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vendredi 28 juin 2024

Eye of a Stranger de Ken Wiederhorn (1981) - ★★★★★★☆☆☆☆

 



 

Sous-genre cinématographique du cinéma d'horreur, le Slasher est l'un de ses plus récurrents représentants. Né pourtant bien après la naissance du septième art, il a nourri l'imagination de nombres de fans de cinéma d'épouvante tout en demeurant paradoxalement l'un des courants les moins inspirés en terme d'écriture. En effet, le Slasher invoque généralement un croquemitaine au lourd passé, désirant parfois se venger d'une humiliation. Découle alors de cette situation, des meurtres en série, souvent perpétrés à l'arme blanche, par un individu dont l'identité est généralement révélée en toute fin de récit. Et lorsque celle-ci est déjà connue, le tueur a au moins le mérite de porter un masque cachant jusqu'à la toute dernière minute son visage. Et puis, il y a quelques exemples comme dans le cas de Eye of a Stranger de Ken Wiederhorn pour qui le mystère n'a pas forcément besoin d'être entretenu jusqu'au bout et où le tueur déambule le visage découvert. Réalisateur, scénariste et producteur d'origine américaine, Ken Wiederhorn est tout d'abord connu pour avoir réalisé en 1977 le nanar culte Le Commando des morts-vivants avec Peter Cushing et Brooke Adams. Genre dans lequel il replongera en 1988 en signant la suite du génial Le retour des morts-vivants de Dan O'Bannon, comédie d'horreur dépassant de loin bon nombre d’œuvres se prenant quant à elles beaucoup trop au sérieux. Ce qui ne sera malheureusement pas le cas de la séquelle signée par Ken Wiederhorn, trop parodique dans son approche mais surtout, d'un ennui profond dans sa mise en scène. Entre ses deux incartades dans le monde des morts-vivants, celui-ci réalisera notamment Dark Water en collaboration avec Freddie Francis et donc Eye of a Stranger dont l'intrigue repose sur un principe qui en font pratiquement un genre à part entière et que l'on pourrait catégoriser ainsi : le film de harcèlement téléphonique! En 1979, Fred Walton réalisa When a Stranger Calls dans lequel une ancienne baby-sitter devenue mère de famille fut la proie d'un dingue bien des années après avoir été harcelée une première fois. Neuf ans plus tôt, Bob Clark mis en scène Black Christmas officiellement reconnu comme le tout premier Slasher de l'histoire du cinéma et dans lequel ce sont les jeunes filles d'un pensionnant pour étudiantes qui furent les cibles d'un maniaque. La télévision américaine elle aussi s'empara du phénomène avec l'excellent téléfilm de John Carpenter diffusé un an auparavant et intitulé, Someone’s Watching Me! dans lequel une jeune femme prétendait être harcelée par un inconnu qui en plus de multiplier les coups de téléphone lui envoyait des cadeaux.


