépassant de loin bon nombre d’œuvres se prenant quant à elles beaucoup trop au sérieux. Ce qui ne sera malheureusement pas le cas de la séquelle signée par Ken Wiederhorn, trop parodique dans son approche mais surtout, d'un ennui profond dans sa mise en scène. Entre ses deux incartades dans le monde des morts-vivants, celui-ci réalisera notamment Dark Water en collaboration avec Freddie Francis et donc Eye of a Stranger dont l'intrigue repose sur un principe qui en font pratiquement un genre à part entière et que l'on pourrait catégoriser ainsi : le film de harcèlement téléphonique! En 1979, Fred Walton réalisa When a Stranger Calls dans lequel une ancienne baby-sitter devenue mère de famille fut la proie d'un dingue bien des années après avoir été harcelée une première fois. Neuf ans plus tôt, Bob Clark mis en scène Black Christmas officiellement reconnu comme le tout premier Slasher de l'histoire du cinéma et dans lequel ce sont les jeunes filles d'un pensionnant pour étudiantes qui furent les cibles d'un maniaque. La télévision américaine elle aussi s'empara du phénomène avec l'excellent téléfilm de John Carpenter diffusé un an auparavant et intitulé, Someone’s Watching Me! dans lequel une jeune femme prétendait être harcelée par un inconnu qui en plus de multiplier les coups de téléphone lui envoyait des cadeaux.


Nous pourrions continuer jusqu'à épuiser le sujet, parler notamment de l'une des premières séquences de l'excellent Peur sur la ville d'Henri Verneuil lors de laquelle l'actrice italienne Lea Massari basculait par dessus son balcon pour aller s'écraser des dizaines de mètres plus bas après avoir reçu plusieurs appels d'un certain Minos traqué par notre Bebel national... Ou encore revenir sur bon nombre de Gialli provenant tout droit d'Italie et dans lesquels là encore héros et victimes recevaient d'inquiétants appels téléphoniques. Eye of a Stranger ne fut donc pas le premier ni le dernier à voir hantée la pellicule par un maniaque adepte du téléphone comme arme de pression morale mais aussi du couteau comme instrument de mort. Car si dans la forme Eye of a Stranger n'a rien de véritablement original, l'un des intérêts du film provient des quelques meurtres relativement sanglants qui interviennent durant le récit. Incarné par John DiSanti dont le faciès colle idéalement à l'idée que l'on peut se faire d'un maniaque obsédé par les femmes qu'il tue après les avoir fait mariner dans leur jus, le long-métrage marque surtout la présence à l'écran de l'actrice Lauren Tewes, bien connue des téléphages qui durant une dizaine d'années entre 1977 et 1986 incarna le personnage de Julie McCoy dans la série culte, La croisière s'amuse. Ici, la jeune femme interprète le rôle de la journaliste télévisée Jane Harris, laquelle soupçonne l'un des locataires vivant dans l'immeuble d'en face d'être l'homme dont toute la presse évoque les meurtres. La jeune femme vit en outre aux côtés de sa jeune sœur Tracy (Jennifer Jason Leigh) qu'elle surprotège après que celle-ci ait perdu la vue, l’ouïe et la parole à la suite d'un viol. Personne ne semble cependant vouloir entendre ce que Jane a à dire. Pas même son petit ami. La jeune femme va donc s'attaquer elle-même à celui qu'elle soupçonne en jouant au même jeu que lui en le harcelant à son tour au téléphone. Mais très vite, le maniaque reconnaît la voix de la journaliste... John DiSanti incarne un tueur adipeux dont le visage crée un certain malaise. Le film nous gratifie de quelques meurtres bien cracra comme une décapitation ou quelques égorgements et découvrir en vedettes Lauren Tewes et Jennifer Jason Leigh dans ce pseudo-Slasher se révèle assez amusant. Bref, pas un classique mais une petite série B horrifique qui s'en sort avec les honneurs...

 

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