En général, lorsque j'examine mon portable au bout de cinq minutes seulement après le début d'une projection pour vérifier si je n'ai pas récupéré une ou deux vies à Candy Crush, c'est plutôt mauvais signe. Mais alors, si je baille, puis m'endors pour me réveiller trois heures plus tard, cela confirme une chose : soit que j'avais du temps de sommeil à rattraper, soit que le film que j'ai lancé plus tôt dans la soirée est vraiment ennuyeux. Remercions tout d'abord Dany Boon pour nous avoir épargné un déplacement dans les salles obscures et surtout de dépenser le prix d'un ou de plusieurs billets en ayant accepté que 8 rue de l'humanité soit rendu disponible sur la plate-forme de streaming Netflix. Absent à la réalisation depuis trois ans et La Ch'tite famille, acteur peu prolixe ces dernières années puisqu'en 2019 il n'a tourné que deux films et un seul en 2000, 8 rue de l'humanité semble faire œuvre de parent pauvre dans une carrière de cinéaste qui n'a au fond connu que de rares envolées. Sans être un chef-d’œuvre, La maison du bonheur reste une comédie fort plaisante à redécouvrir, surtout grâce aux présences de Daniel Prévost, Michel Vuillermoz, Zinedine Soualem (et son ''regard salace'') ou encore Laurent Gamelon. Mais après... ? Bienvenue chez les Ch'tis ? Certainement pas, non. Un film selon moi, surestimé. Quant à Rien à déclarer, Supercondriaque, Raid dingue et la suite de son plus gros succès, chaque fois ma compagne et moi avons naïvement plongé corps et âme en achetant notre place, ravis, je l'avoue (ce piège que tend toujours le plaisir de nous retrouver dans l'obscurité d'une salle de cinéma), mais au final, déçus sur le moyen terme pour ne pas dire totalement indifférents sur le long. La différence, ici, est de taille. Pas de salle de cinéma et donc pas de regrets à avoir pris la voiture pour nous y rendre. Tout loisir est donc offert durant la projection de vaquer à diverses occupations comme de jouer sur son portable, consulter sa messagerie ou manger une pizza, un plat de pâtes ou des sushis sans que cela ne gêne en rien un quelconque voisin de siège...
Les
seules qualités d'une petite comédie française qui s'offre à vrai
dire le ''luxe'' d'être parmi les pires qui aient vues le jour en
cette année 2021. 8 rue de l'humanité
souffre d'un défaut majeur (en dehors d'entendre en ouverture
l'insupportable voix de Macron) qui est celui d'être sorti sur les
écrans beaucoup trop tard. Imaginez que vous aillez reçu dans votre
boite aux lettres le script d'un long-métrage quelconque à lire
d'urgence une semaine avant sa première diffusion sur votre poste de
télévision... C'est un peu l'effet que produit le dernier film de
Dany Boon. Cette désagréable impression de connaître par cœur et
d'avance toutes les situations qui vont se produire. Car quel que
soit notre âge et la conjoncture qui mena chacun d'entre nous à
nous réfugier entre les quatre murs de nos appartements comme si une
épidémie de peste s'était déclarée sur notre territoire, nous
avons toutes et tous vécu à des échelles et degrés différents
cette pandémie du Covid-19.
Si le principe consistant à reprendre toutes les manies auxquelles
chacun d'entre nous s'est plus ou moins accoutumé depuis presque
deux ans s'avère une excellente idée, on ne peut s'empêcher de
penser que Dany Boon a totalement raté le coche. Ça n'est pourtant
pas faute d'avoir engagé dans ses rangs François Damiens, Laurence
Arné (récemment vue dans l'excellente mini-série Une
affaire Française
de Jérémie Guez et Alexandre Smia dans le rôle de Jeanne
Lombardie) ou l'increvable Liliane Rovère (Pause
Café,
Buffet Froid,
Business Family)
mais les gags sont malheureusement plats et comme l'indiquait ma
compagne, on a surtout l'impression d'être devant une sitcom du
genre Nos chers voisins
ou Fais pas ci, fais pas ça
mais en nettement moins amusant...
Après
une heure environ, soit même pas la moitié du long-métrage qui
dure tout de même deux heures, six minutes et vingt-huit secondes
(vous verrez que même ces dernières ont leur importance...), on se
rend compte de l'ampleur du désastre. C'est lourd, mou, très
ennuyeux et l'on désespère qu'il s'y passe quelque chose avant que
le générique de fin ne débarque... Et c'est justement à ce moment
là que j'ai fermé l’œil, après cette première heure... pour ne
le rouvrir que trois heures plus tard. J'ai donc patienté jusqu'à
maintenant pour reprendre le fil de l'histoire, sans bien sûr avoir
eu recours à un quelconque résumé vue l'inintérêt de la chose.
Le récit se partage entre les différents appartements d'un immeuble
parisien et sa cours intérieure. C'est là que vivent en bon couple
de français moyens Martin/Dany Boon et son épouse Claire/Laurence
Arné. Au nombre des voisins, ils peuvent compter sur les présences
de Tony/François Damiens, Louise/Liliane Rouvère, Isabelle/Myriam
Bourguignon (l'épouse de Tony), ou encore Yvan Attal dans le rôle
du professeur Jean-Paul Gabriel. Lequel semble finalement s'en sortir
un peu mieux que les autres dans ce rôle de scientifique un brin
excentrique tentant des expériences visant à trouver un vaccin
contre le virus tandis que propriétaires et locataires tentent de
s'adapter à leur nouvelle condition. Entre ironie et film de
propagande pro(ou anti)-vaccin (tout cela n'est pas vraiment clair),
hommage absurde à des concitoyens enfermés pendant des semaines
comme des animaux de laboratoire et humour discount (un ou deux
rires seulement ne font pas les grandes comédies), 8
rue de l'humanité
épuise à force de n'être pas drôle, file des maux de têtes
tandis que ses personnages forcent la caricature et provoque des
problème de motricité ou d'élocution à force de rendre débile le
spectateur que Dany Boon croit capable de tout accepter. Au final, si
le film ne vous refilera pas le Covid,
il vous donnera la migraine...
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