Nous pourrions continuer jusqu'à épuiser le sujet, parler notamment de l'une des premières séquences de l'excellent Peur sur la ville d'Henri Verneuil lors de laquelle l'actrice italienne Lea Massari basculait par dessus son balcon pour aller s'écraser des dizaines de mètres plus bas après avoir reçu plusieurs appels d'un certain Minos traqué par notre Bebel national... Ou encore revenir sur bon nombre de Gialli provenant tout droit d'Italie et dans lesquels là encore héros et victimes recevaient d'inquiétants appels téléphoniques. Eye of a Stranger ne fut donc pas le premier ni le dernier à voir hantée la pellicule par un maniaque adepte du téléphone comme arme de pression morale mais aussi du couteau comme instrument de mort. Car si dans la forme Eye of a Stranger n'a rien de véritablement original, l'un des intérêts du film provient des quelques meurtres relativement sanglants qui interviennent durant le récit. Incarné par John DiSanti dont le faciès colle idéalement à l'idée que l'on peut se faire d'un maniaque obsédé par les femmes qu'il tue après les avoir fait mariner dans leur jus, le long-métrage marque surtout la présence à l'écran de l'actrice Lauren Tewes, bien connue des téléphages qui durant une dizaine d'années entre 1977 et 1986 incarna le personnage de Julie McCoy dans la série culte, La croisière s'amuse. Ici, la jeune femme interprète le rôle de la journaliste télévisée Jane Harris, laquelle soupçonne l'un des locataires vivant dans l'immeuble d'en face d'être l'homme dont toute la presse évoque les meurtres. La jeune femme vit en outre aux côtés de sa jeune sœur Tracy (Jennifer Jason Leigh) qu'elle surprotège après que celle-ci ait perdu la vue, l’ouïe et la parole à la suite d'un viol. Personne ne semble cependant vouloir entendre ce que Jane a à dire. Pas même son petit ami. La jeune femme va donc s'attaquer elle-même à celui qu'elle soupçonne en jouant au même jeu que lui en le harcelant à son tour au téléphone. Mais très vite, le maniaque reconnaît la voix de la journaliste... John DiSanti incarne un tueur adipeux dont le visage crée un certain malaise. Le film nous gratifie de quelques meurtres bien cracra comme une décapitation ou quelques égorgements et découvrir en vedettes Lauren Tewes et Jennifer Jason Leigh dans ce pseudo-Slasher se révèle assez amusant. Bref, pas un classique mais une petite série B horrifique qui s'en sort avec les honneurs...

 

mercredi 22 février 2023

Dark Tower de Ken Barnett (1989) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Le réalisateur, scénariste et directeur de la photographie britannique Freddie Francis réalisa durant sa carrière de cinéaste nombre de films d'horreur pour la célèbre société de production Hammer. Des dizaines de longs-métrages dont les qualités furent variables et dont Dark Tower est très représentatif de la déchéance dans laquelle tombent certains artistes en fin de carrière. Dernier film d'un auteur reconnu comme un réalisateur essentiel dans les domaines de l'horreur, de l'épouvante et du fantastique, celui-ci n'a bien entendu rien à voir avec l'ouvrage éponyme de Stephen King ni avec son abominable adaptation réalisée par Nikolaj Arcel et sortie sur les écrans voilà cinq ans. Le scénario de Robert J. Avrech, Ken Blackwell et Ken Wiederhorn situe l'action de Dark Tower entre les murs d'un immeuble haut de dizaines de mètres au sommet duquel un laveur de vitres reluque celle qui sera l'héroïne du récit, Carolyn Page (l'actrice Jenny Agutter). Mais après quelques instants, l'homme chute subitement de son échafaudage pour s'écraser quelques dizaines de mètres plus bas. Il sera la première victime d'une série de meurtres étranges se déroulant dans cet immeuble où interviendront un flic (l'acteur Michael Moriarty dans le rôle de Dennis Randall) et un para-psychologue (Théodore Bikel dans celui de Max Gold). Autant le dire tout de suite, le dernier long-métrage de Freddie Francis est relativement pénible à regarder. Tout le prestige gothique de certaines de ses œuvres passées a fondu comme la neige au soleil et ne demeure ici que la volonté de donner un dernier coup de manivelle dans le genre qui l'a rendu célèbre. Sauf que de coup, c'est bien le spectateur qui au sortir de la projection aura l'impression de s'en être pris un derrière le crâne. Visuellement, Dark Tower est laid et a tout l'air d'avoir été davantage conçu pour le petit écran que pour les salles obscures. Chose importante à savoir, le film a officiellement été réalisé par un certain Ken Barnett...


