C'est
en tentant très récemment de redécouvrir vainement le toujours
très décevant (et finalement, très crétin) World War Z,
sans doute l'une des plus grosses productions cinématographiques
proposant une histoire tournant autour du fameux thème des
'infectés' (et
non pas des morts-vivants avec lesquels ils n'entretiennent en
réalité, pas beaucoup de points communs), que l'idée d'écrire un
article, non plus sur ces derniers, mais sur les zombies tels que les
chérissait l'immense George Romero, m'est venue. Avec en point de
mire... et bien, en fait, pas grand chose de précis. Car le genre
est tellement encombré, qu'il n'est pas difficile de piocher à
l'aveugle dans le vivier tout en remontant la main pleine d'une
poignée d’œuvres plus ou moins réussies. C'est donc par le plus
grand des hasards que sont remontés jusqu'à moi, Shock
Waves de Ken Wiederhorn,
Dead Heat de
Mark Goldblatt, Beware! Children at Play
de Mik Cribben, ou encore le diptyque frenchie de Benjamin Rocher et
Thierry Poiraud, Goal of the Dead.
La seule entorse que je me sois concédée vis à vis du hasard
étant, bien entendu, d'aborder des longs-métrages qui n'avaient
jusque là, pas encore eu les 'honneurs'
d'un article sur Cinémart...
On
commence donc avec le Shock Waves
de Ken Wiederhorn, plus connu dans nos contrées sous le titre Le
Commando des Morts-Vivants.
Nous retiendrons d'ailleurs ce dernier, pour une fois assez proche du
contenu de l’œuvre en question, même si la traduction dans notre
langue ne respecte pas le titre original. Bien qu'accueillant parmi
les interprètes, l'actrice Brooke Adams, qui un an auparavant
combattait aux côtés de Donald Sutherland, des envahisseurs d'un
genre particulier dans l'excellent Invasion of the Body
Snatchers de
Philip Kaufman et incarnerait le personnage de Sarah Bracknell aux
côtés de Christophen Walken dans l'un des innombrables
chefs-d’œuvre de David Cronenberg, The Dead Zone,
en 1983, Le Commando des Morts-Vivants demeure
cependant une œuvre plutôt moyenne. Mais sans doute pas aussi
médiocre que le second chapitre de la saga Le Retour
des Morts-Vivants initiée
en 1985 par le scénariste et réalisateur américain Dan O'Bannon,
et réalisé cette fois-ci par Ken Wiederhorn.
Le cinéaste n'ayant
apparemment pas d'atomes crochus avec le genre 'films
de zombies', il aurait
pourtant sans doute connu une carrière bien différente si les
producteurs de la Columbia ne lui avaient pas retiré des mains la
réalisation de ce qui allait devenir plus tard l'un des grands
classiques de Brian de Palma, Body Double.
Le
Commando des Morts-Vivants
démarre véritablement après qu'une voix off nous ait expliqué que
lors de la seconde guerre mondiale, l'armée allemande avait créé
toute une section de super-soldats dont la totalité des membres
disparu sans jamais laisser de trace. A la suite de ces quelques
minutes d'information essentielles servant de propos à film de
zombies dont les agissements diffèrent quelque peu des cannibales
habituellement rencontrés dans ce genre de production, nous
découvrons deux couples à bord d'un vieux rafiot. Des vacanciers
qui à l'occasion de vacances dans les Antilles ont loué les
services d'un capitaine de bateau et de ses hommes. Là encore, une
(ancienne) vedette du cinéma en la personne de John Carradine
(interprète d'environ deux-cent cinquante rôles et père des
acteurs David, Robert, et Keith Carradine). Le capitaine c'est lui.
Lors de la première nuit et alors que tous sont au beau milieu de la
Mer des Caraïbes, une étrange lumière jaune fait son apparition.
Plus tard, dans la nuit, le bateau croise la route d'un immense cargo
qu'il évite de justesse, ce qui n'empêche pas la petite embarcation
d'échouer aux abords d'une île apparemment déserte. Dès le
lendemain matin, les membres d'équipage et les vacanciers constatent
que le capitaine a disparu. En parcourant l'île, ils tombent sur une
grande demeure isolée. C'est là qu'ils vont croiser la route des
super-soldats perdus par l'armée allemande...
Le
spectacle offert par Le Commando des Morts-Vivants
est relativement ennuyeux. Il
ne se passe effectivement pas grand chose, les personnages se
contentant surtout de palabrer et d'investiguer les lieux. Les
morts-vivants du titre sont des soldats du troisième Reich en assez
grande forme vu leur âge mais au visage passablement décomposé par
l'eau dans laquelle ils demeurent immergés. L'une des spécificités
de ces morts-vivants est de craindre la lumière du soleil (ils
portent des lunettes à verres opaques). Le contact direct de leurs
rétines avec l'astre suffit à les tuer. Face à eux, les membres de
l'équipage et les vacanciers ne feront pas long feu, en dehors du
personnage incarné par Brooke Adams comme cela est signifié dès le
début du long-métrage. Chiant à mourir, Le Commando
des Morts-Vivants possède
cependant un étrange pouvoir d'attraction qui justement peut
s'expliquer à travers le rythme imposé par l'absence de réelle
écriture. Le score électronique de Richard Einhorn participe
grandement à l'étrangeté qui émane non seulement des scènes
situées à bord du bateau (la musique se mêlant alors au
ronronnement du moteur), mais aussi plus tard, lorsque tous posent le
pied sur l'île. En matière d'horreur, on aura rarement vu aussi
avare que le film de Ken Wiederhorn puisqu'en la matière, l'absence
d'hémoglobine est totale. Pas de quoi réjouir les amateurs de
grosses effusions de sang. Un film à réserver aux fans absolus d'un
genre fort encombré, ou peut-être à ceux qui idolâtrent Peter
Cushing, car oui, j'oubliais de le préciser, l'immense acteur
britannique fait partie du casting... A part cela, rien de bien
intéressant à se mettre sous la dent...
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