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samedi 16 juin 2018

Agafia de Jean-Pierre Mocky (2015) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆




Ça n'est pas sur les CONSEILS de mon ami Michael Hagelstein, ce grand penseur qui me met le rouge aux joues à la lecture de ses admirables articles, infiniment plus profonds que les miens, mais sur la simple EVOCATION d'Agafia dont il m'a entretenu il y a quelques heures, que la curiosité de découvrir ce court-métrage de Jean-Pierre Mocky m'a piqué au vif. Ahhhh ! Jean-Pierre Mocky, cet auteur sublime, capable (presque) du meilleur, comme (souvent) du pire. Bourvil, Mitchell, Serrault, Poiré, Maillan, Novembre, Noiret, et j'en passe des dizaines d'autres. Mais aussi, un vivier de personnages tous plus étranges les uns que les autres. Car l’œuvre de ce cinéaste français maudit par une partie de l’intelligentsia (autant dire, certains des critiques cinématographiques les plus pompeux) ressemble à un immense Barnum accueillant en son sein des créatures auxquelles aucun autre cinéaste ne se serait risqué de donner une chance de tourner dans un film. Un généreux donateur donc, en conséquence de quoi, l'interprétation est parfois bancale, inadaptée, improbable, surréaliste... bref, lamentable.
Mais ici, rien de grave. Jean-Pierre nous ayant habitués à faire du Mocky, on sait généralement à quoi s'attendre. En plus, lorsque débarquent sur le devant de la scène Pierre Richard et Gérard Depardieu, on pense forcément que le film fera partie de ces quelques grands classiques que l'auteur du Témoin, du Miraculé, ou de La Grande Lessive (chacun pourra y joindre ses propres références) a signé durant sa carrière. C'est la larme à l’œil, la morve au nez et la lèvre supérieure tressautant que l'on évoquera la trilogie constituée par La Chèvre, Les Compères, ainsi que par Les Fugitifs. Le binôme étant de retour trente-deux ans plus tard, qu'allait-il nous réserver ?

Une vache maigre, je vous le dis. Car en adaptant une nouvelle d'Anton Tchekov, la bien nommée Agafia, du nom du principal personnage féminin venu profiter des faveurs d'un vagabond, Jean-Pierre Mocky réalise parmi ce qu'il a tourné de pire. Pourtant, le sujet n'étant pas particulièrement casse-gueule et le récit étant des plus limpide, on se demande comment le cinéaste a pu passer à côté. Et surtout, oui, surtout, dénaturer ainsi l'esprit de son œuvre. Car sans en avoir été d'abord averti, comment deviner en effet que l'auteur des Saison du Plaisir ou de Litan se cache derrière ces vingt minutes de pur ennui. Pierre Richard ? Inutile. Gérard Depardieu ? Grotesque. Le premier a beau avoir bercé nos années de jeunesse et avoir été l'un des plus grands acteurs comiques, et le second a beau avoir été l'un des plus grands acteurs français tout court, ni l'un ni l'autre ne parviennent à éveiller le moindre soupçon d'intérêt pour ce court-métrage qui s'enlise dans une succession de scènes d'où toute notion de plaisir et de dramaturgie s'est faite la malle.

Agafia ne démarre jamais. L'intrigue n'apporte pas son lot d'émotions, l’œuvre étant interprétée avec un luxe de médiocrité. Gérard Depardieu fut grand, beau, charismatique, il n'est aujourd'hui que boursouflures s’essoufflant à la suite de chaque réplique. LUI, l'amant avec lequel toutes les femmes du village rêveraient de partager la couche ? A d'autres, hein ? Pierre Richard n'est que l'ombre de lui-même, planqué de surcroît derrière un bandeau noir, ne montrant alors plus qu'un œil unique et honteux d'avoir accepté de tourner dans une engeance pareille. France 2... à l'ouverture... déjà, ça sentait le purin. Autant Jean-Pierre Mocky, lorsqu'il tournait ses plus mauvais films avait le mérite de nous faire sourire (voire rire). Mais à l'occasion d'Agafia, c'est la sinistrose qui nous guette. Et encore, soyons heureux que le tout ne dure qu'un peu plus de dix-neuf minutes. Même la beauté slave de l'actrice Olga Korotyayeva n'y fait rien. Agafia est un ratage total qui ne profitera même pas aux fans purs et durs de nanars...

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