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samedi 23 octobre 2021

Blue Chips de William Friedkin (1994)- ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Contrairement à ce que pourraient laisser supposer certains faits d'arme du réalisateur américain William Friedkin, celui-ci ne fut pas l'auteur exclusif de quelques grandes pellicules sombres et désespérées. Lorsque l'on évoque L'exorciste, Sorcerer, Cruising ou Rampage, on n'imagine pas forcément d'emblée que derrière Blue Chips se cache le même cinéaste. Pas désespéré mais plutôt désespérant... Surtout pour l'entraîneur de basket Pete Bell dont l'équipe des Dolphins de l'université de Western University à Los Angeles vient de perdre une nouvelle fois son dernier match ainsi que la saison. Souvent donnée comme favorite, Pete et son équipe se doivent de trouver une solution d'urgence pour le prochain championnat. Intègre et n'ayant jamais accepté d'acheter le moindre joueur contrairement aux équipes adversaires, l'entraîneur va cependant faire une entorse à la règle qu'il s'est toujours fixée. L'homme d'affaire Happy (J. T. Walsh, parfait) va en secret financer l'arrivée de nouveaux joueurs qui devraient ainsi permettre aux Dolphins de remonter jusqu'à la plus haute marche du podium. Pete regrette d'avoir accepté l'offre de Happy mais désormais, il ne peut plus faire machine arrière. Non seulement l'homme le tient par les c... (trois ans auparavant, un joueur avait accepté de tricher contre de l'argent sans que Pete ne soit mis au courant), mais les enjeux sont si importants qu'il mettrait en péril certains membres de l'équipe. De plus, le journaliste Ed (l'acteur Ed O'Neill, célèbre pour avoir notamment interprété le rôle du père de famille Al Bundy dans la série américaine Mariés, deux enfants) s'acharne à prouver de son côté que certains joueurs ont été achetés... Et avec de l'argent, on peut tout s'offrir comme le démontre ce ''petit'' film dans la carrière d'un grand monsieur du cinéma qui n'avait alors plus rien à prouver. Une œuvre sans doute mineure mais qui fait écho à des pratiques qui encore aujourd'hui existent, même jusqu'en Europe et ce, en toute légalité. Bon, évidemment, en France et partout ailleurs, le principe est différent puisqu'il touche des professionnels mais peut-on réellement considérer que payer de jeunes gens pour jouer dans des équipes de basket universitaires est assimilable à de la tricherie ?


Aux États-Unis, cela semble une évidence. Et même si cela est une pratique régulière outre-atlantique. Parmi celles et ceux qui découvrirent à l'époque ou même plus récemment le quatorzième long-métrage cinématographique de William Friedkin, on peut noter au moins deux types de comportement. D'un côté ceux qui adoubent tout ou presque ce que le réalisateur a pu produire jusqu'ici et de l'autre ceux qui se demandent ce qui a bien pu lui passer par la tête pour accepter de tourner une œuvre qui n'a évidemment rien de commun avec les classiques cités plus hauts. Ou du moins, Blue Chips traite-t-il désormais sur un ton beaucoup moins sombre d'une forme de descente aux enfers beaucoup plus... familiale, divertissante et donc grand public. Car le basket aux États-Unis fait partie des quelques sports nationaux qui attire des foules immenses au même titre que le Base-ball ou le football américain. L'un des aspects que l'on ne pourra absolument pas reprocher à William Friedkin se trouve dans sa mise en scène. C'est bien simple, on se croirait devant nos postes de télévision à assister à de véritables match de basket. Mais la caméra ne s'arrête ici pas aux portes des vestiaires puisque le réalisateur nous convie également à y pénétrer et assister aux préparatifs des divers matchs ainsi qu'aux ''règlements de compte'' entre le coach et des joueurs qui selon lui ne s'investissent pas suffisamment. De ce côté là, Blue Chips rempli parfaitement son contrat...


Durant près d'une heure et quarante-cinq minutes, William Friedkin nous offre un sympathique spectacle en n'intéressant l'amateur de basket et le néophyte que sous les angles les plus captivants de ce sport particulièrement intense. Sur la base d'un scénario écrit par Ron Shelton (réalisateur en outre de Les Blancs ne savent pas sauter deux ans auparavant qui traitait lui aussi de basket) et afin de rendre le récit crédible, le réalisateur fait appel à de véritable professionnel du basket parmi lesquels on retrouve l'une des plus grandes stars de tous les temps dans le domaine, Shaquille O'Neal, ainsi que notamment Anfernee Hardaway, Kevin Garnett, George Lynch ou encore Allan Houston. Un surcroît de réalisme encore renforcé par les présences des entraîneurs Rick Pitino, Bobby Knight, Jim Boeheim et Jerry Tarkanian ainsi que celle du commentateur sportif Dick Vitale qui tous interprètent leur propre rôle. Mais bien entendu, que serait le long-métrage sans la présence hyper charismatique de l'acteur Nick Nolte qui incarne bien entendu le rôle principale de Pete Bell ? En très grande forme, il interprète un coach gueulard, sous pression, ancien époux de la charmante Jenny (l'actrice Mary McDonnell) mais aussi et surtout très honnête, contre toute forme de manigances et aimant profondément ses joueurs. Une morale ''presque'' à toutes épreuves qui le conduira à des aveux en toute fin de métrage. Un récit qui ne repose en rien sur une quelconque histoire vécue et dont le panache de la mise en scène et certains aspects réalistes de l'intrigue n'empêcheront malheureusement pas au film d'être un relatif échec puisque les recettes ne parviendront même pas à rembourser le budget de trente-cinq millions de dollars...

 

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