Pseudonyme sous lequel se cache le réalisateur britannique (qui depuis a renié le film) ainsi qu'un certain Ken Wiederhorn, réalisateur et producteur américain que les amateurs reconnaîtront pour avoir été notamment l'auteur du Commando des morts-vivants en 1977, d'Appel au meurtre en 1981 ou de la suite directe du classique de Dan O'Bannon Le retour des morts-vivants en 1988. Les deux hommes se cachent donc derrière un pseudonyme commun et leur collaboration, plutôt que de nourrir une œuvre riche de leur expérience respective, a pour conséquence une histoire pas ou peu passionnante. Étrange contexte qui voudrait que l'immeuble ''vive'' de par ceux qui y travaillent mais qui ressemble davantage à un édifice abandonné. Carolyn Page et Michael Moriarty passent donc le plus clair de leur temps à arpenter des couloirs vides et nus, ne croisant personne ou presque. Le film s'inscrit dans un autre type de cinéma également puisque le scénario convoque le thriller avec cette histoire de l'époux disparu des années en arrière et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Si les deux réalisateurs tentent de maintenir le suspens quant à la ''présence'' qui en ces lieux est à l'origine de nombreuses morts, on devine très rapidement son identité. Notons que l'on a pu découvrir Jenny Agutter dans la version cinématographique de L'âge de cristal de Michael Anderson en 1976 ou dans Le loup-garou de Londres de John Landis cinq ans plus tard et que l'acteur Michael Moriarty est notamment apparu dans la mini série de Marvin Chomsky Holocauste en 1978, Épouvante sur New York de Larry Cohen en 1982 ou encore Pale Rider, le cavalier solitaire de Clint Eastwood trois ans plus tard. Quant à Theodore Bikel, s'il n'est pas des plus connu dans notre pays malgré une carrière riche dans le cinéma et la chanson, les fans de la série Columbo l'auront reconnu pour avoir été l'assassin de l'épisode Les surdoués diffusé pour la première fois à la télévision en 1977. Dark Tower signe donc une fin de carrière décevante de la part de Freddie Francis. Les amateurs de cinéma d'épouvante reconnaîtront certaines facilités. Comme l'usage répété de l'ascenseur qui donne au long-métrage des allures de plagiat au petit classique de Dick Maas, L'ascenseur sans que Dark Tower n'en possède le dixième de la force. Bref, un film à oublier... très rapidement...

 

mercredi 26 juin 2019

Eyes of a Stranger de Ken Wiederhorn (1981) - ★★★★★★★☆☆☆



Eyes of a Stranger est intéressant à plus d'un titre. Non pas parce qu'il s'agit du troisième long-métrage du cinéaste américain Ken Wiederhorn. Non, ça, on s'en fiche un peu vu que le bonhomme n'a pas signé grand chose de ''remarquable'' à part le nanar culte (mais malheureusement assez mou) Le Commando des Morts-Vivants en 1977, et quinze années plus tard le pitoyable Retour des Morts-Vivants II, suite du très réussi (et premier) volet de la saga signé Dan O'Bannon. C'est plutôt du côté du casting que le film est d'abord intéressant. Dans le rôle principal, l'actrice Lauren Tewes qui dans la peau de la présentatrice télé Jane Harris est confrontée à un tueur et violeur en série qui va s'avérer être un habitant du quartier dans lequel elle réside auprès de sa jeune sœur Tracy qui, la pauvre, est sourde, muette et aveugle depuis qu'elle a été victime d'un viol. Une idée peu originale si l'on tient compte du fait que même sans offrir autant de tares à la gamine de son héros, le réalisateur Michael Winner signait en 1974 Un Justicier dans la Ville dans lequel l'épouse et l'enfant du héros incarné par l'acteur Charles Bronson étaient elles-mêmes violées, la première finissant par mourir sous les coups de ses assaillants et la seconde demeurant catatonique. De même que Clint Eastwood s'en souviendra peut-être au moment de tourner Le Retour de l'Inspecteur Harry en 1984 et dans lequel il sera confronté à une série de meurtres perpétrés par une jeune femme traumatisée par le viol collectif dont elle fut victime plus jeune.

Concernant la méthode particulièrement sadique employée par le violeur et tueur en série de Eyes of a Stranger qui consiste à téléphoner à ses victimes afin de les terroriser avant de s'en prendre physiquement à elles, le film semble quelque peu s'inspirer de Terreur sur la Ligne que réalisa Fred Walton en 1979 (soit deux ans auparavant) et sans doute plus loin encore de l'excellent Peur sur la Ville de Henri Verneuil avec notre Jean-Paul Belmondo en vedette réalisé, lui, en 1974.

