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samedi 29 juin 2024

Daaaaali ! de Quentin Dupieux (2023) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

À ses détracteurs qui pourraient lui reprocher de se foutre un peu de son public, Quentin Dupieux leur répond avec Daaaaali ! de la plus originale des façons. De la seule manière que le réalisateur, scénariste et musicien puisse d'ailleurs l'envisager. Sur ce ton absurde dont il fait la matière première de son œuvre, qu'il écrive et tourne sous son propre nom ou qu'il compose sous celui de Mr Oizo. Égocentrique et individualiste, on peut se poser la question quant à savoir comment aurait perçu le maître du surréalisme espagnol Salvator Dali, l'avant-dernier long-métrage du cinéaste français qui à travers Daaaaali ! ne signe non pas un biopic mais un véritable hommage à cet artiste hors norme qui pouvait tout aussi bien agacer que fasciner. L'univers de Salvatore Dali qui de son vivant semblait ne tourner qu'autour de sa propre personne prend vie à travers cette œuvre courte et qu'aucun autre que Quentin Dupieux était sans doute en droit de mettre en scène. Parce que l'un et l'autre de ces deux artistes semblent compléter le travail de chacun. Le long-métrage du français faisant partie intégrante du ton qu'il a toujours donné à son art, celui-ci ne pouvait qu'être à l'origine d'un tel projet. Réalisé avec l'humilité de l'élève qui ne cherche pas à s'élever à la hauteur du maître tout en approchant de son art avec un infini respect, Daaaaali ! peut s'envisager sous l'angle d'une conversation entre le peintre et le cinéaste au sujet d'un projet fictif qui aurait vu le jour longtemps après leur entretien et donc évidemment, de manière posthume. De cet univers personnel où il est parti se réfugier par delà la mort, Salvatore Dali regarde sans doute ses contemporains d'un mauvais œil, lesquels façonnent un monde bien différent de celui qu'il avait rêvé, imaginé et qui envahissait tant et si bien ses pensées qu'il en fit l’œuvre de toute une vie. À travers Daaaaali !, Quentin Dupieux rend un respectueux hommage à l'artiste espagnol tout en se contentant d'en prélever le grain de folie qui le rendit en partie si célèbre de par le monde. Le français n'en n'oublie cependant pas d'y intégrer son propre univers fait d'absurdes phantasmes.


Comme cette pluie de chiens, la séance de tir aux pigeons ou plus encore l'incarnation du maître, démultiplié autant de fois qu'il semble à Quentin Dupieux que cela soit nécessaire. C'est là tout l'art de réunir des interprètes capables de s'oublier un instant pour se fondre dans la peau d'un homme qui lui, était bien incapable d'en faire autant. Passé le sujet, l'occasion est ensuite donnée de constater la valeur des uns et des autres qui parfois étonnent ou peuvent décevoir. Il demeure dans ce Dupieux, de bons Dali(s) et d'autres beaucoup moins convaincants. La raison pour laquelle, peut-être, ces derniers sont-ils d'ailleurs moins exposés devant la caméra que les premiers. Après être ironiquement entré en connexion cosmique avec Salvator Dali, Quentin Dupieux entend ''respecter'' les ''désirs'' de l'artiste, trop complexe pour qu'un seul acteur l'interprète à l'image. C'est donc la raison principale pour laquelle n'apparaissent à l'écran pas un, ni deux, ni trois mais SIX Dali(i). Des plus anodins, incarnés par un Gilles Lellouche et un Pio Marmaï difficilement convaincants et plus véritablement dans la peau d'imitateurs que d'incarnations ! En passant par Boris Gillot et Didier Flamand qui eux s'en sortent plutôt pas mal malgré leurs courtes apparitions, et jusqu'aux brillants Édouard Baer et Jonathan Cohen qui de leur côté portent véritablement le personnage et le film vers les cieux... Face à une Anaïs Demoustier dans le rôle de la journaliste/boulangère Judith, personnage à l'aune de l'actrice elle-même puisque l'une et l'autre sont incontestablement écrasées par la double performance d'Édouard Baer et de Jonathan Cohen, les deux acteurs font parfaitement illusion et donnent en partie son sens au projet. Faire revivre l'un des artistes les plus iconiques et les plus fascinants du surréalisme. En résulte une œuvre folle, touchante, maîtrisée et donc forcément trop courte. Chose que l'on ne reprocha pas systématiquement à Quentin Dupieux par le passé. Mais ici, nous n'aurions pas été contre une bonne portion de rab...

 

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