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dimanche 17 juin 2018

Un Éléphant ça Trompe Énormément d'Yves Robert (1976) - ★★★★★★★☆☆☆



Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos, Victor Lanoux. Quatre grand acteurs français, et pourtant, je ne sais pas si tel est le cas de beaucoup de spectateurs, mais malgré l'immense talent de chacun, le film me renvoie surtout systématiquement aux fugaces apparitions de Christophe Bourseiller, qui bien avant d'être journaliste et écrivain, montait déjà sur les planches. Ou plutôt, traînait sur les plateaux de tournage. Dès l'âge de quatre ans d'ailleurs, sur celui de La Guerre des Boutons, déjà réalisé par Yves Robert. Ensuite, Godard, à trois reprises, puis de nouveau Yves Robert avec le diptyque dont j'évoquerai ici pour commencer, le premier volet, Un Éléphant ça Trompe Énormément. Le genre de classique de la comédie française indémodable cadrant son objectif sur quatre amis de longue date. Une chronique irrésistible commentée en voix off par un Jean Rochefort qui sans les images, paraîtrait beaucoup plus à son aise que son personnage ne le montre en réalité. Christophe Bourseiller donc, l'inoubliable documentaliste vouant un culte à l'inactivité, à l'absolu liberté de ne rien faire, le quatrième comparse du quatuor incarné à ses côtés par Patrick Bruel, Laurent Gamelon et Fabrice Luchini dans P.R.O.F.S, c'est ici ce gamin qui déclare sa flamme à l'épouse d’Étienne Dorsay (Jean Rochefort), incarnée à l'écran par Danièle Delorme, lui avouant être tombé amoureux de ses seins. Mais attention, surtout le gauche ! Aussi vif qu'un adolescent sous perfusion de valium, Christophe Bourseiller fait de chacune de ses interactions avec l'actrice, une scène définitivement culte ! On regrette de ne pas l'y voir incarner un personnage plus important, du moins, plus présent à l'écran. Quoique. Peut-être sont-ce ces instantanés d'une durée insuffisamment longue qui font justement le sel de ses apparitions.
Ce qui bien entendu n'évacue pas les autres interprètes qui, chacun à leur manière, vont apporter leur pierre à l'édifice. Et pour commencer, Jean Rochefort. Presque le personnage principal, se détachant quelque peu des trois autres, se fabriquant un portrait fort séduisant mais qui à l'image lui fait quelque peu défaut. Marié de longue date à Marthe, il est 'victime' ce que l'on a communément l'habitude d'appeler un 'coup de foudre'. Et ce coup de foudre, c'est Charlotte, une belle jeune femme, grande, élancée, incarnée par l'actrice Anny Duperey. Un bouleversement dans l'existence habituellement bien ordonnée d’Étienne, car cette femme, le mari heureux va chercher à la revoir...

Ensuite, nous retrouvons l'acteur humoriste Guy Bedos qui dans la peau de Simon est littéralement étouffé par sa mère, elle-même incarnée par Marthe Villalonga. Née en 1932 à Fort-de-l'Eau en Algérie, cette actrice célèbre pour avoir de nombreux seconds rôles n'est l’aînée de Guy Bedos que de deux ans, lui étant né en 1934. Et pourtant, le peu de différence qui sépare les deux interprètes demeure invisible. Ils campent tous les deux un formidable duo mère-fils, sans cesse tiraillé par les rapports beaucoup trop 'serrés' qu'ils entretiennent. Le troisième bon copain d’Étienne, c'est Bouly, incarné par Victor Lanoux. Contrairement à son ami qui va bientôt entamer sa première relation adultère, Bouly est un habitué de la chose. Ce qui mettra malheureusement son couple en péril. Enfin, il y a Daniel, interprété par Claude Brasseur. Le plus mystérieux des quatre hommes. On sait peu de choses sur le bonhomme, du moins jusqu'à ce que nous soit révélée son homosexualité. Comme le désirait l'acteur, qui contre l'avis de son agent accepta le rôle, il ne voulait surtout pas faire de Daniel, une image trop caricaturale de l'homosexuel. Le film bénéficiant ainsi d'un personnage conservant un certain mystère.

C'est la sixième fois qu'Yves Robert fait appel aux services de Vladimir Cosma pour composer la bande originale du film après, entre autres, Clérambard en 1969, et salut l'Artiste en 1973. Un Éléphant ça Trompe Énormément est une comédie joyeuse, traversée de moments plus délicats. C'est la troisième fois que le cinéaste écrit à quatre mains le scénario en compagnie du romancier, chansonnier, scénariste et dialoguiste (entre autres casquettes) Jean-Loup Dabadie. On peut affirmer sans risques que des œuvres telles que Le Cœur des Hommes et ses suites ne sont autre que les descendantes directes de Un Éléphant ça Trompe Énormément et de sa suite Nous Irons tous au Paradis qu'Yves Robert réalisera l'année suivante. À noter que le cinéaste américain Gene Wilder réalisera un remake en 1984 sous le titre La Fille en Rouge.
Au final, Un Éléphant ça Trompe Énormément demeure après toutes ces années comme l'une des meilleures comédies françaises de ce milieu des années soixante-dix. Les scènes plaçant Danièle Dselorme face à un Christophe Bourseiller amoureux sont irrésistiblement drôles, tout comme certains passages avec Jean Rochefort (la rencontre en pleine forêt et à cheval entre son personnage et celui incarné par Anny Duperey), la scène durant laquelle Simon-Guy Bedos reçoit l'un de ses patients dans son cabinet, ou encore celle où Claude Brasseur simule la cécité dans un restaurant afin de redonner le sourire à un Victor Lanoux plaqué par sa femme. Un classique indémodable, à revoir sans conditions...

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