Au générique, donc, l'actrice Jane Harris qui, si elle n'a tourné que trois longs-métrages pour le grand écran (les deux autres étant les barrés The Doom Generation, en 1995 et Nowhere deux ans plus tard, tout deux signés par Gregg Araki), est surtout connu pour avoir tenu le rôle de Julie McCoy durant dix ans dans la célèbre série télévisée La Croisière s'Amuse. Outre de nombreuses séries où elle fit diverses apparitions, l'actrice s'est généralemen t contentée d'apparaître dans tout une série de téléfilms. À ses côtés, une toute jeune actrice qui tournait là son deuxième long-métrage après avoir débuté cinq ans auparavant (mais sans y être cependant créditée) dans le drame de Reza Badiyi et Uri Massad, Tod eines Fremden. Jennifer Jason Leigh est en effet la jeune Tracy qui vit aux côtés de sa sœur Jane. Depuis, l'actrice a plutôt brillamment tracé sa route et on a pu notamment la revoir plus tard chez Barbet Schroeder (JF Partagerait Appartement), les frères Coen (Le Grand Saut), David Cronenberg (Existenz) ou encore Brad Anderson (The Machinist) et Quentin Tarantino (Les Huit Salopards). Quant au rôle du violeur et assassin de Eyes of a Stranger, il est tenu par l'acteur John DiSanti qui malheureusement, est sous-exploité. 

Avec sa gueule de l'emploi, il aurait été intéressant que le réalisateur développe davantage la caractérisation de ce personnage qui en dehors de ses coups de fils, ne prononcera que quelques phrases devant la caméra. Pas le meilleur des slashers mais pas le pire non plus, Eyes of a Stranger est parfois ''creepy'', parfois gore. Je pense notamment au premier double-meurtre et à la dernière séquence se déroulant chez les deux sœurs. Une très grosse baisse de régime survenant au beau milieu du film empêche l’œuvre de Ken Wiederhorn d'atteindre les cimes du genre. C'est d'autant plus dommage qu'il s'agit sans doute de l'un de ses meilleurs films...

jeudi 12 avril 2018

Shock Waves - Le Commando des Morts-Vivants de Ken Wiederhorn (1977) - ★★★★★☆☆☆☆☆



C'est en tentant très récemment de redécouvrir vainement le toujours très décevant (et finalement, très crétin) World War Z, sans doute l'une des plus grosses productions cinématographiques proposant une histoire tournant autour du fameux thème des 'infectés' (et non pas des morts-vivants avec lesquels ils n'entretiennent en réalité, pas beaucoup de points communs), que l'idée d'écrire un article, non plus sur ces derniers, mais sur les zombies tels que les chérissait l'immense George Romero, m'est venue. Avec en point de mire... et bien, en fait, pas grand chose de précis. Car le genre est tellement encombré, qu'il n'est pas difficile de piocher à l'aveugle dans le vivier tout en remontant la main pleine d'une poignée d’œuvres plus ou moins réussies. C'est donc par le plus grand des hasards que sont remontés jusqu'à moi, Shock Waves de Ken Wiederhorn, Dead Heat de Mark Goldblatt, Beware! Children at Play de Mik Cribben, ou encore le diptyque frenchie de Benjamin Rocher et Thierry Poiraud, Goal of the Dead. La seule entorse que je me sois concédée vis à vis du hasard étant, bien entendu, d'aborder des longs-métrages qui n'avaient jusque là, pas encore eu les 'honneurs' d'un article sur Cinémart...

On commence donc avec le Shock Waves de Ken Wiederhorn, plus connu dans nos contrées sous le titre Le Commando des Morts-Vivants. Nous retiendrons d'ailleurs ce dernier, pour une fois assez proche du contenu de l’œuvre en question, même si la traduction dans notre langue ne respecte pas le titre original. Bien qu'accueillant parmi les interprètes, l'actrice Brooke Adams, qui un an auparavant combattait aux côtés de Donald Sutherland, des envahisseurs d'un genre particulier dans l'excellent Invasion of the Body Snatchers de Philip Kaufman et incarnerait le personnage de Sarah Bracknell aux côtés de Christophen Walken dans l'un des innombrables chefs-d’œuvre de David Cronenberg, The Dead Zone, en 1983, Le Commando des Morts-Vivants demeure cependant une œuvre plutôt moyenne. Mais sans doute pas aussi médiocre que le second chapitre de la saga Le Retour des Morts-Vivants initiée en 1985 par le scénariste et réalisateur américain Dan O'Bannon, et réalisé cette fois-ci par Ken Wiederhorn. Le cinéaste n'ayant apparemment pas d'atomes crochus avec le genre 'films de zombies', il aurait pourtant sans doute connu une carrière bien différente si les producteurs de la Columbia ne lui avaient pas retiré des mains la réalisation de ce qui allait devenir plus tard l'un des grands classiques de Brian de Palma, Body Double.
Le Commando des Morts-Vivants démarre véritablement après qu'une voix off nous ait expliqué que lors de la seconde guerre mondiale, l'armée allemande avait créé toute une section de super-soldats dont la totalité des membres disparu sans jamais laisser de trace. A la suite de ces quelques minutes d'information essentielles servant de propos à film de zombies dont les agissements diffèrent quelque peu des cannibales habituellement rencontrés dans ce genre de production, nous découvrons deux couples à bord d'un vieux rafiot. Des vacanciers qui à l'occasion de vacances dans les Antilles ont loué les services d'un capitaine de bateau et de ses hommes. Là encore, une (ancienne) vedette du cinéma en la personne de John Carradine (interprète d'environ deux-cent cinquante rôles et père des acteurs David, Robert, et Keith Carradine). Le capitaine c'est lui. Lors de la première nuit et alors que tous sont au beau milieu de la Mer des Caraïbes, une étrange lumière jaune fait son apparition. Plus tard, dans la nuit, le bateau croise la route d'un immense cargo qu'il évite de justesse, ce qui n'empêche pas la petite embarcation d'échouer aux abords d'une île apparemment déserte. Dès le lendemain matin, les membres d'équipage et les vacanciers constatent que le capitaine a disparu. En parcourant l'île, ils tombent sur une grande demeure isolée. C'est là qu'ils vont croiser la route des super-soldats perdus par l'armée allemande...

Le spectacle offert par Le Commando des Morts-Vivants est relativement ennuyeux. Il ne se passe effectivement pas grand chose, les personnages se contentant surtout de palabrer et d'investiguer les lieux. Les morts-vivants du titre sont des soldats du troisième Reich en assez grande forme vu leur âge mais au visage passablement décomposé par l'eau dans laquelle ils demeurent immergés. L'une des spécificités de ces morts-vivants est de craindre la lumière du soleil (ils portent des lunettes à verres opaques). Le contact direct de leurs rétines avec l'astre suffit à les tuer. Face à eux, les membres de l'équipage et les vacanciers ne feront pas long feu, en dehors du personnage incarné par Brooke Adams comme cela est signifié dès le début du long-métrage. Chiant à mourir, Le Commando des Morts-Vivants possède cependant un étrange pouvoir d'attraction qui justement peut s'expliquer à travers le rythme imposé par l'absence de réelle écriture. Le score électronique de Richard Einhorn participe grandement à l'étrangeté qui émane non seulement des scènes situées à bord du bateau (la musique se mêlant alors au ronronnement du moteur), mais aussi plus tard, lorsque tous posent le pied sur l'île. En matière d'horreur, on aura rarement vu aussi avare que le film de Ken Wiederhorn puisqu'en la matière, l'absence d'hémoglobine est totale. Pas de quoi réjouir les amateurs de grosses effusions de sang. Un film à réserver aux fans absolus d'un genre fort encombré, ou peut-être à ceux qui idolâtrent Peter Cushing, car oui, j'oubliais de le préciser, l'immense acteur britannique fait partie du casting... A part cela, rien de bien intéressant à se mettre sous la dent... 

 

samedi 27 janvier 2018

Le Retour des Morts-Vivants 2 de Ken Wiederhorn (1987) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Voici donc pour clore le sujet, l'objet du délit. Comprendre, la première séquelle du petit classique de Dan O'Bannon, Le Retour des Morts-Vivants. Sobrement intitulé puisque portant le même titre orné d'un 2 avouant sa paternité avec l'original. Une suite qui, forcément, en a appelé une autre, puis une autre, puis une autre. Cinq longs-métrages en tout et pour tout pour une saga qui n'a fait que s'enliser dans la médiocrité. Pourtant, Le Retour des Morts-Vivants 2 n'est pas le plus mauvais d'entre eux. Mieux, ou moins pire, que les quatrième et cinquième volets, il pèche surtout par un excès d'humour franchement lourdingue et donc, fortement indigeste. Ken Wiederhorn, qui auparavant signa un triste (mais quant même célèbre parmi les amateurs de nanars) Commando des Morts-Vivants en 1977 s'est amélioré en l'espace de onze années même si ses divers passages par le petit écran (dont plusieurs épisodes de 21 Jump Street n'augurant pas forcément que du bon) ne l'auront finalement vu réaliser qu'une poignée de longs-métrages. Dont fait donc partie cette suite presque directe, ou du moins, la plus proche de l'original sorti en 1985 soit trois ans auparavant.
Les fans du Retour des Morts-Vivants premier du nom reconnaîtront au générique deux des interprètes ayant participer à l'aventure proposée trois ans auparavant par Dan O' Bannon, James Karen (qui jouait le rôle de Frank et interprète désormais celui de Ed) et Thom Matthews (qui abandonne celui de Freddy pour incarné Joey).

Alors que le premier volet tournait autour de trois employés d'une entreprise de fournitures médicales (dont le propriétaire), d'une bande de punks et d'un embaumeur, Le Retour des Morts-Vivants 2 met en scène un gamin, sa sœur, un employé du câble, et deux détrousseurs de cadavres dans un quartier « presque » tranquille (deux adolescents s'amusent à emmerder Jesse Wilson, le gamin en question) où vont s'échouer plusieurs barils de trioxine 245, le fameux gaz réveillant les morts. Très vite, les cadavres commencent à sortir de leur tombe. Le coin est très vite envahi et tous les héros de l'histoire finissent par se retrouver et rejoindre un certain docteur Mandel, lequel possède un véhicule qui leur permettra de prendre la fuite. Si Le Retour des Morts-Vivants 2 n'est pas aussi mauvais que les séquelles suivantes, les pitreries de ses différents interprètes (la palme d'or revenant à l'acteur James Karen) cassent l'ambiance. Si Dan O' Bannon avait su mâtiner son œuvre d'une touche d'humour bienvenue, Ken Wiederhorn fait de ses personnages des bouffons à peine amusants ou du moins, en total décalage avec le récit. Tout l'aspect épouvante du film est désamorcé et l'on assiste plus qu'à une succession de pitreries qui ne feront rire que les spectateurs « bon public » !

Si durant trois bons quart-d'heures, le film propose un récit qui se démarque de l’œuvre originale (le cinéaste ayant lui-même écrit le scénario), le long-métrage se rapproche ensuite de son ancêtre. Les personnages vont effectivement être concentrés dans les locaux du docteur Mandel où, le spécialiste lui-même constatera que deux d'entre eux développent des symptômes de mort. On atteint ensuite le summum du ridicule lorsque le cinéaste tente de rendre hommage au clip Thriller de Michael Jackson. A vrai dire, il n'y aura guère que les plus courageux pour aller jusqu'au bout. Les autres passeront leur temps à regarder l'heure, voire le plafond, en espérant que le supplice arrive à terme. Chacun choisira son camp entre cette suite indigeste et ridicule (rien que le jeu de mots foireux de l'affiche laisse augurer du pire) et toutes celles qui auront suivi sans jamais parvenir à faire oublier l’œuvre de Dan O'Bannon. A vrai dire, le seul l'unique qu'il faut avoir obligatoirement vu.

Et comme je ne sais absolument pas comment mettre un terme à ce pauvre article écrit sans la moindre motivation (ce qui se ressentira d'ailleurs très certainement à la lecture), petite anecdote qui ne concerne absolument pas ce film mais davantage son auteur, Ken Wiederhorn, car, qui l'aurait cru, le bonhomme faillit réaliser Body Double en lieu et place de Brian de Palma. Heureusement, la sociétés de production cinématographique américaine Columbia Pictures eut la judicieuse idée de refuser le projet à Ken Wiederhorn pour le confier à Brian de Palma. Imaginez-donc à quoi aurait ressemblé ce très grand film s'il avait été réalisé par l'auteur du Retour des Morts-Vivants 2. Personnellement, j'en frémis d'avance. Brrrrrr !!!

lundi 22 février 2016

Le Commando des Mort-Vivants de Ken Wiederhorn (1977)



L'équipage tout entier d'un petit bateau de croisière commandé par Ben, un vieil homme acariâtre peu commode, s'échoue près d'un récif après avoir percuté un immense paquebot en très mauvais état. Le corps du capitaine est retrouvé plus tard, mort dans d'étranges circonstances. Les survivants trouvent une île non loin et la parcourent dans l'espoir d'y trouver de l'aide. C'est au centre de celle-ci qu'ils découvrent un luxueux hôtel apparemment laissé à l'abandon.

Mais alors qu'il y pénètrent sans y avoir été autorisés, une voix au fort accent allemand leur ordonne de quitter l’île, promettant aux naufragés de terribles dangers s'ils ne l'écoutent pas. Et en effet, lié à un événement curieux qui s'est produit plus tôt, une lumière jaune puis l'obscurité totale qui ont provoqué l'accident du bateau, d'anciens nazis endormis sous les eaux atlantiques se lèvent et parcourent l'île à la recherche de proies.

Un à un, les naufragés tombent sous les griffes de ces soldats allemands encore vêtus de leur uniforme de SS et chaussés de lunettes aux verres opaques qui les protègent du Soleil.

Keith, Norman, Chuck, Rose et Beverly tentent de fuir l'île à bord d'un petit bateau dont le SS Commander leur a donné la position. Mais rien ne va comme prévu. A l'aise dans l'eau, les supers-soldats éliminent les naufragés un à un. Le cuistot rend l'âme en premier. Puis c'est au tour, de Norman, puis de Chuck. Alors que Rose est victime de l'un des morts-vivants, elle parvient à s'échapper en lui retirant par accident sa paire de lunettes. Le monstre meurt alors quelques seconde plus tard...

Le Commando des Mort-Vivants est un petit film sorti en 1977 et réalisé par Ken Wiederhorn, cinéaste auquel on devra bien des années plus tard la séquelle Le Retour de Mort-Vivants 2 (qui n'a rien à voir avec le film ici en question) et un épisode de Freddy, le Cauchemar de Vos Nuits, série inspirée par le célèbre croquemitaine des Griffe de la Nuit.

Peter Cushing dans le rôle du commander SS. Brook Adams dans celui de Rose. Et même une petite apparition de John Carradine (père de David, le petit scarabée de la série Kung-Fu), vieille gloire du septième art, dans celui de du capitaine du bateau. Plutôt bon signe lorsqu'on sait que le premier fait partie des plu illustres interprètes de la maison Hammer Films, et que la seconde a joué dans des œuvres fantastiques aussi marquantes que L'invasion des Profanateurs de Philip Kaufman et Dead Zone de David Cronenberg.

Pourtant, Shock Waves atteint très vite ses limites. Même s'il est plaisant de découvrir cette île (presque) déserte, cet hôtel délabré et inquiétant, cette imagerie nazie surréaliste dans ce contexte fantastique ou bien encore ces très originaux morts-vivants qui ne sortent pas de terre mais, de sous les eaux, l'intrigue tourne un peu en rond. Des naufragés qui sans cesse sont repoussé vers l'île, comme si une malédiction les empêchait de fuir.

On pourra également reproché l'absence de sang, détail à peine croyable si l'on tient compte du fait que l'agressivité des morts-vivants est généralement en rapport avec leur besoin fondamental de se nourrir. Le propos demeure tout de même assez original et renvoie à certaines informations concernant les expériences que menaient les allemands durant la seconde guerre mondiale. Et puis, il y a Brook Adams et Peter Cushing ; Ne boudons pas trop notre plaisir de les voir dans cette petite production horrifique, d'autant plus qu'il y a très, très nettement moins bon dans le genre...
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